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Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997

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Mardi 1er avril 1997

Je lis "Le Bestiaire" de Leautaud. Insoutenable à certains moments tant il décrit sans arrêt les souffrances et les maltraitances des animaux

J'attends toujours le devis de la réparation de mon piano

 

Mercredi 2 avril

A 10h00 chez les Noiset à St Pierre. Francis me montre son bouc et ses brebis d'Ouessant ainsi que son potager. Il me donne un peu de consoude. (voir photos). Ma poupée-sorcière est clouée sur la porte. Ils ont un grand terrain, à côté de l'Eglise de St Pierre avec tout au fond un petit ru qui permettra plus tard à Francis de faire un petit étang

 

Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997

J'emmène Murielle chez moi pour une séance-photos. Plume adopte Murielle illico alors que celle-ci n'aime pas beaucoup les chiens. Murielle, tout en noir au milieu de mes totems avec ou sans son voile. Elle a les yeux pers (couleur intermédiaire entre le bleu et le vert). C'est une idée qui nous viendra dans l'après-midi.Avec son voile noir on dirait une Berbère. Avant cela on visionne des tas de documents, y compris ma cassette du Village des Damnés. Elle m'offre un superbe poème. On parle de Basquiat. Francis nous rejoindra plus tard avec un magnifique plant de consoude. Une troisième brebis noire vient de naître

La Consoude. Par ses feuilles, ses tiges et ses fleurs à poils rudes, c'est une Borragnée (mêm famille que la Bourrache et que la Vipérine). Signifie "qui consolide, qui soude, qui cicatrise par ses tanins mucilagineux, astringents, émollients, calmants immédiats, par son potassium. C'est la racine qui est surtout utilisée, 60 grammes après ébullition ou en macération toute la nuit. Contre l'hémoptysie (crachats de sang)

Je reviens souper chez eux à St Pierre, voir la brebis nouvelle-née. Christine Ligi téléphone. La chatte tigrée Twiggy est sur le divan. Puis on fait des crêpes mais ma première crêpe est tellement belle que je renonce à la manger et la mets à sécher. J'en ferai une oeuvre en la solidifiant au liant acrylique. Je l'appelle "La Crêpe de Lascaux". Hélas un jour dans l'atelier, les souris la mangeront (voir photo ci-dessous)

En sortant vers 23h00, je parle avec Francis, de la Comète que j'ai guettée en vain hier. Francis me la montre. Elle va m'accompagner pendant tout le trajet vers Moircy (13 Kms) et j'irai ia photographier de la fenêtre de ma chambre à coucher, sans pied, accoudé sur le rebord de la fenêtre

Ci-dessous un article de presse sur une exposition de Murielle Noiset

Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy
Murielle Noiset à Moircy

Murielle Noiset à Moircy

Photos de la Comète au-dessus de mon jardin. Nuit du 2 au 3 avril 1997
Photos de la Comète au-dessus de mon jardin. Nuit du 2 au 3 avril 1997
Photos de la Comète au-dessus de mon jardin. Nuit du 2 au 3 avril 1997
Photos de la Comète au-dessus de mon jardin. Nuit du 2 au 3 avril 1997

Photos de la Comète au-dessus de mon jardin. Nuit du 2 au 3 avril 1997

Samedi 5 avril

J'offre à Jean-Louis Brocart un montage-collage d'appareils à jeter pour le remercier de m'avoir conservé et fourni toutes ces cartouches (voir ci-dessous)

Chez Anciaux l'après-midi. Didier me prête Eros de Lou Andreas Salomé

Anne me montre trois petites peintures à elle, à la gouache. A suivre

Didier d'après mon journal trouve que ma vie se tient depuis 1980, avec parfois des détours mais toujours des retours. Ils en sont au 28e tome-(fin 1992)

WE Enelle vient à Moircy. Je relève le taux de PH de la terre de mon potager. Un peu plus de 7, donc un peu trop alcaline, ma terre. Enelle n'arrête pas de faire des rêves et elle ne note rien. Je luis dis "Une psychanalyse ça doit se prendre à bras-le-corps, devenir ton activité principale, ou alors ce n'est pas la peine"

Elle a d'ailleurs fait un beau lapsus en me disant "quand je suis devant le psy je ne parviens pas à ne rien lui dire". Révélateur d'un beau blocage

Je lui prête un livre d'Abraham "La Psychopathologie de l'Echec"

 

Mercredi 9 avril

Murielle à Moircy avec ses extra-terrestres jaunes, ou plus exactement on se donne rendez-vous dans un champ de Jonquilles à Bonnerue. Je connais l'endroit et quand j'y arrive à 15h00, Murielle a déjà  installé tous ses extra-terrestres jaunes parmi les jonquilles. Je prends des photos de la Contaminatrice et de ses enfants E.T (voir ci-dessous)

Je repasse chez eux le soir. Murielle nous montre des grandes boites de "velouté de perce-neige" et d'autres boites de "Concentré de silence"

Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
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Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997

Dimanche 13 avril

Mon agave sauvée du ruisseau a été réempotée et se porte à merveille

Plume aurait pu être couverte par Bouboule Anciaux le 23 février. Il y aurait donc 50 jours mais je ne vois toujours rien bouger

Murielle m'a prêté " L'Origine" de Thomas BERNHARD : "Le national-socialisme ausisi bien que le catholicisme sont des maladies mentales et rien d'autre"

 

Lundi 14 avril

On joue "La voce della luna" de Fellini avec Roberto Benigni (voir ci-dessous), ainsi que "I Vitelloni"

 

Mardi 15 avril

La Commission Dutroux fait son rapport à la Chambre. La Gendarmerie belge est sérieusement mise en cause

J'ai refait quelques autodafés en brûlant et peignant des livres cartonnés (voir ci-dessous) Continue mon travail sur les brous de noix

Je lis "Topologie du Pessimisme" de Roland Jaccard

"La psychanalyse nous permet tout au plus d'intégrer nos échecs plutôt que de nous y désintégrer"

"Atteindre la sagesse, c'est ne plus aspirer qu'à être le chiffre zéro qu'on efface du tableau noir"

'Kafka aimait flâner dans les parcs de Prague. Au cours d'une de ses déambulations, il rencontra une petite fille qui pleurait la perte de sa poupée. "Ta poupée est en voyage" lui dit Kafka "Je le sais, elle vient de m'écrire". Comme la petite fille restait dubitative, il lui donna rendez-vous le lendemain au même endroit. Il rentra chez lui, rédigea pendant la nuit une longue lettre et retourna au matin dans le parc. Il lut à l'enfant qui l'attendait fébrilement, ces quelques pages où la poupée racontait se aventures, ses voyages, sa nouvelle vie. Le jeu dura trois semaines. Kafka y mit fin en trouvant un époux à la poupée. Il savait que les femmes ont une étrange façon de mourir: elles se marient

"On a dit que les derniers mots de Goethe étaient "Mehr Licht"( D'avantage de lumière), mais en réalité ce serait "Mehr Nicht" (ça suffit)

 

Un Thema sur Gabriel Garcia Marquez, écrivain colombien

Gabriel García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, est un écrivain colombien.

Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement surnommé « Gabo » en Amérique du Sud, il est l'un des auteurs les plus significatifs et populaires du XXe siècle. Son œuvre se démarque par un imaginaire fertile et constitue une chronique à la fois réaliste, épique et allégorique de l'Amérique latine dans laquelle se recoupent son histoire familiale, ses obsessions et ses souvenirs d'enfance. La presse le compare à François Rabelais pour sa prose truculente ainsi qu'à Miguel de Cervantes et Victor Hugo pour sa dimension monumentale.

Étudiant, García Márquez poursuit en autodidacte ses études, après avoir quitté l'université de droit et avant de se lancer dans le journalisme. Très tôt, il ne montre aucune retenue dans sa critique sur la politique intérieure comme extérieure de la Colombie et sur la situation en Amérique du Sud. Par ailleurs, il ne fait pas mystère de ses sympathies pour la gauche radicale et les mouvements révolutionnaires auxquels il apporte parfois une aide financière. En 1958, il épouse Mercedes Barcha avec qui il a deux fils : Gonzalo et Rodrigo García, devenu réalisateur. Il voyage à travers l'Europe et s'établit ensuite à Mexico où il lance une édition mexicaine de son hebdomadaire colombien Cambio.

En tant qu'écrivain, García Márquez commence sa carrière en publiant nombre d'œuvres littéraires, bien reçues par la critique, comme des nouvelles et des ouvrages non-fictionnels. Cependant ce sont les romans Cent ans de solitude (1967), Chronique d'une mort annoncée (1981) et L'Amour aux temps du choléra (1985) qui lui apportent la reconnaissance du public, des médias et de ses pairs. À la suite de la parution de Cent ans de solitude, considéré comme son chef-d'œuvre, l'auteur connaît un succès commercial planétaire. Son nom est fréquemment associé au « réalisme magique », courant artistique qui insère des éléments magiques et des motifs surnaturels dans des situations se rattachant à un cadre historique, culturel et géographique avéré. La plupart de ses livres fondent une quête du temps perdu et abordent différents thèmes tels que la solitude, le pouvoir, l'amour, le désir, la décadence, la violence et la mort. Le regard de l'auteur sur la civilisation et la nature humaine se veut tour à tour ironique, désabusé, méditatif et fataliste. L'action de plusieurs de ses œuvres se déroule dans le village fictif de « Macondo ».

 

Mercredi 16 avril 1997

"Comment allez-vous" viendrait de" comment allez-vous à (la) selle". Car bien aller à la selle était considéré comme un signe de bonne santé

Jean-Pierre Devresse me téléphone. Il prépare son expo à Juprelle à la Galerie Sonia Willems. Vernissage vendredi avec concert Yiddish. Il viendra en mai avec sa nouvelle amie Catherine (28 ans)

Mort de Roland Topor à 59 ans

Un "Siècle d'écrivains" sur Dino BUZZATTI (voir ci-dessous) (1906-1972)

 

Jeudi 17 avril

Je reçois le devis du piano de Joseph Sibret et vais l'apporter chez mon assureur Jean-Marie Leonard

Les plantes vertes poussent bien dans mon hall d'entrée (voir ci-dessous)

Je commande ma première camera Panasonic ches Jean-Louis Brocart

Voici un texte de Siné sur un toreador et sur la Corrida en général,, dans Charlie-Hebdo

"Jesulin de Ubrique, quel nom à la con, est le nouveau sex-symbole de ces dames. Enculé d'assassin de taureaux avec ses paillettes dans le cul, ses médailles de la Vierge et son ridicule catogan, il fait se pâmer, paraît-il, la plupart des pétasses qui assistent dans les arènes ibériques, à ses prouesses prout-proutesques. Excitées comme des salopes en rut, par l'odeur du  sang et du vomi et par la vue des cadavres, suintant des dessous de bras et de l'entrejambe, elles balancent leurs soutifs et leurs petites culottes souillées à ce macaque pédé. A 2 millions de nouveaux francs et à plus de 150 boucheries par saison, cet "hijo de puta", prévoit prendre sa retraite à 25 ans. J'espère qu'entretemps, un "toro bravo" lui aura enfoncé ses cornes dans l'anus jusqu'à la glotte"

 

Vendredi 18 avril

Jean-Louis Brocart m'apporte mon premier camescope (Panasonic) et m'en explique le fonctionnement. Ce n'est pas encore une caméra numérique. Elle fonctionne avec des mini-cassettes. C'est hallucinant. C'est une VHS ouverture 1,4, Grand angle, Zoom x 14

Le Parlement a voté le rapport de la Commission Dutroux à l'unanimité

 

Dimanche 20 avril

Chez les Anciaux l'après-midi. Didier me prête Jean-Pierre Otte " Le Coeur dans sa gousse"et Maupassant "La Beauté inutile"

On donne Missouri Breaks à la Télé. D'Arthur Penn avec Brando et Nicholson

Il a neigé un peu

Toujours aucune nouvelle de l'expert pour le piano

 

Mardi 22 avril

Une invitation au mariage de mon ami turc Savach Mantcho. Il épouse Lisette Vandermeulen. Ils ont une fille d'un an et demi qui s'appelle HIMALAYA. Cela doit être son 5e enfant avec trois femmes différentes. Il a 56 ans (voir ci-dessous)

J'écris à Jean-Pierre Ransonnet pour lui expliquer mes travaux de ces derniers temps et que toutes ses peintures sont accrochées. En fait j'ai accroche 65 oeuvres de mes amis-es artistes, sur 70

Reçois l'invitation de JP Devresse. Vernissage le 25, à la Galerie Sonia Willems. Je n'irai pas mais irai voir l'expo plus tard avec Jean-Pierre (voir ci-dessous)

Alexandre Vialatte à "Un siècle d'écrivains" (voir ci-dessous)

 

Vendredi 25 avril

Premiers semis dans mes deux potagers

Une émission de la RTB sur mon ex-professeur de Droit Public à Liège, François Perin (voir ci-dessous). C'était en 1959-1960

 

Samedi 26 avril

Je pars à Liège au mariage de Savach. Enelle m'accompagne. Après avoir mangé en ville, nous sommes à Vaux-sous-Chèvrement à 14h30. De la porte d'entrée j'aperçois mon ex-femme. Je fends la foule pour lui dire bonjour mais elle me, tourne le dos et s'enfuit. Son mari me croise en me bousculant légèrement sans me dire bonjour et sort de la salle. On ne le reverra pas. Manifestement on ne s'attendait pas à me voir. Alors je retourne à la voiture et mets mon chapeau noir et mes lunettes de soleil pour passer incognito. Un gag bien sûr.. Nous serons à table avec Céline et tout se passera bien mais elle doit rentrer à 17h00. Son mari est jaloux de moi. Je n'y peux rien.

Je fais la connaissance de la mariée, retrouve Marie-France Quinet (ex-épouse de Savach) et son mari Bulgare, Vladimir, que je ne connais pas. Les mariés partent demain en voyage de noces à Antalya

Céline part en Cappadoce la semaine prochaine avec Pierre

Je revois Gondja, la fille de Savach. Elle a 36 ans. Sa mère est turque d'Usküdar (Istambul d'Asie)

Belle ambiance mais nous quittons vers 20h40. C'est Enelle qui conduit

 

Dimanche 27 avril

Et c'est l'expertise du piano. L'expert Kaufman et sa femme qui a fait l'Académie des Beaux-Arts à Liège et connait Plomteux. Lui a un magasin de piano, rue Royale à Bruxelles. Ils visitent la maison après une expertise assez fouillée du piano, vache ment amoché par la fuite dans le toit; Ils ont une maison de vacances à Ortho. Il va envoyer son rapport à la Royale Belge

Un Jardin extraordinaire sur la SALAMANDRE et un Thema sur Dalida (voir ci-dessous)

Il ya 45 espèces de salamandres, connues. Il y en a des terrestres et d'autres aquatiques, qui font des têtards les unes et les autres mais elles pondent sur la terre. Les têtards sortent de l'eau en juin comme ceux des grenouilles

Plume n'a toujours pas de jeunes. Il faut compter entre 60 et 65 jours et nous sommes au 64éme jour.

 

 

Lundi 28 avril

Ja'i l'impression que Plume commence ses contractions

Une expo d'Attila à Verviers et une autre sur Jean Raine à la Galerie Cyan à Liège

Jean Raine, né Jean-Philippe Robert Geenen, est un peintre, poète, écrivain et cinéaste belge né le 24 janvier 1927 à Schaerbeek (Bruxelles), mort à Rochetaillée-sur-Saône près de Lyon le 30 juin 1986 (à 59 ans).

 

 

 

 

Biographie

 
Jean Raine peignant
 
La Broyeuse de Tête à manivelle (1972) 220 × 300 cm
 
Acrylique sur papier; ensuite marouflé sur toile
 
collection : PMMK Ostende.
 
Affiche du Manifeste de Jean Raine en 1951.
 
Carton d'invitation en mars 2007.
 

 

Dernier carton d'invitation en mars 2008.

Dès ses années de lycée, Jean Raine publie dans la revue de poésie créée par son professeur de français, Fernand Verhesen, il se lie d’amitié avec ses condisciples Luc de Heusch, avec lequel il collabore plus tard à de nombreux films, et Hubert Juin qui l’initie au surréalisme.

Il rencontre Pierre Alechinsky en 1944 ou 45. Grâce à leur amitié, il participe en tant que poète et cinéaste à l’aventure du groupe CoBrA. Il publie des textes dans plusieurs numéros de la revue et organise Le Festival du film expérimental et abstrait lors de la Deuxième Exposition d’Art Expérimental CoBrA au palais des Beaux Arts de Liège en 1951.

Ses premières amours sont la poésie et le cinéma. Il a rencontré Henri Langlois lors d’une exposition que celui-ci a organisé à Bruxelles et le rejoint à Paris en 1946. L’amitié de Langlois et les multiples rencontres qu’il fait à la Cinémathèque française le marquent profondément.

Très intéressé par le surréalisme, il a, à Bruxelles, rencontré René Magritte, Marcel Lecomte qui plus tard préface sa première exposition à Bruxelles et Louis Scutenaire, qui préface l’une de ses expositions à Paris. Dès son arrivée à Paris, il rend visite à André Breton qui lui fait connaître le docteur Pierre Mabille avec lequel il réalise son premier film documentaire sur le Test du Village1.

Il collabore à divers films avec Henri Storck, Henri Kessels et Luc de Heusch, principalement pour la rédaction des commentaires de leurs films, notamment pour Perséphone, le seul film COBRA réalisé par Luc de Heusch et dans lequel joue Nadine Bellaigue (fille de Jean Camille Bellaigue), sa première épouse.

Alors que toute sa vie Jean Raine écrivit poèmes et textes, les mots peu à peu lui semblent insuffisants et il commence à dessiner puis à peindre. En 1962, son ami Marcel Broodthaers le présente à Philippe Toussaint, propriétaire de la Galerie Saint Laurent à Bruxelles où il expose pour la première fois, préfacé par Marcel Lecomte.
À Paris, Pierre Alechinsky l’introduit auprès de la Galerie du Ranelagh où il expose en 1964, exposition préfacée par
Christiane Rochefort. C’est de ces années 1964 à 1967 que datent ses grandes encres de Chine. Il séjourne de 1966 à 1968 à San Francisco où il découvre la peinture acrylique et l'Action Painting. Il revoit Kenneth Anger qu’il avait hébergé lors de son premier passage à Paris vers 1950. Il y expose dans les universités de Berkeley et Stanford, ainsi que dans des galeries de San Francisco et Los Angeles. À partir de 1968, il s’installe définitivement à Lyon où enseigne son épouse Sanky Raine.
Depuis 1970, attiré à
Calice Ligure2 par Théodore Kœnig un ami de longue date3, il séjourne tous les étés en Italie, où il expose à de nombreuses reprises4.

« C'est Théodore Koenig qui me fit connaître l'Italie des ligures et les peintres qui y séjournaient tous les étés à Calice autour de la galerie Il Punto et de Remo Pastori. »

— Jean Raine

Ancien patient de l'Institut de psychiatrie l’hôpital Brugmann, Jean Raine fait partie des fondateurs du « Club Antonin Artaud » en 1962. En proposant comme thérapie la pratique d’une discipline artistique, le Club Artaud s’inscrit dans le courant de la déshospitalisation psychiatrique.

Il meurt à Rochetaillée-sur-Saône, près de Lyon, le 30 juin 1986.

 

Mardi 29 avril 1997

Un Thema sur Albert Camus (voir ci-dessous)

Mais avant je visite avec Murielle et Francis, une maison hantée située à Suxy (Neufchâteau) Voir ci-dessous les deux photos

 

Mercredi 30 avril

Un reportage sur Georges BATAILLE 1897-1962. Trop vaste pour le traîter ici mais j'ai pris des notes dans mon journal. Son père, mort pendant la guerre 14-28 était aveugle et paralytique

Georges Bataille, né le 10 septembre 1897 à Billom (Puy-de-Dôme), mort le 9 juillet 1962 à Paris, est un écrivain français. Multiforme, son œuvre s'aventure à la fois dans les champs de la littérature, l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la sociologie et l'histoire de l'art. Érotisme et transgression sont les deux termes les plus communément attachés à son nom. Il est également connu sous les pseudonymes de Lord Auch, Pierre Angélique, Louis Trente et Dianus. Georges Bataille est enterré au cimetière de Vézelay dans l'Yonne.

Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille
Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille
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Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille
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Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille
Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille

Les 2 dernières photos: Gabriel Garcia Marquez et Georges Bataille

Jeudi 1er mai

Je visionne Bataille et ça ne m'attire pas du tout. Erotisme malsain et maso

Des nouvelles de Thierry Dion. Des ennuis d'argent. La maison de La Seyne à rembourser seul. Sa fille Aurelia encore aux études (HEC). Sa mère, 74 ans, vit toujours (la mienne en a 83). Thierry a 51 ans

Attila - Alain Mercenier) expose à Verviers.mais il ne fait plus signe depuis 1991, alors pourquoi me dérangerais-je ??? Et puis j'ai bien compris que c'était un carriériste...encore un ! Loin de moi les carriéristes

Avec Murielle et Francis on a regardé le film de Richard Olivier "Au fond Dutroux". C'est un chef d'oeuvre

Attention aux Noisetiers. Si un noisetier est seul, il ne fait pas de noisettes car il est auto-stérile. Chaque noisetier a des châtons mâles et des châtons femelles; Il ne peut donc féconder et être fécondé que s'il y a d'autres noisetiers

 

Vendredi 2 mai

Aucune réaction de Ransonnet à ma lettre et à mes photos. Je reste sur le mauvais souvenir du Triangle bleu. L'expo Mahieu mais j'ai fait un effort pour reprendre contact après avoir accroché ses oeuvres chez moi

A 15h00 je vais chercher à Libramont, Jean-Pierre Devresse et sa nouvelle compagne Catherine Timmers. Elle est grande, belle et froide; Je les ramène ici et on soupera dans l'atelier après que Jean-Pierre dans la cuisine m'ait parlé d'elle car je ne sais rien. Etonnante révélation ! ! Je joue carte sur table et la détente se fait. Je les reconduis à minuit

 

Dimanche 4 mai

Nouvelle expédition avec Murielle qui a construit d'autres extra-terrestres et qui veut les planter dans une petite carrière de sable à St Pierre, près de chez elle. Il suffit d'enfoncer dans le sable les deux lattes qui leur servent de jambes. Il y en a cette fois, des jaunes, des verts et des roses, peints à la bombe. Voir les photos ci-dessous. Je résultat est hallucinant. Je prends des photos et je filme avec le camescope. On retournera à Moircy pour visionner le film et Francis nous y rejoindra et m'offrira 10 oeufs de ses poules

J'offre à Murielle un de mes poèmes intitulé:

Rocal et Calcide

"C'est doux la marée, dit Calcide. Le sable bourgeonnait sous la pulsion des pulcides fangeuses. Comme chaque soir, les Verdâtres descendaient vigoureusement le long des troncs bleus calcinés, les pigeons roussissaient dans les cactus fugifères, les Martinets plongeaient dans le lac salé.

Rocal prit la peau grumeleuse de Calcide entre ses doigts et...pinça. Les points noirs se mirent à monter, droit vers le ciel, comme un bataillon de conifères pervers.

L'homme et la femme se rapaient. Leurs langues étaient sableuses. Le disque rouge implacable crevassait le désert. La moiteur des peaux ruisselait sous les boisseaux entrouverts. On entendait cliquer les plumes des serpents dans les marais salans. Le corps des amants devinrent incandescents. Poudre de phosphore rouge. Derniers crépitemets des cactus. Parchemins des bouches désséchées. Face au soleil ultra-violet, Rocal étreint Calcide... qui se calcine. C'est la fusion dorée...l'effusion adorée. La nuit tombe. Face à la lune, deux fossiles blancs..." (Christian Vancau)

Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
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Lundi 5 mai

Un terrible film d'Yves Boisset"Fusillé pour l'exemple". Il s'agit de l'histoire authentique du soldat Bersot, qui pendant la grande guerre s'était refusé à revêtir le pantalon troué de balles et maculé de sang d'un cadavre (voir ci-dessous)

Les épouses ou concubines de Picasso. Il a eu sept mais n'épousera qu'Olga et Jacqueline.

Les  voici 1) Fernande qui finira dans la misère 2) Olga, danseuse de Diaghilev qui deviendra folle 3) Dora Maar qui elle aussi deviendra folle 4) Marie-Thérèse, la maîtresse cachée qui se suicidera 5) Jacqueline qui se suicidera en 1986, donc après la mort de Picasso 6) Eva qui meurt d'un cancer en 1915, à l'âge de trente ans 7) Françoise Gilot qui le quitte en 1954 et lui donne deux enfants Claude et Paloma

 

Je termine "OUI" de Thomas Bernhard

 

Mardi 6 mai

Un Thema sur la Belgique avec notamment Panamarenko et l'écrivain William Cliff (voir ci-dessous) né à Gembloux en 1940 (son frère est venu chez moi à Moircy)

Un autre film célèbre de Robert Bresson sur un âne nommé Balthazar "Au Hasard Balthazar

 

Mercredi 7 mai

De Roland Topor : (décédé récemment)

"Au Cimetière Montparnasse

Parmi les tombes ordinaires

Il en est une sans carcasse

Où les defunts se désaltèrent

On y est mieux qu'au bar d'en face

Les grands crus reviennent moins cher

Le service a bien plus de classe

Et on ne manque pas de vers

 

Une expo de Denmark et de Thea Soggot à l'Eglise romane de Mont St Martin. Je les ai rencontrés tous les deux jadis (voir ci-dessous)

 

 

Jeudi 8 mai

Je ne suis plus allé à Pontaury chez Enelle depuis le 7 septembre 1996. J'y retourne faire un tour ce jeudi après-midi. Nous sommes allés ensemble chez dez ORTIECULTEURS (sic) à Biesmerée dans la région de st Gerad Il y a des autruches, beaucoup de bourgeois. Enelle achète des ageratums et des euphorbes

Quant à Julie, sa fille, elle est dans sa chambre et n'en sort pas. Sympa...

Je suis de retour chez moi à 20h00

J'ai filmé le territoire d'Enelle avec mon  nouveau camescope

 

Vendredi 9 mai

Didier Anciaux, seul ici l'après-midi. C'est lui qui a demandé à venir. Je lui prête Koestler, il m'amène "Ostinato" de René-Louis des forêts, "Tous des voleurs" d'Edward Anderson," Ivanov" de Tchekov, "Cité de Verre" de Paul Auster. Il me dit que je lui ai fait connaître deux grands écrivains Rezvani et Powys. Quand je le reconduis en voiture, il me dit qu'il voudrait faire un livre sur moi. Je suis surpris et lui propose plutôt de réaliser une interview ou plutôt un dialogue à bâtons rompus. OK pour cet automne

Didier est un type complexe. Une certaine solidité, ujne étonnante maturité, mais aussi une extrême sensibilité, et une curiosité énorme, un esprit de recherche, une pudeur. C'est un homme du Nord. Nous ne ressentons pas entre nous de différence d'âge

On se suit de près depuis un an et demi. Lui et Anne ont lu 12 années de mon journal. Ce sont les seuls

 

Enelle est à Versailles en excursion

J'enregistre un reportage sur Marcel MARIEN, surréaliste belge (voir ci-dessous)

 

Samedi 10 mai

Il y un an, j'écrivais à ma fille, voulant la voir rapidement à Moircy pour parler de ma succession. Et rien ne s'est passé

Une carpe Koï morte dans mon étang (voir ci-dessous)

Ma voiture est en panne

Une expo de Denmark à Jamoigne, à la Grange du Faing (voir ci-dessous)

 

Lundi 12 mai

Le garagiste est là et me met une nouvelle batterie mais elle ne démarre pas. Or je suis attendu à Liège par Jean-Pierre Devresse pour aller voir son expo à Juprelle. Le garagiste va chercher de nouvelles bougies et enfin ça y est. Suis à Liège à 11h30. Je visite le nouvel apart de Jean-Pierre, rue Coremolin, dans mon ancien quartier de Ste Marguerite; Catherine doit prendre son service à la Poste, au service du tri derrière les Guillemins

Nous sommes à la galerie de Sonia Willems, à Wihogne sur Juprelle, à 16h00. L'expo se tient dans la maison et dans le garage. Je n'aime pas l'accrochage. Je parle avec Sonia. Elle me connait (Elle est de Libramont à l'origine mais je l'ignore); Elle me pressent pour une expo mais je lui dis que je n'expose plus. Sonia consternée "Et même à l'étranger???" Et moi "pas non plus à l'étranger, c'est fini partout, j'ai coupé toute relation avec le monde de l'art"

Jean-Pierre n'a rien vendu

Sonia part à Biarritz

 

Mardi 13 mai

Lourde conversation avec ma fille qui ne sait rien de tout ce qui se trouve ici, ne s'intéresse à rien et refuse de changer d'attitude. Comment pourrait-elle plus tard gérer ou faire gérer un territoire et des archives énormes sans rien en connaître, sans que j'aie jamais pu lui dire ce qui était vraiment important, ce qu'il fallait préserver à tout prix, ce que l'on pouvait divulguer ou pas??

Le soir je vais au Chalet chez les Brocard.Christine, Mathilde, la chienne Noisette, la mésange bleue qui a pondu dans la boite aux lettres

Je n'ai toujours aucune nouvelle du résultat de l'expertise du piano. Le rapport serait arrivé à la Royale belge

Portrait de Paul Auster au Cercle de Minuit (voir ci-dessous)

 

Jeudi 15 mai

On joue le film d'Atom EGOYAN, EXOTICA, un canadien d'origine arménienne

Atom Egoyan est un réalisateur, producteur de cinéma et scénariste canadien d'origine arménienne, né le 19 juillet 1960 au Caire, en Égypte.

Biographie

Atom Egoyan aborde dans ses films les thèmes de l'aliénation et de la solitude, avec des personnages aux prises avec la technologie, la bureaucratie et d'autres structures de contrôle. Né au Caire, de parents artistes arméniens, Joseph et Shushan (née Devletian) Yeghoyan, qui tiennent une boutique de meubles, Egoyan est baptisé Atom en hommage au premier réacteur nucléaire construit par l'Egypte. Ses parents quittent l'Egypte en 1962 pour le Canada, s'installent à Victoria (Colombie britannique) et transforment leur nom en Egoyan. Atom et sa sœur, Eve, aujourd'hui pianiste concertiste vivant à Toronto, grandissent à Victoria dans la province de la Colombie-Britannique.

Enfant, Egoyan cherche à s'intégrer à la société canadienne. Son conflit avec son père entraîne un rejet de la culture arménienne. Ce n'est que quelques années plus tard, lorsqu'il fréquente l'Université de Toronto, qu'il se met à étudier l'histoire arménienne. Egoyan commence à se passionner pour le théâtre et à écrire des pièces. Il est influencé principalement par Samuel Beckett et Harold Pinter. Il obtient son diplôme de Trinity College de l'Université de Toronto.

Egoyan habite Toronto avec son épouse, Arsinée Khanjian, qu'il rencontre en 1984 à l'occasion du casting de Next of Kin et qui devient sa muse et actrice fétiche (elle joue régulièrement dans ses films). Leur fils, Arshile, porte le prénom du célèbre peintre américain d'origine arménienne, Gorky.

Egoyan a réalisé une douzaine de longs métrages, des épisodes de séries télévisées et plusieurs courts métrages.

Ses premiers films sont fondés sur ses propres scénarios. la quête de l'identité est un thème récurrent dans son œuvre, notamment dans Calendar (1993).

Il se fait connaître avec Exotica (1994), mais c'est sa première adaptation du roman de l'auteur américain Russell Banks, De beaux lendemains (1997) qui lui vaut une notoriété internationale et des nominations aux Oscars, dans les catégories de meilleur réalisateur et de meilleure adaptation à l'écran.

Il dirige également Sarabande avec Khanjian, la violoncelliste et actrice Lori Singer et le violoncelliste Yo-Yo Ma, qui interprète la quatrième suite de Bach pour violoncelle, dans le cadre d'une série de films inspirés de Bach pour Sony Classical. Il met également en scène des opéras, dont Salomé de Richard Strauss pour l'opéra de Toronto en 1996, l'opéra de Vancouver en novembre 1997 et le Houston Grand Opera en 1998, et la "Walkyrie" de Wagner en 2004 pour la Canadian Opera Company.

Le film Ararat (2002) fait beaucoup parler d'Egoyan. Après Mayrig (1991), d'Henri Verneuil, il s'agit de la première œuvre majeure qui traite directement du génocide des Arméniens. Ararat remporte le Prix Génie du meilleur film, une récompense qu'il avait déjà reçu à diverses reprises dans le passé pour le meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et d'autres catégories.

Atom Egoyan reçoit le Prix de la Critique Internationale pour Exotica en 1994 au Festival de Cannes. Il y reçoit le Grand prix du Jury en 1997 pour De beaux lendemains et le Prix du Jury Œcuménique en 2008 pour Adoration. Il en est membre du jury en 1996.

Depuis 2005, Egoyan est aussi le président du Festival international du film d'Erevan. Il avait lui-même remporté le premier prix pour son film Ararat l'année précédente.

En 2010, il réalise Chloé, un remake de Nathalie... d'Anne Fontaine.

En 2014, Atom Egoyan présenta au Festival de Cannes son nouveau thriller Captives

 

Samedi 17 mai

Un reportage sur D.W GRIFFITH (La Naissance d'une Nation)

David Wark Griffith, plus connu sous l'appellation D. W. Griffith, est un réalisateur américain, né le 22 janvier 1875 au Manoir de La Grange à Crestwood (Kentucky), et mort le 23 juillet 1948 d'une hémorragie cérébrale à Hollywood (Californie).

Réalisateur prolifique, il a tourné environ quatre cents films courts en cinq ans, de 1908 à 1913, et réalisé, dès 1914, les premières super-productions américaines. Trouvant l'équivalent au cinéma du don d'ubiquité de la littérature, il a notamment fait évoluer l'écriture des scénarios, permettant aux cinéastes de faire des films de plus en plus longs. En 1914, il s'associe avec deux autres executive producers ("producteurs délégués" en français), Thomas Harper Ince et Mack Sennett, pour créer la Triangle Film Corporation et échapper en partie aux financiers qui, dès cette époque, dirigent le cinéma américain et l'obligent à préférer les recettes éprouvées aux films novateurs. En 1919, après l'échec de sa dernière super-production, Intolérance, il fonde United Artists avec les comédiens Mary Pickford, Douglas Fairbanks et Charlie Chaplin, pour mieux contrôler leurs droits sur les recettes de leurs films.

 

Mercredi 21 mai

Je reçois une prposition des vignerons de St Emilion. Un vin à mon nom.Vaste rigolade (voir ci-dessous)

 

Jeudi 22 mai

Complètement marre d'attendre ce rapport d'expertise concernant ia réparation de mon piano (l'expertise a eu lie le 27 avril) qui ne sera possible que si je suis suffisamment indemnisé, car je suis toujours chômeur. Je bondis chez mon agent à Libramont et de chez lui rédige la lettre ci-dessous et l'envoie par Fax

Un article sur la BOURRACHE

Patrick Moriaux de la Commission Dutroux sort son livre aujourd'hui

Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997
Ma Bio 270 - Avril et Mai 1997

Vendredi 23 mai

Une carte de Ransonnet avec au dos "Bonne continuation". C'est toute sa réponse à ma longue lettre. On ne m'y reprendra plus (voir ci-dessous)

Je téléphone à mon assureur. J'exige une réponse à mon Fax aujour'hui sans faute

Coup de fil d'Alain Schmitz. A appris que j'avais une peinture de Maurice Pirenne. Il ne l'a pas vue aux Portes ouvertes en 1995 car elle était dans ma petite galerie, ouverte au public, mais il n'y est pas allé dans la petite galerie, le Directeur du Centre d'Art Contemporain. Très concerné par l'art comme on peut voir. Symptômatique en tout cas. Il veut cette peinture pour une expo à La Grange. Bon prince j'accepte en lui disant que cette peinture de mon grand'oncle a une grande importance sentimentale pour moi et que j'exige que toutes les mesures de sécurité soient prises." Non je ne viendrai pas au vernissage, j'ai horreur ds vernissages". Sauf les tiens me dit-il. "Ceux-là encore moins que les autres" lui réponds-je. Il n'a rien compris à rien

Il m'apprend que Patrice Gaillet a fait un accident de voiture. Matériel détruit et multiples fractures. Depuis ma visite à la clinique je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Je téléphonerai le lendemain et aurai Nicolas Bertolaso au bout du fil. Patrice s'est endormi au volant. Voiture au fossé. deux heures pour l'extirper. Fractures ouvertes, aux genoux, aux tibias

*Je retéléphone à Leonard, mon agent. La Royale belge n'aurait pas reçu le rapport de l'expert Kaufman. Ca suffit comme cela. Je téléphone à la RB à Jambes, et ai la dame d'hier, Nathalie Verhaegen. Mr Kaufman lui avait promis le rapport pour mercredi ou jeudi et elle n'a rien reçu. Elle a appris que l'expert avait le rapport avec lui et qu' il était à Ostende et rentrerait à 15h00. Elle va exiger de sa part un fax immédiat et retéléphonera à mon agent avant 16h30

En attendant Murielle vient me voir à vélo; Madame Verhaegen me retéléphone. Impossible d'atteindre cet expert. Elle a envoyé ma lettre par fax. C'est le WE, c'est foutu

On rejoue "Le Messager" de Losey (voir ci-dessous)

 

Samedi 24 mai

Un vrai miracle, Valérie vient me dire bonjour, seule. Renaud est furieux de ne pas avoir pu l'accompagner. mais nous avons à parler. On mange dehors. Pas de tension. Je lui dsi qu'il y a 8 ans que j'attends cela. "Ce n'était pas si terrible de revenir ici seule". Elle me répond "Non effectivement, je me sens bien". On parle beaucoup et je lâche tout. Beaucoup d'humour, le même tous les deux

Je passerai la soirée chez Anciaux. Anne me montre ses nouvelles peintures. Je rentre à 2h30 du mat. Quelle journée

 

Dimanche 25 mai

Le matin je tombe en panne de nouveau à Bande. Touring Secours. C'est la bobine cette fois

 

Lundi 26 mai

Coup de fil de la Royale belge. Nathalie a reçu le rapport Kaufman ce matin. On m'accorde 2250 euros. Reste à savoir ce que l'accordeur va me demander car son devis s'élève au double de cette somme

 

Mardi 27 mai

Invitation au spectacle de Valérie à Libramont pour le 30 mai." Petite Maison d'Os" de Roland Dubillard en 2e partie (voir ci-dessous)

Je reçois aussi une invitation à une expo de Grooteclaes, Place du marché à Liège. Sur la carte, une magnifique photo. On dirait mon ex-femme Céline; La chose n'est pas impossible. Il aurait pu la photographier lorsque nous étions amis en 1966-67. Mais la photo semble être datée de 1980. En tout cas c'est hallucinant (voir ci-dessous)

 

Mercredi 28 mai

J'ai Madame Sibret pour la réparation du piano. Je lui dis mon indemnité. C'est OK. Elle viendra démonter l'intérieur du piano; Il paraît que c'est possible, la carcasse restant sur place

 

Jeudi 29 mai

La lettre d'Alain Schmitz me demandant de confirmer le prêt de ma peinture de Pirenne "Bouteille aux couteaux", pour l'expo qui se tiendra à Jamoigne du 6 au 27 juillet 1997 (voir ci-dessous)

 

Vendredi 30 mai

On joue Paris Texas de Wenders et aussi un magnifique reportage sur l'île des fous dans la lagune de Venise SAN CLEMENTE de Raymond Depardon. Un reportage dérangeant et fabuleux (voir ci-dessous). Enregistrements car le soir je vais voir Valérie au Théâtre, au Centre culturel de Libramont. Très chouette. Après le spectacle, je parle avec Christiane DORVAL, sculpteur et organisatrice des cours de théâtre suivis par Valérie. Elle me connait comme artiste par ouï dire. Elle viendra à Moircy

Le théâtre en question est "Le Théâtre de la Marquise' qui a son siège à Habay-la-Neuve. Référence obligée à La Marquise du Pont d'Oye

 

Samedi 31 mai

Enelle est à Moircy depuis hier pour voir Valérie au théâtre et pour recevoir avec moi, Jean-Pierre Collignon et sa nouvelle compagne Lily, 45 ans, blonde, pianiste et écrivain.

Ell a trois enfants (de 7 à 21 ans) de trois hommes différents et qui vivent chez elle à Liège(les enfants, pas les hommes)

Dans l'atelier, je lui ai préparé la chanson "Lily" de Philippe Chatel, pour l'accueillir (voir photos ci-dessous). Je suis allé les chercher à la gare de Libramont à 11h20

La Maitrank en  apéro. On mange dehors. Coup de pompe de JPC. Ils vont se coucher dans la chambre d'amis, à savoir la petite galerie d'art. Ils se lèveront peu après 19h00. Ah ces jeunes ! !.Ca a coupé l'ambiance mais Lily se met au piano et joue du Chopin. Magnifique ! !

 

Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon
Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon

Carte de Ransonnet. Au verso "Bonne continuation" In Fine Lily Guissart et Jean-Pierre Collignon


Christian Vancau shared a link.

Embarquement pour Burano(Venise) Le flagrant délire...de couleurs

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BURANOBurano Air

Burano est une île du nord de la lagune de Venise, en Italie. Elle est connue pour sa dentelle et ses canaux bordés de maisons vivement colorées.


Géographie

îlots de Burano
Les canaux de Burano

IMGA0312

Burano est située au nord de la lagune de Venise, au nord-est de Murano et à proximité de Torcello et Mazzorbo (à laquelle elle est elle reliée par un pont).

Burano est composée de quatre îlots (San Mauro, Giudecca, San Martino, Terranova) séparés par trois canaux, le rio Pontinello, le rio Zuecca (ou Giudecca) et le rio Terranova. De façon similaire à Venise, Burano est divisée en six sestieri (quartiers) :

  • San Martino Sinistra (597 habitants) ;
  • San Martino Destra (776 habitants) ;
  • San Mauro (843 habitants) ;
  • Giudecca (257 habitants) ;
  • Terranova (362 habitants) ;
  • Mazzorbo (329 habitants).

Malgré ses 3 000 habitants, Burano n'est qu'un simple bourg de Venise, à la différence de Torcello ou Murano, qui portent le titre de ville.

Histoire

 

Burano est probablement habitée pour la première fois à l'époque romaine. Cependant, comme pour sa voisine Torcello, son développement débute après la chute de l'Empire romain d'Occident, au VIe siècle, lorsqu'elle est occupée par des personnes originaire d'Altinum. Bien que se développant rapidement, Burano est administrée depuis Torcello et ne bénéficie d'aucun des privilèges de cette île ou de Murano.

L'importance de Burano s'accroit au XVIe siècle, lorsque des femmes de l'île commencent à fabriquer de la dentelle. Celle-ci est exportée à travers l'Europe, mais cette industrie commence à décliner au XVIIIe siècle.

Burano est une localité indépendante jusqu'en 1923, date à laquelle elle est rattachée à Venise en même temps que Murano et Pellestrina.

Monuments et attractions

Maisons colorées

Vue typique des maisons burano-veneziacolorées de Burano.

Burano est réputée pour ses petites maisons peintes de couleurs vives. À l'origine, les pêcheurs peignaient leur maison de différentes couleurs pour se repérer et reconnaître leur maison en cas de brume (dans cette région le brouillard est particulièrement dense, surtout en hiver). Aujourd'hui encore, les habitants ont l'obligation de repeindre leur maison une fois par an de cette même couleur.

Dentelle

Dentellière à Burano.

Ce n’est que vers le milieu du XVIe siècle que naît la dentelle à l’aiguille. À l'époque, les femmes brodaient au coin du feu, lors des longues soirées d'hiver, tout en écoutant les récits des marins-pêcheurs qui revenaient de longs voyages en mer

La dentelle devient la spécialité de Burano et apporte prospérité à l'île, d’autant que ses habitants sont épargnés de la malaria car ses canaux ne s’ensablent pas. Les ouvrages très raffinés produits sur l'île rencontrent un succès croissant auprès des princes, nobles et riches bourgeois d’Europe. Cet engouement est tel qu’il est nécessaire de développer un enseignement de la dentelle afin de pouvoir produire à plus grande échelle.

L'île a produit aux XVe et XVIe siècles les plus belles dentelles d'Europe. Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIV interdit leur importation et crée, pour tenter de les imiter, la manufacture royale des dentelles françaises.

Aujourd'hui quelques dentellières travaillent encore dans la grande tradition de Burano. Mais comme il faut trois ans pour réaliser une nappe, les pièces abordables viennent le plus souvent de Hong Kong ou de Chine.

Église San Martino

pt6437-copie-1Église San Martino.
  

San Martino est la seule église de Burano. La façade de ce sanctuaire n’est pas percée d’un portail. À l’intérieur sont conservés, entre autres, une crucifixion de Tiepolo et un miracle de saint Alban attribué à Zanchi. Cette œuvre s’inspire d’une légende : les eaux auraient poussé jusque-là une sorte de sarcophage que les pêcheurs ne réussirent pas à soulever. À la surprise générale, les enfants y parvinrent. Lorsqu’on l’ouvrit, on découvrit les reliques de saint Ours de Burano, de saint Alban, de Saint Dominique, qui furent portées en procession à travers l’île.

École et musée de la dentelle

 

Fermée en 1972, puis rouverte entre 1981 et 1995, l’école n’assure plus de cours réguliers. En revanche, elle abrite un musée exposant des pièces d’une beauté et d’une valeur inestimables. Des nappes, des couvre-lits, des écharpes, des gants qui témoignent du savoir-faire des femmes de Burano.

Transports

Située à 7 km au nord de Venise, Burano est desservie par la ligne de vaporetto LS de l'ACTV, qui la relie aux Fondamente Nuove vénitiens en 40 minutes, en passant par Murano et Mazzorbo.

Par ailleurs, la ligne T fait la navette entre Burano et Torcello et permet de relier les deux îles en cinq minutes.

Personnalités

 

IMGA0265.JPGIMGA0234xCe 25 septembre nous nous sommes embarqués au Canareggio, à la Fondamenta Nove, au Nord de Venise, et près d'une heure plus tard, nous débarquions à Burano, après avoir longé le Cimetière de Venise, San Michele, et avoir marqué un seul temps d'arrêt à l'île de Murano! Les couleurs sont assourdissantes et oniriques! On croit rêver !IMGA0244IMGA0229burano-veneziaD-copie-1

IMGA0249IMGA0248IMGA0254IMGA0252IMGA0250IMGA0255IMGA0282.JPGIMGA0291.JPGIMGA0257IMGA0256IMGA0259cIMGA0267IMGA0261vIMGA0269IMGA0270IMGA0278IMGA0276IMGA0282IMGA0280IMGA0283IMGA0284xIMGA0285IMGA0286IMGA0287IMGA0288

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VENISE Le Grand Canal et ses Palais

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Interview de Visconti
MORT A VENISE

C'est le mercredi 25 septembre que les pluies torrentielles se sont arrêtées vers 15h00, alors que nous sortions du Palais GRASSI (Collection Pinaud). Nous nous sommes précipités dans un vaporetto, à l'arrêt San Marcuola et nous avons fait le canal dans les deux sens, avec un arrêt à la Piazzale Roma et une Venise-Le grand canal et ses Palais-2007IMGA0657.JPGincursion dans le Ghetto, via la lista di Spagna ! De la beauté plein la gueule tout au long du canal IMGA0660.JPGIMGA0757-1.JPGIMGA0755-1.JPGVenezia- Ponte de'll Accademia-2007IMGA0462.JPGIMGA0006.JPG

Moi à Venise sur Il Ponte dell'Academia

Mon Journal manuscrit-My Diary-My Log Book

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Il a été commencé fin 1980 et compte à ce jour 170 volumes (que vous pouvez voir en partie sur cette photo, prise dans mon bureau, la pièce où se trouve aussi mon ordinateur) et plus de 50.000 pages. Ces volumes sont cartonnés et la reliure est solide et heureusement car ils sont boursouflés. A l'origine je les achetais dans des magasins chinois, ils étaient fabriqués à Taïwan mais le stock s'est épuisé. Pour garder une unité j'a' alors acheté des cahiers "Clairefontaine" de format 20/18 et les ai recouverts d 'adhésif rouge et noir. Des cahiers que l'on pourrait qualifier de "stendhaliens". Mais le rouge et le noir sont aussi les couleurs du Scorpion que je suis.
Journal-1.jpg
Oui c'est un journal du quotidien, dans lequel j'agraffe tout ce qui m'est tombé sous la main dans les dernières 24 heures. Je l'écris entre midi et midi trente, devant un verre de whisky, du Bourbon en général. (Je joue mon Bukowski). Sur les pages de gauche, de l'écriture et sur les pages de droite des photos, documents, bribes de lettres, coupures de journaux, feuilles séchées, prospectus, étiquettes, cartes de viste. Les photos sont celles que je prends sans arrêt car je dégaine volontiers et souvent retravaille sur l'ordinateur. Du 15/10. Ce journal compte donc aussi des milliers de photos et de documents; c'est une véritable somme sur l'histoire de le fin du 20e siècle et le début du 21e. Il est impubliable car rempli  de bidules en tous genres, c'est presqu'un journal-objet-et en plus avec une écriture difficilement lisible. Souvent aux gens qui viennent chez moi, je dis "demain vous serez dans mon journal"Journal-2.jpg

Un Log Book c'est un journal de bord, celui, comme l'a écrit Michel Tournier, que les commandants de marine aux 15e et 16e siécles tenaient à jour dans leurs vaisseaux. Ils écrivaient les comptes-rendus de leur traversées sur des écorces de bouleaux (Log veut dire écorce). Je n'aime pas le terme "journal intime" Tout le monde peut lire ce que j' écris. Jadis j'ai eu un jeune couple qui m'a emprûnté par bribes, une quarantaine de volumes; il les lisait tous les soirs au lit et moi je n'en revenais pas que ça les passionne à ce point
Journal-3.jpg
C'est même la raison pour laquelle je me suis mis à faire un autre journal, sur mon Blog. Pouvoir enfin  partager. Mais ça n'a commençé qu'en 2007, le temps que je me mette à l'informatique, ce qui n'était pas évident pour un homme de 70 ans. Depuis 50 ans je collectionne un nombre invraisemblable d'archives en tous genres, des revues des livres (plus de 2000) et j'éprouve le profond besoin de partager toutes ces traces et de les sauvegarder, de les transmettre. Car les incendies ça existe et aussi la mort subite. Mais ce n'est pas le même journal, je ne redis pas ce que j'ai dit dans l'autre, le jour même. Néanmoins ce journal informatique suit de très près mon journal manuscrit depuis l'année 1980. C'est en fait une biographie depuis le jour de ma naissance avec tous les documents que j'ai pu retrouver qui ensuite se transforme en une translation partielle de mon journal écrit qui lui ne commence qu'en 1980. J'en suis à l'année 1997, à savoir à l'âge de 60 ans, et au volume 61, page 18728, correspondant au 1er juin 1997. J'ai rédigé sur mon blog 272 articles de biographieJournal-4.jpg

 

Notez que les étagères du dessus, supportent mes K7 VHS, à savoir 5000 heures d'enregistrements opérés à la Télévision durant 20 ans, des documentaires dans tous les domaines, Littérature, Peinture,, Musique, Histoire, Geo, Voyages et évidemment Théâtre et Cinéma (plus de 300 films) etc...
 

Mon Journal manuscrit-My Diary-My Log Book - le blog totems par : Christian VANCAU

Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997

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Dimanche 1er juin

Jean-Pierre Collignon et Liliane Guisset, ici pour le WE. Hélas il pleut et on se réfugie dans l'atelier. Lily joue merveilleusement du piano, Chopin, Schubert, Brahms. Ensuite on écoute Alain Volondat dans les 4 Balades, opus 10 de Brahms, puis Monteverdi, Bach par Rostropovitch et je fais découvrir à Lily, le Requiem de LIGETI

Enelle s'en va et je reconduis nos invités à la gare de Libramont au train de 19h17

Magnifique journée

Aux législatives, victoire de la gauche en France

 

Samedi 7 juin

Enelle ici. Elle m'apporte du Houblon à repiquer

J'offre une chaîne radio à Enelle qui n'en a pas. Ben oui c'est son anniversaire "Mais Christian, tu es fou, tu es fou..!!!" Je lui en montre le fonctionnement

On boit le Château Margot 1989, offert à Enelle par Eddy Devolder

Le soir on regarde Rezvani sur Arte

Serge Rezvani, né le 23 mars 1928 à Téhéran, est un peintre, un écrivain (romans, pièces de théâtre), ainsi qu'un auteur-compositeur-interprète de chansons (il se qualifie de pluri-indisciplinaire).

Il a écrit plus de 40 romans, 15 pièces de théâtre et deux recueils de poésie. Il est l'auteur de plus de 150 chansons, dont la célèbre Le Tourbillon (de la vie), interprétée par Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim, ainsi que de J'ai la mémoire qui flanche, également interprétée par Jeanne Moreau (il signa ces chansons sous le pseudonyme de Cyrus Bassiak).

 

Coupure d'électricité. Orages

 

Dimanche 8 juin

On visionne SAN CLEMENTE. L'ile aux fous de la lagune de Venise. Un documentaire exceprtionnel de Raymond Depardon. Quelques morceaux oraux de ce film en italien. Des phrases récurrentes et obsessionnelles prononcées par les internés, les quelques uns qui parlent

"I Fossi di Macale aï Cine corso

Ferrari agrari Maria Jose a Rovigo

L'occhio que me guarda

La Machina fotografica

Ma Venezia, quale confusione ieri

Sono attinto d'Epilepsie de Marquise"

Enelle repart en fin d'après-midi. Doit aller chercher sa fille à la gare de Tamines. Enelle a trois grands enfants qui ont chacun une chaine-radio dans leur chambre. Ils n'ont jamais imaginé se cotiser pour en offrir une à leur mère

 

Lundi 9 juin

Je reçois une très belle lettre de Jean-Pierre Collignon; La jonction avec Lily a été totale. Ses mots en partant "Pendant quelques heures, j'ai eu l'impression d'être au paradis"

A propos des élections françaises et de la victoire de la gauche, je lui répondrai :"N'est-ce pas plutôt la mise au tapis de la droite qui nous a fait plaisir. Comment croire en effet à une nouvelle gauche non caviardisée. Et pourtant moi aussi j'étais content d'apprendre la nouvelle, et, plus tard, de voir toutes ces femmes entrer dans des postes-clés du nouveau gouvernement. La vraie nouveauté est peut-être là. Femmes ne trahissez pas les hommes qui croient en vous"

Une lettre d'Arte que le film de Jean-Paul Leon repassera le 20 juin (voir ci-dessous). Voir aussi un article de Presse sur cette video étonnante "UN MARCHAND, DES ARTISTES et des COLLECTIONNEURS"

Max Gallo mesure deux mètres

 

Mardi 10 juin

Un Thema sur Walter BENJAMIN

Walter Benjamin naît à Berlin-Charlottenburg de parents juifs, Émile Benjamin (1856-1929) et Pauline (née Schoenflies). Sa cousine, par le côté maternel, est la poétesse Gertrud Kolmar. Son père était banquier, puis antiquaire et marchand d'art. Il passe son enfance dans cette ville et la relate plus tard dans Enfance berlinoise au XIXe siècle. Pour des raisons de santé, il effectue de 1904 à 1907 un séjour à la campagne. De 1905 à 1907, il fréquente la Hermann-Lietz-Schule à Haubinda, en Thuringe, où il subit l'influence de Gustav Wyneken, inspirateur du mouvement républicain « Freie Studentenschaft ». Celui-ci l'incite à s'engager dans les Jugendbewegungen. (= mouvements de jeunesse) Après le baccalauréat, en 1912, Walter Benjamin commença des études de philosophie, de germanistique ainsi que d'histoire de l'art à l'université de Fribourg-en-Brisgau.

 

« Penseur privé », il n'a pas exercé dans le cadre de l'université, même s'il a toutefois essayé sans succès d'intégrer celle-ci pour des raisons financières. Il n'a quasiment rien publié de son vivant, ses revenus consistant essentiellement en une rente paternelle. Il a été proche de Theodor Adorno ainsi que de Gershom Scholem avec qui il entretient une longue correspondance.

 

En 1910, il écrit des essais dans Der Anfang, la publication de ce mouvement, sous le pseudonyme « Ardor ». En 1912, il voyage en Italie. En 1914, il devient président des « Freien Studentenschaften » puis, en raison de désaccords, se retire des activités du groupe, y compris de la revue Der Anfang. Le suicide d'un couple d'amis le marque profondément. Il se fiance et commence la traduction des Tableaux parisiens de Charles Baudelaire. En 1915, Gustav Wyneken publie un texte encourageant la jeunesse allemande à servir sa patrie. Walter Benjamin lui écrit pour lui signifier son désaccord et rompt définitivement avec lui. Il rencontre Werner Kraft. En 1916 il rompt ses fiançailles pour vivre avec Dora Pollack (née Kellner), épouse de Max Pollack, qu'elle quitte.

 

En 1917, il reçoit un ordre de mobilisation, mais parvient à se procurer un certificat médical qui retarde son incorporation. Il se marie avec Dora Pollack, et passe quelque temps avec elle en sanatorium à Dachau, puis en Suisse. Il est inscrit à l'université de Berne. Il commence une thèse sur la critique d'art à l'époque romantique. En 1918, il a un fils, Stephan. Il achève la rédaction de sa thèse, soutenue à l'université de Berne. Il poursuit alors ses traductions de Baudelaire.

 

En 1919, il rencontre Ernst Bloch. En 1920 il déménage pour des raisons financières à Berlin avec sa femme et son fils. En 1921, il se sépare de son épouse, et vit à Heidelberg et Berlin. En 1922, à Heidelberg, il s'efforce d'obtenir une habilitation lui permettant d'enseigner à l'université. En 1923, il échoue de nouveau dans sa tentative d'être habilité à l'université, et rencontre Adorno. Son père a de gros problèmes financiers qui compromettent l'aide qu'il lui fournit.

Walter Benjamin suit de près la politique allemande ; il note à cet égard que « l’orientation de l’Action française lui semble finalement la seule qui permette sans s’abêtir, de scruter les détails de la politique allemande. »

 

En 1924, il effectue en même temps qu'Ernst Bloch un séjour à Capri. Il fait la connaissance de Asja Lascis, communiste lettone qui l'initie au marxisme. En 1925, il renonce à son habilitation.

 

En 1926, il séjourne en France, à Paris et dans le Var, ainsi qu'à Monaco. Il traduit Proust. À la mort de son père, il fait un passage à Berlin, revient en France, puis part pour Moscou. En 1927, il revient à Paris et termine la traduction d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs.

 
Plaque commémorative au 10 rue Dombasle, Paris 15e, où Walter Benjamin vécut de 1938 à 1940.

En 1933, il émigre à Paris, et essaie de quitter l'Europe pour les États-Unis en 1940.

Mort tragique

 
La tombe de Walter Benjamin à Portbou.

En juin 1940, il est enfermé au camp de Vernuche près de Nevers, puis libéré grâce à ses amis intellectuels. Un jour avant l'entrée de l'armée allemande dans Paris, Benjamin quitte la capitale et se rend à Lourdes. De là, il part à Marseille et finalement arrive à Port-Vendres le 25 septembre 1940 avec l'intention de fuir en Espagne.

 

Arrivé dans la petite commune des Pyrénées-Orientales, il se fait connaître auprès de Hans et Lisa Fittko, deux antinazis allemands qui peuvent lui faire franchir la frontière clandestinement. Malgré son âge (Walter Benjamin a quarante-huit ans) et ses problèmes de santé, le philosophe et deux autres candidats à l'exil, Henny Gurland et son fils José, conduits par Lisa, parviennent au bout d'une dizaine d'heures à Portbou. Il y écrit sa toute dernière lettre en français le 25 septembre 1940 : « Dans une situation sans issue, je n'ai d'autre choix que d'en finir. C'est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s'achever ». Le 26 septembre 1940, Walter Benjamin se suicide en absorbant une dose mortelle de morphine.

 

D'après Lisa Fittko, les autorités espagnoles ont avisé les trois fuyards qu'une nouvelle directive du gouvernement espagnol préconisait la reconduite des réfugiés en France. Benjamin n'aurait pas supporté la nouvelle — en fait la nouvelle réglementation ne sera jamais appliquée… et était sans doute déjà annulée quand il se donna la mort.

 

Les papiers contenus dans la serviette en cuir de Benjamin qui contenait, disait-il, un manuscrit « plus important que sa vie », n'ont pas été retrouvés même s'ils ont été répertoriés comme liasse de manuscrit dans la main courante de la police de Port Bou. Le philosophe a aussi écrit une lettre d'adieu à Theodor W. Adorno, dictée à sa compagne de fuite Henny Gurland.

 

Bien que sa dépouille n'ait jamais été retrouvée, un monument funéraire lui est dédié au cimetière de Port Bou. Une œuvre commémorative du sculpteur israélien Dani Karavan intitulée Passages a été érigée en hommage au philosophe dans le petit port catalan. Sa mort est évoquée dans l'opéra Shadowtime (musique de Brian Ferneyhough, livret de Charles Bernstein).

D'autres hypothèses ont été émises au sujet de sa mort :

  • « Qui a tué Walter Benjamin... », film documentaire de David Mauas sur les circonstances de l'évènement à Port Bou, présente une réflexion sur l’histoire et son discours. Ainsi, le film propose une construction « benjaminienne » autour de la propre mort de l’écrivain tout en énonçant dans sa narration les problèmes dérivés du discours historique et de sa construction. Si le film met en cause la théorie du suicide et la documentation existante, il reflète également une situation de frontière en donnant la parole aux « anonymes » de l’histoire, s’inspirant de la maxime connue de Benjamin.
  • Selon Stephen Schwartz, il aurait été assassiné par des agents du NKVD, le service secret de l'URSS.

 

Jeudi 12 juin

"Didier n'aime personne et même pas lui-même" C'est ce qu'a dit un de ses collègues et il assume complètement. Il n'aime pas les humains...personne.La seule chose qui le relie encore à eux c'est une espèce de pitié... Alors je lui demande ce que je fous là (sans parler de sa femme). Il me dit "Il y a des exceptions" Je lui rappelle que c'est lui qui a déclenché une relation entre nous et que je ne crois pas à ce qu'il me dit là. Didier a 33 ans

 

Vendredi 13 juin

Je suis chez Gaillet en fin de journée. Je lui dis que j'en ai fini avec le monde de l'art

Sa tumeur principale a totalement disparu. Mais il doit arroser ses muqueuses sans arrêt

Eléonore m'a offert une magnifique boureille bleue

 

Samedi 14

Un reportage de Mireille Dumas sur Guy Bedos

Scène de la dispute dans un café corse, après son spectacle. Il a 63 ans. Pourquoi n'arrête t'il pas.?? Sa famille lui manque. Il est drogué par la scène. En 2015, il n'a toujours pas arrêté

 

 

 

 

En 4 une page de mon journal avec les notes que je prends en regardant l'enregistrement de l'émission
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En 4 une page de mon journal avec les notes que je prends en regardant l'enregistrement de l'émission

Dimanche 15 juin

Je vais à Pontaury. C'est totalement improvisé, par téléphone. J'y suis à 11h20. Mart l'Esthonien a taillé la vigne-vierge. Il retourne en vacances en Esthonie en juillet. Une petite maison sur une île de la Baltique

Son potager (c'est moi qui le lui ai retourné et initié avec des semis divers) est magnifique (voir photos ci-dessous)

 

Lundi 16 juin

Lettre d'Arte. La diffusion est annulée pour cause de décès d'un de leurs directeurs (Harris)(voir ci-dessous)

Je trouve dans ma boite à lettres une peinture encadrée de Jean-Pierre Devresse. Merveilleuse surprise ! Lui et Catherine sont passés ici vers 17h00. Elle est en congé de maladie et ne veut plus travailler à la Poste

Un article sur la situation à Mostar en Bosnie. J'ai tant aimé Mostar en 1969....

 

Mardi 17 juin

Nous avions invité les Noiset et les Anciaux à passer un moment de la nuit de la Saint-Jean, vendredi prochain mais devant leurs réticences (ils n'aiment pas les "trucs" préparés d'avance, c'est bourgeois, allez ça commence. On me fait comprendre que nous sommes de milieux sociaux différents. Je n'y avais pas pensé. (C'est l'éternelle histoire d'ENVIE) et vu une mauvaise météo annoncée, j'annule tout. Didier estomaqué me téléphone; Je lui dis ce que je pense et la genèse de ma décision

Et l'après-midi je passe chez Murielle, pour filmer ses extra-terrestres en cage, dans un clapier à lapins, avec un fond sonore

Murielle m'offre une cassette d'Arvo Part, ainsi qu'une planche avec des photos de B.B (voir ci-dessous)

 

Mercredi 18 juin

Un reportage sur Anthony Burgess

Anthony Burgess, de son nom complet John Anthony Burgess Wilson, est un écrivain, musicien et linguiste britannique, né le 25 février 1917 à Manchester (Angleterre), mort le 25 novembre 1993 d'un cancer du poumon. Son nom de plume, Burgess, était celui de sa mère.

Biographie

Il étudie la linguistique et la littérature. De 1940 à 1946, il sert dans l'armée britannique.

Il a été enseignant en Angleterre mais aussi en Malaisie, mais il a d'abord été compositeur : il a écrit 2 symphonies, des sonates, et des concertos. Il ne se tourne que plus tard vers l'écriture. En 1956, il écrit une trilogie satirique sur le colonialisme, inspirée par sa vie en Malaisie. En 1959, les médecins croient qu'il a une tumeur au cerveau, ce qui le fait travailler plus. En une année, il publie 5 romans, et écrira très souvent à partir de cette époque. Il écrit énormément de critiques littéraires, des essais sur Shakespeare et Joyce, des articles de journaux, une vingtaine de romans souvent cruels et caustiques. Il mourut en 1993.

Il a également créé l'Ulam, langage préhistorique fictif, pour le film La Guerre du feu (1981).

Anthony Burgess restera surtout connu comme l'auteur de L'Orange mécanique (1962), inquiétant et prémonitoire roman d'anticipation sur la violence de la jeunesse dans une société future corrompue et cynique, porté à l'écran en 1971 par Stanley Kubrick

Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins
Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins

Extra-terrestres de Murielle, dans un clapier à lapins

Samedi 21 juin   L'été

Enelle est ici depuis hier. Ratée notre soirée de la St Jean au bord de l'étang; Il fait dégueulasse

 

Dimanche 22 juin

Je termine "La Nuit transfigurée" de Serge Rezvani. La mère de Rezvani est une russe juive. Son père est iranien. Il est né en 1928

Celui qui tient un journal est un DIARISTE

Un reportage sur John COLTRANE que j'aime. Engagé dans l'Orchestre de Dizzy Gillespie à 23 ans, puis engagé par Miles Davis. Crée son propre orchestre en 1960. Perpétuellement insatisfait

Cancer. Meurt à 40 ans en 1967. Venait de composer "Peace and Earth"

 

Lundi 23 juin 1997

Un rapport de l'ONU dit qu'il sufirait de 459 milliards de francs français pour éliminer la pauvreté du monde entier. Or le seul programme du futur avion de guerre "Rafale", coûte 257 milliards de FF

Encore une lettre d'Arte me confirmant l'annulation du film de Leon

 

Mardi 24 juin

A gauche de la porte d'entrée de mon garage un buisson jaune de Lysimaques, appelées aussi Herbes aux Ecus

 

Mercredi 25 juin

Une lettre de ma mère qui ressemble à toutes les précédentes. Une justification obsessionnelle et une foule de dates, de chiffres et de maladies en tous genres

J'apprends qu'elle a eu son premier malaise de moi; étant enceinte, sur le Mont Pincio, au-dessus de Rome, en voyage de Noces. Elle se serait fiancée le 5 janvier 1937, et je suis né le 1er novembre de la même année. Elle n'envoie deux photos. Au verso de celle où je suis dans ses bras "Pauvre petit-si mal aimé-si mal accueilli et la tête des parents. On voit bien qu'ils ont envie de le jeter par la fenêtre..." No comment

Voir les deux photos ci-dessous

Un "Siècle d'Ecrivains" sur Elsa Morante, la femme d'Alberto Moravia. Née en 1926. Juive tout comme Moravia. Meurt à Rome le 25 novembre 1985. Aracoeli, dernier roman

 

Jeudi 26 juin

Je me constitue une bibliothèque de lfiches sur le jardinage. J'ai déjà reçu 288 fiches et je dois encore en recevoir 804 (voir ci-dessous)

J'attends Alain Schmitz m'ayant annoncé son passage à 11h30, pour venir chercher la peinture de Maurice Pirenne, et ceci en dernière minute, alors que je lui avais dit de me prévenir 48 heures à l'avance. J'accepte néanmoins. Il est 12 heures, personne. Je m'en vais en laissant un mot "Je ne suis pas pendu à un clou". Je me souviens de sa phrase "J'ai "Ouï dire" que tu avais un Pirenne" Moi je réponds "Toi qui vis du visuel, ton ganne-pain, tu es là pour voir et non pour ouire dire"

Patrice Gaillet a enfin retrouvé mon câble, oublié chez lui, il y a deux semaines; Trop  tard j'ai dû en racheter un

Toujours pas de nouvelles pour la réparation du piano

 

Vendredi 27 juin

Je reçois l'invitation pour l'expo de Pirenne. Seulement voilà, une de ses plus belles oeuvres est toujours chez moi (voir ci-dessous). Maurice Pirenne, mon grand'Oncle a écrit "La peinture compte plus que le peintre, qu'on n'a nulle raison de faire connaître, contrairement à ce qui se passe de nos jours"

Invitation à l'expo Ransonnet, Porte de Trêves à Bastogne Et aussi Dominique Marx. Moi j'ai disparu de tout ce bruit vain (voir ci-dessous)

Je travaille encore des autodafés (voir ci-dessous)

Dans Serge Rezvani à propos des têtards :

"Si vous introduisez dans une mare où se trouve déjà un groupe de têtards, un échantillon de têtards parvenus à un stade de développement plus aisé, immédiatement les têtards du premier groupe seront frappés d'un manque d'appétit aussi étrange que mortel. La même chose se produira si vous vous contentez de verser dans la mare où nagent les petits têtards, de l'eau dans laquelle quelques têtards plus avancés en âge, auraient séjourné. Il s'agit là d'une sécrétion permettant à la nature de pratiquer une sévère sélection par droit d'aînesse. La sécrétion de cette substance inhibitrice, sa dilution dans l'eau et la sensibilité des têtards sont réglées, les unes par rapport aux autres, avec une telle exactitude que les grenouilles ne peuvent dépasser le quota permis par la superficie de la mare. Quelle est cette substance inhibitrice?. Comment le têtard dont le comportement n'est dicté que par l'inné, sait-il que la mare fait tant sur tant et que le quota octroyé par la nature ne doit pas dépasser tant de grenouilles au mètre cube d'eau??? On peut parler dans ce cas de prévoyance physiologique, une forme de prévoyance innée quant à la population future de la mare. En effet cet organisme intermédiaire, sévèrement coupé de tout exemple et ne se sachant pas grenouille en devenir, prévoit cependant, pour ce qu'il ne peut s'imaginer devoir être"

 

Samedi 28 juin

Les Anciaux ici l'après-midi. On parle de Rezvani. Didier est enthousiaste. Il m'a amené Pierre Michon "Vies minuscules" et Louis Calaferte "Choses dites"

Après les avoir reconduits, je vais à l'anniversaire d'Anne Bourdon (une amie de Valérie) à Arville. J'arrive à 22h15. Plus tard avec Stephane Poncin on s'échappe un moment pour aller au barbecue de Jacky Felix en pleine forêt, du côté de Vesqueville. On y est vers 1h15 avec dans la voiture de Stef, la musique de Creedence Clearwater Revival. J'adore. On repart sur Arville car il n'y a plus personne. Je rentre à 2h30. Valérie part à la Costa Brava, vendredi prochain

Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997

Mercredi 2 juillet

Je reçois enfin le cable de mon camescope oublié chez Patrice Gaillet et qu'il vient de retrouver après de longues recherches. Sur la petite boite en carton, ce message :

" A XRISTIAN VANCAU. Encore une disparition inexpliquée; Le céléèbre vidéaste Vancau a disparu sans laisser de tra

On est sans nouvelles de l'expédition Vancau partie à la recherche du renard mordoré, cette espèce mythique qui hanterait les jungles de Nagadougou

Méfie-toi Vancau lui disait une petite voix intérieure, celle qui essayait de le détourner à temps d'une nouvelle aventure pleine de tourments mais comme à chaque fois son caractère aventureux et déraisonnable, prit le dessus lentement et avec un petit pincement d'angoisse, il souleva le couvercle. C'était un raccord video de l'espèce la pluis rare, de ceux qu l'explorateur courageux, ne trouve qu'après des mois de recherches incessantes au milieu des pires dangers. Celle-ci, un specimen magnifique (un grand mâle solitaire) fut trouvé loin sous une armoire en compagnie d'une meute de loups gris et floconneux. Quei était le courageux inconnu qui l'avait capturé et le lui envoyait à présent?. Ce nouveau mystère excitait l'imaginagtion de Vancau. En un instant la décision fut prise. Revêtant sa tenue d'explorateur...."

 

Je lis Pierre Michon "J'aurais voulu toucher une femme et qu'elle me regardât, voir des fleurs blanches dans les champs d'été, être la pourpre et les verts dorés d'un tableau vénitien"

Enelle arrive le soir, décidée à repeindre dans mon bureau

 

Jeudi 3 juillet

Ca y est Enelle repeint. Voir les photos ci-dessous. Dans la pièce, ancienne chambre d'amis et qui deviendra mon bureau. C'est un évènement important. En effet, Enelle n'est jamais arrivée à installer un atelier chez elle et n'y arrive toujours pas; Alors en attendant...

 

Vendredi 4 juillet

Enelle continue à peindre le matin et l'après-midi nous allons au Tombeau du Géant à Botassart. Il y a un parcours d'artiste. Une oeuvre resort, celle des fleurs artificielles, piquées dans un champ. Aussi une oeuvre aux masques d'un type de Fosse-la-Ville. Une drache terrible s'abat sur nous

En rentrant, une odeur de thérébentine

 

Samedi 5 juillet

Troisième jour de peinture

Le soir Enelle me raconte une histoire de son enfance. Faut savoir qu'à Fleurus, ses parents tenaient un magasin de chaussures en face du Cinema Cursal. Son père était commandant à l'armée.

Et voilà qu'un jour on joue Psychose d'Hitchcock. Enelle est dans le magasin après la fermeture et regarde les grilles du cinema" qui sont fermées pour que les gens, pris de panique par le film, ne puissent pas s'enfuir dans la rue et avoir des problèmes", me dit-elle. Là, je cale???" Oui, oui  continue t'elle, d'ailleurs ce soir-là, mes parents et moi étions assis derrière les vitrines et nous avons vu qu'on fermait les grilles après le début de la séance". Je lui demande alors si elle ne croit pas qu'on avait fermé les grilles au début de la projection, pour empêcher les retardataires d'entrer et de briser le suspens? Ah??? Je continue mon enquête: "Pendant la séance, avez-vous vu des gens plaqués aux grilles, hurlant de terreur et essayant de s'échapper?" "Non ! " me dit-elle.... Je continue mon interrogatoire "Mais pourquoi tes parents et toi étiez-vous assis derrière la vitrine, dans votre magasin fermé, en train de regarder la sortie grillagée, au lieu d'être dans la salle de cinéma en train de regarder le film?"

"Ah me répond-elle, parce que mes parents n'allaient jamais au cinema."..

Vision apocalyptique  que celle du Commandant L., son épouse et sa fille, droits sur leur siège, le cou tendu, fixant les grilles fermées du cinéma Cursal à Fleurus

On peut se demander de quel côté de la rue, se trouvait la Psychose?

 

Lundi 7 juillet

Je lis "Choses dites" de Calaferte

"La volonté de me dénigrer m'est inconnue. Je laisse ce soin à mes amis"

Définition du succès "Teigne qui atteint certaines oeuvres mineures"

VIVRE

IVRE

A MOURIR

"Mourir est une nécessité acceptable. Ce qui ne l'est pas c'est vivre comme un mort"

 

Mardi 8 juillet

Un Thema sur Mario Vargas Llosa, le Péruvien

 

Jeudi 10 juillet

J'en suis à ma 20.000 page depuis 1975. Car j'ai écrit 970 pages dans divers cahiers entre 1975 et 1980, auxquelles s 'ajoutent les 19.030 pages ecrites dans mes cahiers rouge et noir depuis 1980

Je visionne cette magnifique série de documentaires "Des Trains pas comme les autres", réalisée par Bernard d'Abrigeon

 

Vendredi 11 juillet

La famille Brocart ici le soir. Jean-Louis, Christine, Florent et mathilde. Manque Adrien. C'est la première visite de Christine. Tour des lieux. On soupe ensemble avec Enelle (qui est en vacances scolaires). Jean-Louis Brocart me parle de son père français, pilote, ancien de la guerre d'Indochine, pensionné à 33 ans, vu le nombre incalculable de ses "missions". Jean-Louis est né à St Didier, pilotant avec son père dès l'âge de 8 ans. Un frère et une soeur pilotes. Projette de faire construire une maison en bois à Hatrival. Jean-Louis est principalement photographe et aussi basketteur

 

Dimanche 13 juillet

Enelle est passionnée d'Espagne, enfin surtout sa soeur qui y possède une maison et parle couramment l'espagnol. Je marque mon septicisme sur un pays fasciste, dirigé par Franco et ses opposants qu'il torture sous les yeux indifférents des colons-touristes belges et autres et aussi sur la, pays des Corridas

Il y a comme un froid

 

Lundi 14 juillet

Anniversaire de ma fille

Enelle va repartir vers sa vie dans laquelle il me semble plus que jamais, que je n'ai aucune place fondamentale

Orages et pluies l'apès-midi

 

Mardi 15 juillet

On a retrouvé au camping de Ramatuelle, Remy Lescrenier de Wanze, qui, à Bas-Oha la semaine dernière a assassiné à cpups de revolver son amie, suite à leur rupture, ainsi que ses deux soeurs et la mère de celles-ci. Il a achevé son amie à l'arbalète, en dernier, quatre assassinats calmes et méthodiques. La veille il avait retiré 10.000 euros à sa banque

Départ d'Enelle. Le séjour a été bon mais rien n' avancé dans sa vie

 

Vendredi 18 juillet

Lettre d'Arte. Le film de Leon a été censuré par le tribunal de Strasbourg suite à une plainte des collectionneurs (voir ci-dessous). J'écris pour avoir l'adresse de Jean-Paul Leon

 

Samedi 19 juillet

J'écris Marie-Eau dont je n'ai plus de nouvelles depuis février, hormis les deux photos qu"elle m'a envoyées

J'écris aussi aux Michon à Avignon. Ma déception de Bobin. "Je n'ai pas quitté des arrivistes de la Peinture pour retomber sur des arrivistes de la Littérature

Il faudrait construire un grand chenil pour les toutous artistes. "Si tu es bien sage, tu auras ton nonossse"

Je dis merci au Centre d'Art Comptant pour Rien et à la Commuinauté s'en crève (française)

 

Au tour de France c'est l'étape de l"Alpe d'Huez

Je vais chez les Anciaux l'après-midi. Je leur apporte de Gaston Leroux, la double vie de Théophraste Longuet, le Chevalier d'Italo Calvino, Paulina 1880 de Jouve et Le fils de la Servante de Strindberg

Le collage d'Anne Anciaux sur Michel Simon. Magnifique !

A nouveau silence total de ma fille que je ne parviens pas à joindre au téléphone

 

Dimanche 20 juillet

Un coup de fil de Patrice Gaillet. Digère mal sa nourriture par Baxter. Parfois son coeur bat à 160. Son toubib ignore ce que c'est. Mais ses fractures se calcifient bien. Dans deux semaines il abandonne les béquilles

Eléonore a eu le 3e prix au concours des mons de 35 ans,du CACLB-250 euros

Les Haricots commencent à fleurir

 

Lundi 21 juillet

Je visionne Ella MAILLART, amie d'Alain Gerbaut et navigatrice. Très vite a quitté les villes par besoin d'authenticité. Attirée par l'Asie Centrale. Va au Turkestan soviétique.Part à Pékin en 1934"Fuir notre civilisation qui devient de plus en plus épouvantable"

Ella Maillart (20 février 1903 à Genève - 27 mars 1997 à ChandolinSuisse) est une voyageuse, écrivaine et photographe suisse.

Ella Maillart est la fille de Paul Maillart, un fourreur genevois libéral, et de Dagmar Klim, une danoise sportive, née Dagmar Klim. Sa famille s'installe au Creux de Genthod au bord du lac Léman en 1913. Attirée dès son jeune âge par le sport et le dépassement de soi-même, Ella Maillart y rencontre Hermine de Saussure (surnommée « Miette »), fille d'un officier de marine et arrière-arrière-petite-fille de Horace-Bénédict de Saussure, considéré comme le fondateur de l’alpinisme, avec qui elle pratique la voile et le ski. Elle fonde à 16 ans le premier club féminin de hockey sur terre en Suisse romande, le « Champel Hockey Club ». À 20 ans, elle fait avec Hermine la traversée de Cannes à la Corse et fait la connaissance d'Alain Gerbault qui est en train de préparer son Firecrestpour sa fameuse traversée en solitaire de l'océan Atlantique. Elle barre un monotype national pour la Suisse aux régates olympiques de 1924, seule femme et la plus jeune de la compétition. Elle participe en 1925 à une croisière en Méditerranée de Marseille à Athènes avec quatre autres jeunes filles dont Miette de Saussure et Marthe Oulié. Un concours de circonstances et le mariage de son amie Miette avec l'archéologue français Henri Seyrig (mariage dont sera issue la future actrice Delphine Seyrig) l'oblige à abandonner son rêve de vivre en mer. Membre de l'équipe suisse de ski, elle défend, de 1931 à 1934, les couleurs de la Suisse aux quatre premiers championnats du monde de ski alpin mais, attirée par le cinéma russe, elle part pour Moscou faire un reportage dont elle tire son premier livre : Parmi la jeunesse russe.

 

Biographie

À la découverte de l'Asie

Après un premier séjour à Moscou et la traversée du Caucase en 1930, elle parcourt l'Asie centrale soviétique en 1932. En 1934, le Petit Parisien l'envoie au Mandchoukuo, État créé par les Japonais en Chine en 1932. Elle y rencontre Peter Fleming, grand reporter pour The Times et agent du MI6 et se lance avec lui, en février 1935, dans un voyage de six mille kilomètres, de Pékin jusqu'à Srinagar, qui va durer sept mois et dont le récit sera retracé à la fois par Peter Fleming dans son livre Courrier de Tartarie et par Ella Maillart sous le titre Oasis interdites. En 1937, elle traverse l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran et la Turquie pour faire des reportages, puis en 1939, elle part dans une Ford, de Genève à Kaboul, avec Annemarie Schwarzenbach (nommée Christina dans le récit qu'elle rédige du voyage sous le titre La Voie cruelle) qu'elle essaie de libérer de la drogue.

Cinq années en Inde

De 1940 à 1945, elle passe cinq ans dans le sud de l'Inde auprès des maîtres de sagesse Ramana Maharishi et Atmananda Krishna Menon.

Chandolin

De retour en Suisse, elle découvre grâce au peintre Edmond Bille le village de Chandolin, situé à 2 000 m d'altitude, qui deviendra une ancre dans sa vie nomade. Elle s'y fait construire un chalet et y habite en solitaire, de mai à octobre, depuis 1948. De 1956 à 1987, Ella devient guide culturel et fait découvrir plusieurs pays d'Asie à de petits groupes de voyageurs.

Dans un article intitulé Pourquoi voyager, Ella fait siennes ces paroles du maître chinois Chuang Tzou : « Si nous abordons les choses par leurs différences, même le foie et la rate sont aussi éloignés que les villes de Ch'u et Yueh. Si nous les abordons par leurs ressemblances le monde est un. »

Ella fait du vélo et du ski jusqu'à l'âge de 80 ans.

Peter Fleming écrit d'Ella, dans une notice nécrologique qui ne sera jamais publiée, qu'elle est juste une voyageuse « pleine de courage et de curiosité, toujours soucieuse de voir des endroits sauvages et de tenter de comprendre les gens libres qui y vivent », et finit par « elle ne s'est jamais mariée ».

Les manuscrits et documents d'Ella Maillart sont conservés à la Bibliothèque de Genève, son œuvre photographique au Musée de l'Élysée à Lausanne et ses films à la Cinémathèque suisse de Lausanne. La petite commune valaisanne de Chandolin dans le Val d'Anniviers (en Suisse) a rendu hommage à Ella Maillart en collaboration avec ses amis en organisant dans le village une exposition permanente qui retrace sa vie et permet de découvrir, à travers des photographies et de nombreux objets de voyage, le témoignage de cette existence si bien remplie.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  •  
  • Parmi la jeunesse russe - De Moscou au Caucase - 1932
  • Des Monts célestes aux sables rouges - 1934 (raconte son voyage en Asie centrale soviétique)
  • Oasis interdites - De Pékin au Cachemire - 1937 (le récit de son périple avec Peter Fleming)
  • La Vagabonde des mers - 1942 (au sujet de ses années de voile)
  • La Voie cruelle - 1947 (son voyage de Genève à Kaboul avec Annemarie Schwarzenbach)
  • 'Ti-puss ou l'Inde avec ma chatte - 1951 (le récit de ses cinq ans en Inde)
  • Croisières et caravanes - 1951 (autobiographie)
  • The Land of the Sherpas - 1955 (photographies et textes relatifs à son premier séjour au Népal)
  • La Vie immédiate - 1991 (photographies prises et réunies par Ella Maillart, accompagnées des textes de son ami Nicolas Bouvier)
  • Ella Maillart au Népal - 1999 (photographies et textes d'Ella Maillart, réunis et présentés par Daniel Girardin)
  • Cette réalité que j'ai pourchassée - 2003 (recueil de lettres adressées par Ella Maillart à ses parents)
  • Ella Maillart sur les routes de l'Orient - 2003 (photographies prises par Ella Maillart, réunies et présentées par Daniel Girardin)
  • Chandolin d'Anniviers - 2007 (textes et photographies d'Ella Maillart)
  • Envoyée spéciale en Mandchourie - 2009 (recueil de reportages réalisés en 1934)
  • (voir photo ci-dessous)

 

De Philippe Val dans Charlie-Hebdo à propos de la Corrida: "Comment mais comment, bordel, une tradition aussi réctionnaire, aussi stupidement figée dans des règles d'abruti, dont la finalité est la mort d'un animal sous la torture, peut-elle séduire des esprits éclairés, soucieux du progrès, passant le reste de leur vie à traquer l'injustice et la vulgarité"

Au Miami en fin d'aprem. Rencontre les Mooren en terrasse. Avec eux il y a une jeune fille qui s'appelle Karine ou Carinne, qui va exposer à Rochefort, et qui a au-dessus de son lit, me dit-elle,une carte postale de mon territoire et veut absolument le voir, apprenant qu'il se trouve à 10 minutes de Saint-Hubert, mais son entourage n'est pas d'accord, alors que les Mooren me connaissent bien depuis longtemps. Presqu'un affront

Quant à Valérie qui est passée en voiture devant le Miami et m'a dit qu'elle allait arriver, elle me téléphone pour me dire qu'elle crève de mal au dos et ne viendra pas, une fois de plus

 

Mardi 22 juillet

A nouveau travail dans le ruisseau pour le nettoyer entre les barrages. J'en suis à 110 seaux de boue retirées et déversées sur les berges pour en rehausse les niveaux et éviter des crues futures. Il y a 8 jours, je me suis fait une déchirure musculaire intercostale en travaillant dans ce même ruisseau de la Hossire (Houssière)

 

Mercredi 23 juillet

Une émission sur Robert Sabatier dont j'ai lu"  Les allumettes suédoises". Né en 1923 et mort en 2012. Membre de l'Académie Goncourt (voir ci-dessous)

En tout j'en suis à 177 seaux de boues retirés du ruisseau (-à multiplier par 17 Kgs donc 1989 Kgs)

 

Jeudi 24 juillet

Une carte d'Esthonie de Mart Mâger. Il y est pour les vacances (voir ci-dessous)

Un message de Renaud sur mon répondeur. Une chanson qu'il improvise à mon intention. Il doit venir ici la semaine prochaine

Une photo de mon territoire prise de la fenêtre de ma chambre(voir ci-dessous)

Je continue à tailler le Lierre sur les façades, avec la grande échelle

Au Miami, pour la fête de la confrérie, avec Valérie je rencontre un jeune couple. Elle je la connais, c'est Sabine Bourcy,elle tient le magasin de fripes au-dessus du Miami et ses patrents tenaient l'Unic à St Hubert. Elle est avec un mec, qui est venu aux portes ouvertes à Moircy avec la fille Paullus, la fille Maka, le fils Legros, Patrice Baijot  et qui a été très impressionné par mon territoire. Il s'appelle Patrick O'Flaherty, d'origine irlandaise. Son arrière grand-père a émigré aux Usa, son père est pilote de carrière-miltaire et s'est retiré après le Vietnam et vit aux USA. Patrick est né dans le Colorado et a vécu en Californie. Sa mère est belge, de souche espagnole; Il vit avec elle à Bastogne et s'y emmerde. Il a fait des études artistiques à St Luc et pour l'instant fait les pauses dans une usine à Wiltz. Il me quitte car il fait la nuit et viendra à Moircy prochainement (Non il ne viendra pas. Dommage)

Avec Valérie dans la Cour des Tilleuls. Ca commence à s'animer.Je prends un verre avec l'Inspecteur d'assurances Generali, Muys, charmant, qui me dit "Te rends-tu compte que tu as de plus en plus une gueule d'indien???" et rencontre la fille de Danielle, Nathalie, qui me dit que sa mère est sortie d'affaire. Enfin des nouvelles de mon grand amour avorté. Juste après je tombe sur son mari André Grimonprez, grandes tapes dans le dos, j'en reste coi

Mais je retombe sur l'américain. On parle des Maoris et de Jane Campion. Il a une demi-soeur qui habite en Australie

Et puis des tas d'autres gens jusqu'à 2 heures du matin

 

Dimanche 27

Ukrich gagne le tour de France à 23 ans

Le soir j'attends Madame Sibret qui arrive à 20h20 pour démonter le piano, en fait simplement retirer le clavier, non sans peine. Ils vont le réparer à Erpent et son mari reviendra le placer et réaccorder dans la deuxième quinzaine d'août

Un reportage sur SLAVOUTITCH, la nouvelle ville irradiée qui "abrit" les ouvriers de Tchernobyl. Un document percutant. Sept mille ouvriers travaillent encore à la Centrale. La ville compte 25.000 habitants. C'est le réacteur n°4 qui a explosé en 1986 mais de nouvelles fissures apparaissent. Depuis l'accident, on compte 300.000 morts et le pire est à venir

 

Lundi 28 juillet

Je prends Renaud à Moircy. Je vais avec lui à la Foire agricole de Libramont. Il fait très chaud. De retour ici, je montre à Renaud les cassettes avec les E.T de Murielle, puis on discute peinture et puis des signes du Zodiaque et je lui lis son signe. Il me dit que lorsqu'il parle de moi avec sa grand-mère à Liège, Pierre, son mari, ne dit rien ou alors s'en va à la Toilette. Je lui dis "Tu vois que je lui donne des coliques !". Renaud à 10 ans. Il veut bien s'occuper de mon territoire après ma mort, ça l'intéresse, contrairement à sa mère. Il va lui en parler

A la foire on voit venir vers nous un cheval "Hafflinger" avec sa mèche de cheveux blonds. Je dis à Renaud "regarde voilà Loulou (sa grand-mère Céline). Il rigole en le regardant passer et me dit "et en plus c'est vrai"

 Je lui ai dit aussi que j'avais la vie que je voulais, que je ne faisais plus que ce que j'aimais, que je n'avais pas d'autre but. Il m'a dit gravement "C'est rare cela"

Valérie vient le rechercher. Au bord de l'étang, on n'arrête pas de rire tous les trois

 

Mardi 29 juillet

Une dernière lettre d'Arte. Il veulent bien transmettre ma lettre à  Jean-Luc Leon (voir ci-dessous)

Dans le ruisseau j'en suis à 310 seaux de boue retirés, soit plus de 5 tonnes

 

Mercredi 30 juillet

Coup de fil de Savac. Sa femme est partie avec sa fille Himalaya, est retournée dans sa famille et veut la garde de l'enfant à 100%. Il y a 6 ans qu'ils sont ensemble et Himalaya a un an et demi, et ils viennent de se marier (voir plus haut); Savas veut venir avec sa fille entre le 1er et le 15 aout, ici à Moircy

Mort de Willy Bourdon, le père d'Anne à 52 ans

Un tour au manège de Nathalie Brassinne, épouse Henneaux, à Vesqueville car Valérie monte. Elle ne me voit pas arriver, discute avec des fille, je m'assieds à côté d'elle et pousse un meuglement énorme. Valérie effrayée. Rires. Le mari, Dominique Henneaux vient dire bonjour, nous ne nous connaissons pas. Le cheval de Valérie vient de se blesser en sautant un obstacle métallique. Shetan a 2 ans et demi. Un cheval peut vivre 30 ans et arrive à mâturité vers 5 ans. Il y a aussi deux énormes chiens, dont un qui m'a à la bonne et Jacky Felix qui construit une maison. Avec les quatre filles, on va conduire les chevaux dans une pâture à un kilomètre de là. J'en conduis un.J'aurais peur de m'attacher à un cheval. Je me vois mal le prendre dans mon lit comme je le fais avec mes chiennes

 

Jeudi 31 juillet

Je visionne le docu sur Gaston LEROUX; Très intéressant

tGaston Leroux est un romancier français, né le 6 mai 1868 à Paris (10e arr.) et mort le 15 avril 1927 à Nice (Alpes-Maritimes). Il est surtout connu pour ses romans policiers empreints de fantastique.

Biographie

Gaston-Alfred-Louis Leroux grandit en Normandie et suit sa scolarité au collège d'Eu. Après avoir obtenu le baccalauréat de lettres au lycée de Caen, il s'installe à Paris en octobre 1886 et s'inscrit à la faculté de droit. Il devient avocat en 1890 et exerce cette profession jusqu'en 1893. Pour arrondir ses fins de mois, il écrit des comptes rendus de procès pour le journal L'Écho de Paris.

Sa relation du procès d'Auguste Vaillant, auteur de l'attentat de la chambre des députés, tombe sous les yeux de Maurice Bunau-Varilla, directeur du journal Le Matin, qui propose à Leroux de devenir le chroniqueur judiciaire de ce quotidien, à l'époque le plus important de Paris. Leroux a ainsi l'occasion de suivre le procès de personnages qui auraient pu figurer dans ses romans, en particulier les anarchistes poseurs de bombes.

À partir de 1901, devenu grand reporter, il effectue de nombreux voyages en France et à l'étranger, notamment en Espagne et au Maroc. Au Matin, il fait paraître en 1903 un feuilleton, Le Chercheur de trésors, qui paraît l'année suivante sous le titre La Double Vie de Théophraste Longuet. De juin 1904 à mars 1906, il est l'envoyé spécial permanent du Matin en Russie et assiste, à ce titre, aux sanglantes prémices de l'écroulement de l'empire des tsars.

Son roman Le Mystère de la chambre jaune, chef-d'œuvre d'ingéniosité qui inspirera les surréalistes, lui vaut le succès en 1908. Il continue à écrire des romans dans la même veine, Le Fantôme de l'Opéra en 1910, La Poupée sanglante en 1923 et la série des Chéri-Bibi à partir de 1913. Son dernier roman, Mister Flow, paraît en 1927.

Son personnage Joseph Rouletabille, jeune apprenti reporter à l'intelligence déductive hors du commun, qui apparaît pour la première fois dans Le Mystère de la chambre jaune, devient le héros d'autres romans tels que Le Parfum de la dame en noir, Rouletabille chez le Tsar et Le Crime de Rouletabille.

En 1918, il fonde à Nice la Société des Cinéromans avec notamment René Navarre, l'interprète du Fantômas de Louis Feuillade, et Arthur Bernède. Avant qu'elle ne soit rachetée par Pathé-Cinéma, il contribue à titre de producteur, scénariste et feuilletoniste (dans Le Matin) aux quatre premières productions de cette société :

  • La Nouvelle Aurore (1919) en 16 épisodes ;
  • Tue-la-mort (1920) en 12 épisodes, dans lesquels sa fille Madeleine, âgée de 13 ans, tient le rôle de Canzonetta ;
  • Le Sept de trèfle (1921) en 12 épisodes ;
  • Rouletabille chez les bohémiens (1922) en 10 épisodes.

Il meurt en 1927 à Nice et repose au Cimetière du château.

Au chapitre privé, Gaston Leroux épouse en 1899 Marie Lefranc, dont il se sépare très vite. En 1902, il rencontre Jeanne Cayatte à Leysin en Suisse, avec qui il vit bientôt maritalement et dont il a deux enfants : Alfred Gaston dit Miki, né en 1905, et Madeleine, née en 1908. Marie Lefranc ayant fini par accepter le divorce, il épouse Jeanne en 1917.

Gaston Leroux a été par ailleurs un adversaire résolu de la peine de mort, contre laquelle il a milité notamment à travers sa pièce La Maison des juges.

Œuvre

Romans et nouvelles

 
Le Fantôme de l'Opéra, couverture de l'édition de 1921.
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
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Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997
Ma Bio 271- Juin-Juillet 1997

Honoré (de) BALZAC 1ère partie

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Honoré (de) BALZAC 1ère partie

Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII du calendrier républicain), et mort à Paris le 18 août 1850 (à 51 ans), est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine. À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.

 

Il est un maître du roman français, dont il a abordé plusieurs genres, du roman philosophique avec Le Chef-d'œuvre inconnu au roman fantastique avec La Peau de chagrin ou encore au roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Il a surtout excellé dans la veine du réalisme, avec notamment Le Père Goriot et Eugénie Grandet, mais il s'agit d'un réalisme visionnaire, que transcende la puissance de son imagination créatrice.

Comme il l'explique dans son Avant-Propos à La Comédie humaine, il a pour projet d'identifier les « Espèces sociales » de son époque, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques. Ayant découvert par ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait atteindre à une « valeur philosophique », il veut explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent, afin « d'écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs » et « faire concurrence à l'état civil ».

 

L'auteur décrit la montée du capitalisme et l'absorption par la bourgeoisie d'une noblesse incapable de s'adapter aux réalités nouvelles. Intéressé par les êtres qui ont un destin, il crée des personnages plus grands que nature, au point qu'on a pu dire que, dans ses romans, « chacun, même les portières, a du génie ».

 

Ses opinions politiques sont ambiguës : s’il affiche des convictions légitimistes en pleine Monarchie de Juillet, il s’est auparavant déclaré libéral, et défendra les ouvriers en 1840 et en 1848, même s'il ne leur accorde aucune place dans ses romans. Tout en professant des idées conservatrices, il a produit une œuvre admirée par Marx et Engels, et qui invite par certains aspects à l'anarchisme et à la révolte.

 

Outre sa production littéraire, il écrit des articles dans les journaux et dirige successivement deux revues, qui feront faillite. Convaincu de la haute mission de l'écrivain, qui doit régner par la pensée, il lutte pour le respect des droits d'auteur et contribue à la fondation de la Société des gens de lettres.

 

Travailleur forcené, fragilisant par ses excès une santé précaire, endetté à la suite d'investissements hasardeux et de dépenses somptuaires, fuyant ses créanciers sous de faux noms dans différentes demeures, Balzac a aussi eu de nombreuses liaisons féminines avant d'épouser, en 1850, la comtesse Hańska, qu'il avait courtisée pendant dix-sept ans. Comme l’argent qu’il gagnait avec sa plume ne suffisait pas à payer ses dettes, il avait sans cesse en tête des projets mirobolants : une imprimerie, un journal, une mine d'argent. C’est dans un palais situé rue Fortunée qu’il meurt profondément endetté au milieu d’un luxe inouï.

 

Lu et admiré dans toute l'Europe, Balzac a fortement influencé les écrivains de son temps et du siècle suivant. Le roman L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert est directement inspiré du Lys dans la vallée, et Madame Bovary, de La Femme de trente ans. Le principe du retour de personnages évoluant et se transformant au sein d'un vaste cycle romanesque a notamment inspiré Émile Zola et Marcel Proust. Ses œuvres continuent d'être rééditées. Le cinéma a adapté La Marâtre dès 1906 ; depuis, les adaptations cinématographiques et télévisuelles de cette œuvre immense se sont multipliées, avec plus d'une centaine de films et téléfilms produits à travers le monde.

Sommaire

Biographie

Enfance et années de formation

Paysage d'hiver, arbres partiellement dénudés, avec une église gothique, chœur avec arcs-boutants toit en ardoise, surmontée d'une flèche pointue recouverte aussi d'ardoises, et un clocher conique en pierre ; au premier plan un bassin d'eau verte
 
La Trinité et le clocher St Martin de Vendôme.

Honoré de Balzac est le fils de Bernard-François Balssa, secrétaire au conseil du Roi, directeur des vivres, maire adjoint et administrateur de l’hospice de Tours, et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, issue d'une famille de passementiers du Marais. Bernard-François Balssa transforma le nom originel de la famille en Balzac, par une démarche faite à Paris entre 1771 et 1783, soit avant la Révolution. Bernard-François avait trente-deux ans de plus que sa femme, qu'il a épousée en 1797, alors qu'elle n'avait que 18 ans. Il est athée et voltairien, tandis qu'elle est décrite comme « une mère mondaine et amorale », qui s'intéresse aux magnétiseurs et aux illuministes.

 

Né le 20 mai 1799, Honoré est mis en nourrice immédiatement et ne regagnera la maison familiale qu'au début de 1803. Cet épisode de la première enfance lui donnera le sentiment d'avoir été délaissé par sa mère, tout comme le sera le personnage de Félix de Vandenesse, son « double » du Lys dans la vallée. Il est l’aîné des quatre enfants du couple (Laure, Laurence et Henry). Sa sœur Laure, de seize mois sa cadette, est de loin sa préférée : il y a entre eux une complicité et une affection réciproque qui ne se démentiront jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui, et publiera la biographie de son frère en 1858.

 

De 1807 à 1813, Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme. Au cours des six ans qu'il y passe, sans jamais rentrer chez lui, même pour les vacances, le jeune Balzac dévore des livres de tout genre : la lecture était devenue pour lui « une espèce de faim que rien ne pouvait assouvir [...] son œil embrassait sept à huit lignes d'un coup et son esprit en appréciait le sens avec une vélocité pareille à celle de son esprit. » Cependant, ces lectures, qui meublent son esprit et développent son imagination, ont pour effet d'induire chez lui une espèce de coma dû à « une congestion d'idées ». La situation s'aggrave au point que, en avril 1813, les oratoriens s'inquiètent pour sa santé et le renvoient dans sa famille, fortement amaigri.

 

De juillet à novembre 1814, il est externe au collège de Tours. Son père ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire, la famille déménage à Paris et s’installe au 40, rue du Temple, dans le quartier du Marais. L'adolescent est admis comme interne à la pension Lepître, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 à l’institution de l’abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions suivent en fait les cours du lycée Charlemagne, où se trouve aussi Jules Michelet, dont les résultats scolaires sont toutefois plus brillants que les siens.

 

Le 4 novembre 1816, le jeune Balzac s’inscrit en droit. En même temps, il prend des leçons particulières et suit des cours à la Sorbonne. Il fréquente aussi le Muséum d'Histoire naturelle, où il s'intéresse aux théories de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire.

 

Son père tenant à ce qu'il associe la pratique à la théorie, Honoré doit, en plus de ses études, travailler chez un avoué, ami de la famille, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, homme cultivé qui avait le goût des lettres. Il exerce le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà « saute-ruisseau». Il utilisera cette expérience pour restituer l’ambiance chahuteuse d’une étude d’avoué dans Le Colonel Chabert et créer les personnages de Maître Derville et d'Oscar Husson dans Un début dans la vie. Une plaque, rue du Temple à Paris, atteste son passage chez cet avoué, dans un immeuble du quartier du Marais. En même temps, il dévore, résume et compare quantité d'ouvrages de philosophie, signe de ses préoccupations métaphysiques et de sa volonté de comprendre le monde. Il passe avec succès le premier examen du baccalauréat en droit le 4 janvier 1819, mais ne se présentera pas au deuxième examen et ne poursuivra pas jusqu'à la licence.

L'écrivain débutant

Article détaillé : Œuvres de jeunesse de Balzac.
Dessin représentant un homme jeune en chemise blanche, col ouvert, cheveux noirs hirsutes
 
Portrait d’Honoré de Balzac vers 1825, attribué à Achille Devéria.

 

Son père alors âgé de 73 ans ayant été mis à la retraite, la famille n'a plus les moyens de vivre à Paris et déménage à Villeparisis. Le jeune Balzac ne veut pas quitter Paris et dit vouloir se consacrer à la littérature. Ses parents le logent alors, en août 1819, dans une mansarde, au 9, rue de Lesdiguières, et lui laissent deux ans pour écrire. Balzac rappellera dans Illusions perdues cette période de sa vie. Dans Facino Cane, il mentionne même le nom de la rue et évoque le plaisir qu'il prenait à s'imaginer la vie des autres :

« En entendant ces gens, je pouvais épouser leur vie, je me sentais leurs guenilles sur le dos, je marchais les pieds dans leurs souliers percés ; leurs désirs, leurs besoins, tout passait dans mon âme, ou mon âme passait dans la leur. C’était le rêve d’un homme éveillé. Je m’échauffais avec eux contre les chefs d’atelier qui les tyrannisaient, ou contre les mauvaises pratiques qui les faisaient revenir plusieurs fois sans les payer. Quitter ses habitudes, devenir un autre que soi par l’ivresse des facultés morales, et jouer ce jeu à volonté, telle était ma distraction. À quoi dois-je ce don ? Est-ce une seconde vue ? est-ce une de ces qualités dont l’abus mènerait à la folie ? Je n’ai jamais recherché les causes de cette puissance ; je la possède et m’en sers, voilà tout. »

 

Il travaille à un projet de Discours sur l'immortalité de l'âme, lit Malebranche, Descartes et entreprend de traduire Spinoza du latin au français. En même temps, il se lance en littérature et, prenant son inspiration dans un personnage de Shakespeare, rédige une tragédie de 1 906 alexandrins, Cromwell (1820). Lorsqu'il présente cette pièce à ses proches, l'accueil se révèle décevant. Consulté, l'académicien François Andrieux le décourage de poursuivre dans cette voie.

 

Le jeune homme s’oriente alors vers le roman historique dans la veine de Walter Scott, dont la traduction d'Ivanhoé, parue en avril 1820, rencontre en France un immense succès. Sous le titre Œuvres de l'abbé Savonati, il réunit d'abord deux textes, Agathise (entièrement disparu) et Falthurne, récit « dont l'action se situait dans l'Italie vers le temps de Canossa (...), attribué à un abbé imaginaire, Savonati, et « traduit » de l'italien par M. Matricante, instituteur primaire. » Dans un autre texte, Corsino, il imagine un jeune Provençal, nommé Nehoro (anagramme d'Honoré) qui rencontre dans un château écossais un Italien avec lequel il discute de métaphysique. Ces ébauches sont vite abandonnées et ne seront pas publiées de son vivant. Il en va de même de Sténie ou les Erreurs philosophiques, un roman par lettres esquissé l'année précédente et qui s'inspire de La Nouvelle Héloïse

 
Outre Walter Scott, il lit les romans gothiques de l'Irlandais Charles Robert Maturin dont il s'inspire dans La Dernière fée (1823).

 

En 1821, Balzac s'associe avec Étienne Arago et Lepoitevin pour produire ce qu'il appelle lui-même de « petites opérations de littérature marchande ». Soucieux de ne pas salir son nom par une production qu'il qualifie lui-même de « cochonneries littéraires », il publie sous le pseudonyme de Lord R’hoone (autre anagramme d'Honoré). Parmi ces œuvres, on compte notamment : L'Héritière de Birague, Clotilde de Lusignan, Le Vicaire des Ardennes (interdit et saisi, mais c'est le seul roman de cette époque qui ait échappé à l'échec commercial) et Jean-Louis. Ces ouvrages en petit format in-12 rencontrent un certain public dans les cabinets de lecture, si bien que l'auteur croit avoir trouvé un filon productif. Dans une lettre à sa sœur Laure, datée de juillet 1821, il se fait fort de produire un roman par mois : « Dans peu, Lord R'hoone sera l'homme à la mode, l'auteur le plus fécond, le plus aimable, et les dames l'aimeront comme la prunelle de leurs yeux, et le reste ; et alors, le petit brisquet d'Honoré arrivera en équipage, la tête haute, le regard fier et le gousset plein. ». En fait, il dépasse même cet objectif, car il déclare un peu plus tard avoir écrit huit volumes en trois mois. De cette période date notamment L'Anonyme, ou, Ni père ni mère signé sous le double pseudonyme de son commanditaire A. Viellerglé Saint Alme et Auguste Le Poitevin de L'Égreville.

 

En 1822, il abandonne ce pseudonyme pour celui de Horace de Saint-Aubin. C'est celui qu'il utilise pour signer Le Centenaire ou les Deux Beringheld et Le Vicaire des Ardennes. Ce dernier ouvrage est dénoncé au Roi et saisi. En 1823, il publie Annette et le Criminel, puis La dernière Fée ou La Nouvelle Lampe merveilleuse, mais ce livre, mauvais pastiche d'un vaudeville de Scribe et d'un roman de Maturin, est « exécrable ».

 
Balzac, Clotilde de Lusignan (1822)
 
Couverture de Wann-Chlore, 1825

 

Il collabore au Feuilleton littéraire, qui cessera de paraître le 7 septembre 1824, et rédige divers ouvrages utilitaires répondant à la demande du public. Après un Code de la toilette (1824), il publie un Code des gens honnêtes dans lequel il affirme avec cynisme que tout l'état social repose sur le vol et qu'il faut donc donner aux gens honnêtes les moyens de se défendre contre les ruses des avocats, avoués et notaires24. Il travaille aussi à un Traité de la Prière et publie une Histoire impartiale des Jésuites (1824). Il rédige aussi sous pseudonyme un ouvrage sur Le Droit d'aînesse (1824), sujet qui sera chez lui un thème récurrent. Son père, qui avait mis la main sur cette brochure anonyme, s'indigna contre un « auteur arriéré » défenseur d'une institution périmée et entreprit de le réfuter, ignorant qu'il s'agissait de son fils.

 

Vers la fin de l'année 1824, en proie à une profonde crise morale et intellectuelle, Balzac abandonne la littérature commerciale et rédige le testament littéraire de Horace de Saint-Aubin, qu'il place dans la postface de Wann-Chlore ou Jane la Pâle. Il se moquera plus tard des intrigues sommaires et dépourvues de style des romans de cette époque, et en fera un pastiche désopilant dans un long passage de La Muse du département. Il se met alors à la rédaction de L'Excommunié, roman de transition achevé par une main étrangère et qui ne sera publié qu'en 1837. Cet ouvrage consomme sa rupture avec la littérature facile et sera le premier jalon d'un cycle de romans historiques. Féru d'histoire, Balzac aura alors l'idée de présenter l'histoire de France sous une forme romanesque, ce qui donnera notamment Sur Catherine de Médicis. Il s'essaie aussi une nouvelle fois au théâtre, avec Le Nègre, un sombre mélo, tout en étant conscient de gaspiller son génie et esquisse un poème en vers qui n'aboutira pas : Fœdora.

 

En dépit de leurs défauts, ces œuvres de jeunesse, publiées de 1822 à 1827, contiennent selon André Maurois les germes de ses futurs romans : « Il sera un génie malgré lui ». Balzac, toutefois, les désavoue et les proscrira de l’édition de ses œuvres complètes8, tout en les republiant en 1837 sous le titre Œuvres complètes de Horace de Saint-Aubin, et en faisant compléter certains ouvrages par des collaborateurs, notamment le comte de Belloy et le comte de Grammont. Pour mieux brouiller les pistes et couper tout lien avec son pseudonyme, il chargera Jules Sandeau de rédiger un ouvrage intitulé Vie et malheurs de Horace de Saint-Aubin.

 

Désespérant de devenir riche avec une littérature alimentaire qu'il méprise, il décide de se lancer dans les affaires et devient libraire-éditeur. Le 19 avril 1825, il s’associe à Urbain Canel et Delongchamps pour publier des éditions illustrées de Molière et de La Fontaine. Il acquiert aussi une partie du matériel de l'ancienne fonderie Gillé & Fils et fonde une imprimerie. Toutefois, les livres ne se vendent pas aussi bien qu'il le souhaitait et la faillite menace. Lâché par ses associés, Balzac se retrouve, le 1er mai 1826, avec une énorme dette. Au lieu de jeter l'éponge, il pousse plus loin l'intégration verticale et décide, le 15 août 1827, de créer une fonderie de caractères avec le typographe André Barbier. Cette affaire se révèle également un échec financier. Au 16 avril 1827, il croule sous une dette dont le chiffre varie selon les sources de 53 619 francs, à 60 000 francs de l'époque.

Vers une nouvelle forme de roman

Couverture en noir et blanc d'un livre sans illustration sur lequel est écrit : Le dernier chouan ou la Bretagne en 1800, par Honoré de Balzac.
 
Couverture de la première édition des Chouans. 1829. (Source « Gallica »).
Portrait peint d'une femme aux cheveux bruns, longs et bouclés, elle porte une étole blanche sur une chemise blanche en croisant les bras.
 
Fortunée Hamelin, une merveilleuse dont Balzac fréquentait le salon. Portrait par Andrea Appiani (1798).
Couverture d'un livre en noir et blanc portant le titre Œuvres complètes de Walter Scott et illustré par un soldat du XIXe siècle assis
 
Couverture d'une traduction des Œuvres complètes de Walter Scott. 1826. (Source : « Gallica »).

 

Passionné par les idées et les théories explicatives, Balzac s'intéresse aux écrits de Swedenborg, ainsi qu'au martinisme et aux sciences occultes. Convaincu de la puissance de la volonté, il croit que l'homme « a le pouvoir d'agir sur sa propre force vitale et de la projeter hors de soi-même, pratiquant occasionnellement le magnétisme curatif, comme sa mère, par l'imposition des mains ». Il connaît par expérience la force que recèle le roman, mais ne voit pas encore celui-ci comme un outil de transformation sociale. Ainsi écrit-il dans une préface : « Ah ! si j'étais une fois conseiller d'État, comme je dirais au roi, et en face encore : « Sire, faites une bonne ordonnance qui enjoigne à tout le monde de lire des romans !...» En effet, c'est un conseil machiavélique, car c'est comme la queue du chien d'Alcibiade ; pendant qu'on lirait des romans, on ne s'occuperait pas de politique. »

 

Il perçoit maintenant les limites de Walter Scott, un modèle jadis fort admiré et à qui il rendra encore hommage dans son Avant-Propos de 1842. Comme le déclarera plus tard un de ses personnages dans un avertissement lancé à un jeune écrivain : « Si vous voulez ne pas être le singe de Walter Scott, il faut vous créer une manière différente. »

 

S'il peut envisager la possibilité de dépasser son modèle, c'est aussi parce qu'il a découvert, en 1822, L’Art de connaître les hommes par la physionomie de Lavater et qu'il en est fortement imprégné. La physiognomonie, qui se flatte de pouvoir associer « scientifiquement » des traits de caractère à des caractéristiques physiques, et qui recense quelque 6 000 types humains, devient pour lui une sorte de Bible. Cette théorie contient en effet en germe « l'esquisse d'une étude de tous les groupes sociaux ». Le romancier aura souvent recours à cette théorie pour dresser le portrait de ses personnages :

« Les lois de la physionomie sont exactes, non seulement dans leur application au caractère, mais encore relativement à la fatalité de l’existence. Il y a des physionomies prophétiques. S’il était possible, et cette statistique vivante importe à la Société, d’avoir un dessin exact de ceux qui périssent sur l’échafaud, la science de Lavater et celle de Gall prouveraient invinciblement qu’il y avait dans la tête de tous ces gens, même chez les innocents, des signes étranges. »

 

D'une vieille fille méchante et bornée, il écrit ainsi que « la forme plate de son front trahissait l'étroitesse de son esprit. » Pour un criminel : « Un trait de sa physionomie confirmait une assertion de Lavater sur les gens destinés au meurtre, il avait les dents de devant croisées. » Ailleurs, il décrit ainsi un banquier : « L’habitude des décisions rapides se voyait dans la manière dont les sourcils étaient rehaussés vers chaque lobe du front. Quoique sérieuse et serrée, la bouche annonçait une bonté cachée, une âme excellente, enfouie sous les affaires, étouffée peut-être, mais qui pouvait renaître au contact d’une femme. »

 

Après sa faillite comme éditeur, Balzac revient à l’écriture. En septembre 1828, cherchant la sérénité et la documentation nécessaires à la rédaction des Chouans, roman politico-militaire, il obtient d'être hébergé par le général Pommereul à Fougères. Il polit particulièrement cet ouvrage, car il veut le faire éditer en format in-octavo, beaucoup plus prestigieux que le format in-12 de ses livres précédents destinés aux cabinets de lecture. Le roman paraît finalement en 1829 sous le titre Le Dernier Chouan ou la Bretagne. C'est le premier de ses ouvrages à être signé « Honoré Balzac ».

 

Cette même année 1829 voit la parution de Physiologie du mariage « par un jeune célibataire ». Balzac y montre une « étonnante connaissance des femmes », qu'il doit sans doute aux confidences de ses amantes, Mme de Berny et la duchesse d'Abrantès, ainsi qu'à Fortunée Hamelin et Sophie Gay, des « merveilleuses » dont il fréquente les salons. Décrivant le mariage comme un combat, l'auteur prend le parti des femmes et défend le principe de l'égalité des sexes, alors mis de l'avant par les saint-simoniens. L'ouvrage remporte un grand succès auprès des femmes, qui s'arrachent le livre, même si certaines le trouvent choquant.

 

Balzac commence dès lors à être un auteur connu. Il est introduit au salon de Juliette Récamier, où se retrouve le gratin littéraire et artistique de l'époque. Il fréquente aussi le salon de la princesse russe Catherine Bagration, où il se lie notamment avec le duc de Fitz-James, oncle de Mme de Castries. Toutefois, ses livres ne se vendent pas assez : ses revenus ne sont pas à la hauteur de ses ambitions et de son train de vie. Il cherche alors à gagner de l'argent dans le journalisme.

 

En 1830, il écrit dans la Revue de Paris, la Revue des deux Mondes, La Mode, La Silhouette, Le Voleur, La Caricature. Il devient l'ami du patron de presse Émile de Girardin. Deux ans après la mort de son père, l'écrivain ajoute une particule à son nom lors de la publication de L'Auberge rouge, en 1831, qu'il signe de Balzac. Ses textes journalistiques sont d'une grande diversité. Certains portent sur ce qu'on appellerait aujourd'hui la politique culturelle, tels « De l'état actuel de la librairie » et « Des artistes ». Ailleurs est esquissée une « Galerie physiologique », avec « L'épicier » et « Le Charlatan ». Il écrit aussi sur les mots à la mode, la mode en littérature et esquisse une nouvelle théorie du déjeuner. Il publie en parallèle des contes fantastiques et se met à écrire sous forme de lettres des réflexions sur la politique.

 

En même temps, il travaille à La Peau de chagrin, qu'il voit comme « une véritable niaiserie en fait de littérature, mais où il a essayé de transporter quelques situations de cette vie cruelle par laquelle les hommes de génie ont passé avant d'arriver à quelque chose ». D'inspiration romantique par son intrigue, qui fait « se dérouler dans le Paris de 1830 un conte oriental des mille et une nuits », le conte explore l'opposition entre une vie fulgurante consumée par le désir, et la longévité morne que donne le renoncement à toute forme de désir. Son héros, Raphaël de Valentin, s'exprime comme l'auteur lui-même, qui veut tout : la gloire, la richesse, les femmes :

« Méconnu par les femmes, je me souviens de les avoir observées avec la sagacité de l’amour dédaigné. (...) Je voulus me venger de la société, je voulus posséder l’âme de toutes les femmes en me soumettant les intelligences, et voir tous les regards fixés sur moi quand mon nom serait prononcé par un valet à la porte d’un salon. Je m’instituai grand homme. »

 

Balzac dira plus tard de ce roman qu'il est « la clé de voûte qui relie les études de mœurs aux études philosophiques par l'anneau d’une fantaisie presque orientale où la vie elle-même est prise avec le Désir, principe de toute passion ».

 

Dans la préface de l'édition de 1831, il expose son esthétique réaliste : « L'art littéraire ayant pour objet de reproduire la nature par la pensée est le plus compliqué de tous les arts. [...] L'écrivain doit être familiarisé avec tous les effets, toutes les natures. Il est obligé d'avoir en lui je ne sais quel miroir concentrique où, suivant sa fantaisie, l'univers vient se réfléchi. » Ce livre — qu'il dédie à la Dilecta — paraîtra finalement en 1831. C'est un succès immédiat. Balzac est devenu « avec trois ouvrages, l'ambition des éditeurs, l'enfant chéri des libraires, l'auteur favori des femmes

Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
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Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Gravure d'un homme préoccupé vu de profil, il est assis sur une chaise les mains croisées posées sur ses jambes croisées.
 
Le père Goriot par Daumier (1842). Ce roman inaugure le retour des personnages.

La Peau de chagrin marque le début d'une période créative au cours de laquelle prennent forme les grandes lignes de La Comédie humaine. Les « études philosophiques », qu’il définit comme la clé permettant de comprendre l’ensemble de son œuvre, ont pour base cet ouvrage, qui sera suivi de Louis Lambert (1832), Séraphîta (1835) et La Recherche de l'absolu (1834).

 

Les Scènes de la vie privée, qui inaugurent la catégorie des « études de mœurs », commencent avec Gobseck (1830) et La Femme de trente ans (1831). La construction de « l'édifice », dont il expose le plan dès 1832 à sa famille avec un enthousiasme fébrile, se poursuit avec les scènes de la vie parisienne dont fait partie Le Colonel Chabert (1832-1835). Il aborde en même temps les scènes de la vie de province avec Le Curé de Tours (1832) et Eugénie Grandet (1833), ainsi que les scènes de la vie de campagne avec Le Médecin de campagne (1833), dans lequel il expose un système économique et social de type saint-simonien.

 

Ainsi commence « le grand dessein » qui, loin d’être une simple juxtaposition d’œuvres compilées a posteriori, se développe instinctivement au fur et à mesure de ses écrits. Il envisage le plan d'une œuvre immense, qu'il compare à une cathédrale. L’ensemble doit être organisé pour embrasser du regard toute l’époque, tous les milieux sociaux et l'évolution des destinées. Profondément influencé par les théories de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire, il part du principe qu'il existe « des Espèces Sociales comme il y a des Espèces Zoologiques » et que les premières sont beaucoup plus variées que les secondes, car « les habitudes, les vêtements, les paroles, les demeures d’un prince, d’un banquier, d’un artiste, d’un bourgeois, d’un prêtre et d’un pauvre sont entièrement dissemblables et changent au gré des civilisations. » Il en résulte que la somme romanesque qu'il envisage doit « avoir une triple forme : les hommes, les femmes et les choses, c’est-à-dire les personnes et la représentation matérielle qu’ils donnent de leur pensée ; enfin l’homme et la vie. »

 

Le Père Goriot est à la base de la  onstruction de son œuvre, car Balzac a alors l'idée du retour des personnages, qui est une caractéristique majeure de La Comédie humaine. L'œuvre n'a pu prendre corps qu'avec l'idée de ce retour. Elle est étroitement liée à l'idée d'un cycle romanesque « faisant concurrence à l’état civil ». Ainsi, un personnage qui avait joué un rôle central dans un roman peut reparaître dans un autre quelques années plus tard comme personnage secondaire, tout en étant présenté sous un nouveau jour, exactement comme, dans la vie, des gens que nous avons connus peuvent disparaître longtemps de nos relations pour ensuite refaire surface. Le roman arrive ainsi à restituer « la part de mystère qui subsiste dans chaque vie et dans tout être. Dans la vie aussi, rien ne se termine. » De même, anticipant la vogue des « préquelles », il peut présenter dans un roman la jeunesse d'une personne qu'on avait rencontrée sous les traits d'une femme mûre dans un roman précédent, telle « l'actrice Florine peinte au milieu de sa vie dans Une fille d'Ève et [que l'on retrouve] à son début dans Illusions perdues ».

 

Une fois le plan élaboré, les publications se succèdent à un rythme accéléré : Le Lys dans la vallée paraît en 1835-1836, puis Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau en 1837, suivi de La Maison Nucingen en 1838, Le Curé de village et Béatrix en 1839, Ursule Mirouët et Une ténébreuse affaire en 1841, La Rabouilleuse en 1842. La rédaction dIllusions perdues s’étend de 1837 à 1843, tandis que celle de Splendeurs et misères des courtisanes va de 1838 à 1847. Paraissent encore deux chefs-d'œuvre : La Cousine Bette 1846 et Le Cousin Pons 1847.

Le plan de l'ouvrage est constamment refait et s'allonge au fil des ans, jusqu'à compter 145 titres en 1845, dont 85 sont déjà écrits. Mais ses forces déclinent et il doit réduire son projet. Au total, La Comédie humaine comptera 90 titres publiés du vivant de l'auteur.

Une passion du détail vrai

Jeune fille au chevet d'un mourant sur un grabat dans un grenier.
 
Illustration tirée de La Cousine Bette

« Enfin, toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité. »

Le Colonel Chabert

Doté du génie de l'observation, Balzac attache une grande importance à la documentation et décrit avec précision les lieux de ses intrigues, n'hésitant pas à se rendre sur place pour mieux s'imprégner de l'atmosphère, ou interrogeant des personnes originaires d'une ville qui joue un rôle dans son récit. Il a un sens aigu du détail vrai et son style devient jubilatoire dès qu'il s'agit de décrire. C'est pour cela que les personnages prennent tellement de place dans son œuvre et qu'il ne pouvait pas rivaliser avec Eugène Sue dans le roman-feuilleton. Il décrit minutieusement une rue, l'extérieur d'une maison, la topographie d'une ville, la démarche d'un personnage, les nuances de la voix et du regard. Il est à la fois scénographe, costumier et régisseur : « Balzac, par sa gestion si particulière de l'espace et du temps, a inventé l'écriture cinématographique. » Les minutieuses descriptions de l’ameublement d’une maison, d'une collection d'antiquités, des costumes des personnages jusque dans les moindres détails — passementerie, étoffes, teintes — sont celles d’un scénographe, voire d'un cinéaste. L’auteur de La Comédie humaine plante ses décors avec un soin presque maniaque, ce qui explique l’engouement des metteurs en scène pour ses textes, souvent adaptés à l’écran (voir Films basés sur l'œuvre d'Honoré de Balzac). Il accorde un même soin à décrire le fonctionnement d'une prison76, les rouages de l'administration, la mécanique judiciaire, les techniques de spéculation boursière, les plus-values que procure un monopole ou une soirée à l'opéra et les effets de la musique.

 

Par cet ensemble de romans et nouvelles, Balzac se veut un témoin de son siècle, dont il dresse un état des lieux pour les générations futures. Il s'attache à des réalités de la vie quotidienne qui étaient ignorées par les auteurs classiques. Grâce à la précision et à la richesse de ses observations, La Comédie humaine a aujourd'hui valeur de témoignage socio-historique et permet de suivre la montée de la bourgeoisie française de 1815 à 1848.

 

Pour cette raison, on a vu en lui un auteur réaliste, alors que le génie balzacien excède une catégorie réductrice que dénonçait déjà Baudelaire :

« J'ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur ; il m'avait toujours semblé que son principal mérite était d'être visionnaire, et visionnaire passionné. Tous ses personnages sont doués de l'ardeur vitale dont il était animé lui-même. Depuis le sommet de l'aristocratie jusqu'aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa Comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne nous les montre. Bref, chacun, chez Balzac, même les portières, a du génie. »

 

Baudelaire reconnaît toutefois au romancier un « goût prodigieux du détail, qui tient à une ambition immodérée de tout voir, de tout faire voir, de tout deviner, de tout faire deviner ». Nombre de critiques ont salué « une imagination débordante et d'une richesse infinie, l'imagination créatrice la plus fertile et la plus dense qui ait jamais existé depuis Shakespeare ». En poussant la précision du détail jusqu'à l'hyperbole, le réalisme balzacien devient incandescent et se transforme en vision84. Certains récits relèvent de la veine fantastique tandis que d'autres baignent dans une veine mystique et ésotérique.

 

En plus de faire un portrait de la société, Balzac veut aussi influer sur son siècle, comme il le déclare lors d'une entrevue en 1833. Il veut occuper la première place dans la littérature européenne, à la hauteur des Byron, Scott, Goethe ou Hoffmann.

 

Liens avec sa propre vie

L’œuvre est indissociable de sa vie, dont les vicissitudes font comprendre ce qui a nourri son « monde ». Il fascine ses contemporains par ses bagues, sa canne à pommeau d'or, sa loge à l'opéra. Il vit avec une gourmandise insatiable, un appétit « d'argent, de femmes, de gloire, de réputation, de titres, de vins et de fruits ».

 

Il a multiplié déménagements, faillites, dettes, spéculations ruineuses, amours simultanées, emprunts de faux noms, séjours dans des châteaux, que ce soit à Saché ou à Frapesle, et a fréquenté tous les milieux sociaux. L'accès à l'aisance financière —« Avoir ou n’avoir pas de rentes, telle était la question, a dit Shackspeare »— est la motivation majeure de la plupart des mariages dans ses romans —comme ce le fut pour lui. Il montre un auteur poursuivi pour n'avoir pas livré à temps un manuscrit promis à son éditeur, tout comme cela lui est arrivé à lui-même. Alors qu'il a dû se cacher longtemps dans un appartement secret pour échapper à ses créanciers, en inventant mille stratagèmes (voir ci-dessous « Rue des Batailles »), il met en scène un détective privé qui gagne sa vie en s'emparant de débiteurs insaisissables. À l'époque où, muni de l'argent que lui a confié Mme Hańska, il court les antiquaires à la recherche de tableaux et d'objets d'art pour meubler fastueusement leur demeure commune (voir ci-dessous « La Folie Beaujon ou le dernier palais », il dessine le personnage du cousin Pons, un collectionneur passionné qui « pendant ses courses à travers Paris, avait trouvé pour dix francs ce qui se paye aujourd’hui mille à douze cents francs » et avait ainsi amassé une collection exceptionnelle.

 

Par leur psychologie, plusieurs personnages sont intimement liés à la personnalité de Balzac et apparaissent comme des doubles de leur créateur. On peut voir une part de lui dans les personnages de Séraphîta, Louis Lambert, La Fille aux yeux d'or et Mémoires de deux jeunes mariées. On le reconnaît aussi dans le narrateur de Facino Cane et surtout en Lucien de Rubempré, dont la trajectoire, qui s'étend sur ses deux plus grands romans (Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes), comporte de nombreux points communs avec la sienne : même début dans la poésie, même liaison de jeune homme avec une femme mariée, même ambition littéraire, même désir de quitter la province pour percer à Paris, etc. Tout comme Lucien se donne un titre de noblesse et des armoiries, Balzac a ajouté une particule nobiliaire à son nom et a fait peindre des armoiries sur la calèche qu'il avait louée pour aller rencontrer Mme Hańska à Vienne. (Voir la section Les doubles).

Style et méthode de travail

Enfants dansant une ronde autour de deux personnages fantastiques.
 
Illustration des Contes drolatiques par Gustave Doré

Voir la section correspondante dans l'article sur La Comédie humaine.

 

Il a presque toujours plusieurs ouvrages en chantier, étant à même de puiser dans sa galerie de personnages pour les intégrer à une intrigue et répondre à la demande d'un éditeur qui lui demande une nouvelle. Décrivant la méthode de travail de Balzac, André Maurois imagine que des centaines de romans flottent sur ses pensées « comme des truites dans un vivier, le besoin venu, il en saisit un. Quelquefois, il n'y réussit pas tout de suite. [...] Si un livre vient mal, Balzac le rejette au vivier. Il passe à autre chose. » Il n'hésite pas à refondre ses textes antérieurs, changeant le titre d'un roman ou des noms de personnages, reprenant un texte d'abord publié sous forme de nouvelle pour l'intégrer dans une suite romanesque. Il élimine aussi dans l'édition définitive la division en chapitres.

 

Très doué pour le pastiche, Balzac imite facilement des écrivains et des voix particulières. Il va volontiers jusqu'à la caricature, comme pour le langage de la concierge du Cousin Pons ou le jargon du banquier Nucingen. Il inscrit dans la trame de ses romans d'innombrables analogies cachées qui en forment l'armature symbolique et contribuent à donner un accent de vérité au réci. Son style, qui a été critiqué pour des fautes de goût dans les premières années, commence à s'élever à force de travail et dénote par la suite une grande maîtrise. Il corrige inlassablement ses épreuves, exigeant parfois qu'elles soient reprises jusqu'à quinze ou seize fois, et retournant à l'imprimeur des pages tellement barbouillées de corrections qu'elles faisaient le désespoir des typographes, mais suscitent maintenant l'admiration.

 

Pour se délasser et servir d'antidote au « sérieux romantique », Balzac travaille aux Contes drolatiques, qu'il rédige en parallèle à ses romans, de 1832 à 1837, s'inspirant de Rabelais et pastichant l'ancien français tout en inventant force néologismes.

Balzac journaliste

Un homme accoudé à une table écoute attentivement un autre jeune homme lisant un livre avec emphase.
 
Daniel d'Arthez met en garde Lucien de Rubempré sur les dangers du journalisme (Illusions perdues).
 
Gargantua. Caricature de Louis-Philippe par Daumier (1831).

 

Le journalisme attire Balzac parce que c'est une façon d'exercer un pouvoir sur la réalité, lui qui rêve parfois de devenir maître du monde littéraire et politique grâce à l'association Le Cheval rouge qu'il voulait créer.

 

En même temps, il est bien conscient des dangers que cette carrière représente pour l'écrivain, parce que, forcé d'écrire sous des contraintes impératives, le journaliste est « une pensée en marche comme le soldat en guerre ». Dans Illusions perdues, il fait dire aux sages du Cénacle, lorsque Lucien de Rubempré annonce qu’il va « se jeter dans les journaux » :

« Gardez-vous en bien, là serait la tombe du beau, du suave Lucien que nous aimons (…). Tu ne résisterais pas à la constante opposition de plaisir et de travail qui se trouve dans la vie des journalistes ; et résister au fond, c’est la vertu. Tu serais si enchanté d’exercer le pouvoir, d’avoir le droit de vie et de mort sur les œuvres de la pensée, que tu serais journaliste en deux mois. »

 

Ailleurs, il revient sur les compromissions auxquelles doit souvent se résoudre le journaliste : « Quiconque a trempé dans le journalisme, ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu’il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses, de se salir les doigts en voulant payer ses agresseurs avec leur monnaie. On s’habitue à voir faire le mal, à le laisser passer ; on commence par l’approuver, on finit par le commettre. »

 

Pour sa part, en tant que journaliste, il s'engage dès 1830 dans la défense des intérêts des gens de lettres, affirmant que l'artiste doit bénéficier d'un statut spécial car il constitue une force idéologique, un contre-pouvoir, voire une menace révolutionnaire que le gouvernement a tort de dédaigner, car son génie le place à égalité avec l'homme d'État. Il dénonce le rapport de forces inégal entre une pléthore d'écrivains débutants et la poignée d'éditeurs qui les exploite. Ce combat débouchera sur la création de la Société des gens de lettres (voir section ci-dessous).

 

Il livre aussi un combat, en septembre 1839, pour la révision du procès de Sébastien-Benoît Peytel, un ancien confrère du journal Le Voleur et auteur d'un violent pamphlet contre Louis-Philippe, condamné à mort pour le meurtre de son épouse et de son domestique. Il tente d'en faire une cause nationale, mais sans succès.

 

Outre sa profonde connaissance des milieux du journalisme, il participe aussi, en tant qu'écrivain, à la révolution du roman-feuilleton : en 1836, il livre au journal La Presse de son ami Girardin, La Vieille Fille, qui paraît en douze livraisons. En 1837, il y fera paraître Les Employés ou la Femme supérieure. Dans les années qui suivent, il donnera aussi divers romans au Constitutionnel et au Siècle. À partir de l'automne 1836, presque tous ses romans paraîtront d'abord découpés en tranches quotidiennes dans un journal, avant d'être édités en volumes. Cette formule entraîne une censure de la moindre allusion sexuelle dans le texte livré aux journaux.

La Chronique de Paris

Lithographie du portrait d'un homme assis qui glisse la main gauche dans sa veste
 
François Guizot « est une girouette qui, malgré son incessante mobilité, reste sur le même bâtiment. »

 

En 1835, apprenant que La Chronique de Paris, journal politique et littéraire, feuille sans position politique bien tranchée, est à vendre, Balzac l’achète, avec des fonds qu’il ne possède pas — comme à son habitude. L’entreprise, qui aurait paru dramatique à tout autre, le remplit de joie et il construit aussitôt ses « châteaux en Espagne ». Il veut en faire l'organe du « parti des intelligentiels ».

 

Quand enfin La Chronique de Paris paraît, le 1er janvier 1836, l’équipe comprend des plumes importantes : Victor Hugo, Gustave Planche, Alphonse Karr et Théophile Gautier, dont Balzac apprécie le jeune talent ; pour les illustrations, le journal s'attache les noms de Henry Monnier, Grandville et Honoré Daumier. Balzac se réserve la politique, car le journal est un outil de pouvoir. Il fournira aussi des nouvelles. En réalité, si les membres de la rédaction festoient beaucoup chez Balzac, bien peu d’entre eux tiennent leurs engagements et Balzac est pratiquement le seul à y écrire. Il y publie des textes dont certains se retrouveront plus tard dans La Comédie humaine, mais remaniés cent fois selon son habitude, notamment L'Interdiction, La Messe de l'athée et Facino Cane.

 

Quant aux articles politiques signés de sa main, le ton en est donné par cet extrait paru le 12 mai 1836 : « Ni M. Guizot ni M. Thiers n'ont d'autre idée que celle de nous gouverner. M. Thiers n’a jamais eu qu’une seule pensée : il a toujours songé à M. Thiers (…). M. Guizot est une girouette qui, malgré son incessante mobilité, reste sur le même bâtiment. »

 

Balzac décrit avec une assez juste vision des choses la rivalité entre l'Angleterre et la Russie pour le contrôle de la Méditerranée. Il proteste contre l'alliance de la France et de l'Angleterre et dénonce le manque de plan de la diplomatie française. Enfin, il prophétise la domination de la Prusse sur une Allemagne unifiée. Il publie aussi dans ce journal des romans et des nouvelles.

 

Au début, La Chronique de Paris a un grand succès, et cette entreprise aurait pu être une véritable réussite. Mais Balzac est obligé de livrer, en même temps, à Madame Béchet et Edmond Werdet, les derniers volumes des Études de mœurs. Il a par ailleurs fait faillite dans une affaire chimérique avec son beau-frère Surville. Enfin il se brouille avec Buloz, nouveau propriétaire de la Revue de Paris, qui avait sans doute communiqué des épreuves du Lys dans la vallée pour une publication en Russie par La Revue étrangère. Balzac refuse dès lors de continuer à livrer son texte et il s'ensuit un procèsr ailleurs, il est arrêté par la Garde nationale parce qu'il refuse d'accomplir ses devoirs de soldat-citoyen, et est conduit à la maison d’arrêt, où il passe une semaine avant que l’éditeur Werdet réussisse à l'en faire sortir. S'ensuivent cinq mois pénibles, durant lesquels il avoue son découragement à ses proches : « La vie est trop pesante, je ne vis pas avec plaisir ». Le jugement lui donne toutefois raison contre Buloz, mais il est aussitôt poursuivi pour retard dans la livraison des romans promis à un autre éditeur, la veuve Béchet. Menacé d’être mis en faillite, il décide, en juillet 1836 d’abandonner La Chronique.

 

Les mésaventures qu'il vient de connaître alimenteront la création d'un de ses plus beaux romans, alors en chantier, Illusions perdues, dont la deuxième partie sera « le poème de ses luttes et de ses rêves déçus ».

Revue parisienne

Portrait en buste. Crâne surmonté d'un foulard blanc.
 
Portrait peint d'un homme brun à collier de barbe portant une veste noire
 
Stendhal en 1840.

 

L’expérience ruineuse de La Chronique de Paris aurait dû décourager Balzac à jamais de toute entreprise de presse. Mais en 1840, Armand Dutacq —directeur du grand quotidien Le Siècle et initiateur, avec Émile de Girardin, du roman-feuilleton— lui offre de financer une petite revue mensuelle. Aussitôt Balzac imagine la Revue parisienne, dont Dutacq serait administrateur et avec lequel il partagerait les bénéfices. L’entreprise est censée servir les intérêts du feuilletoniste Balzac à une époque où Alexandre Dumas et Eugène Sue gèrent habilement le genre dans les quotidiens et utilisent au mieux le principe du découpage et du suspense. Balzac se lance alors dans la compétition, tout en rédigeant pratiquement seul pendant trois mois une revue qu’il veut également littéraire et politique. Il ouvre le premier numéro avec Z. Marcas le 25 juillet 1840, nouvelle qui sera intégrée à La Comédie humaine en août 1846 dans les Scènes de la vie politique.

 

Outre ses attaques contre le régime monarchique, la Revue parisienne se distingue par des critiques littéraires assez poussées dans la charge comme dans l’éloge. Parmi ses victimes on compte Henri de Latouche avec lequel Balzac est brouillé et qu’il méprise désormais : « Le véritable roman se réduit à deux cents pages dans lesquelles il y a deux cents événements. Rien ne trahit plus l'impuissance d'un auteur que l'entassement des faits. »

 

Il attaque son vieil ennemi, Sainte-Beuve, et se déchaîne contre son Port-Royal, se vengeant des humiliations passées :

« Monsieur Sainte-Beuve a eu la pétrifiante idée de restaurer le genre ennuyeux. [...] Tantôt l'ennui tombe sur vous, comme parfois vous voyez tomber une pluie fine qui finit par vous percer jusqu'aux os. Les phrases à idées menues, insaisissables pleuvent une à une et attristent l'intelligence qui s'expose à ce français humide. Tantôt l'ennui saute aux yeux et vous endort avec la puissance du magnétisme, comme en ce pauvre livre qu'il appelle l'histoire de Port-Royal. »

 

Balzac s’en prend encore, çà et là, assez injustement, à Eugène Sue, mais rend un hommage vibrant à La Chartreuse de Parme de Stendhal, à une époque où, d’un commun accord, la presse ignorait complètement cet écrivain :

« Monsieur Stendhal a écrit un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l’âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses, et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une œuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et les gens supérieurs (…). »

 

Il publie aussi un article intitulé « Sur les ouvriers », dans lequel il se rapproche des idées de Fourier. Mais cela marque le dernier numéro de la Revue parisienne, qui s’éteindra après la troisième parution, le 25 septembre 1840. Balzac et Dutacq partageront les pertes qui n’étaient d’ailleurs pas très lourdes. Cependant, une fois encore, Balzac a échoué dans la presse, et dans les affaires.

Monographie de la presse parisienne

Dans cette monographie humoristique (1843), Balzac propose une analyse complète des composantes de la presse. On trouve dans ce pamphlet la définition du publiciste, du journaliste, du « faiseur d'articles de fond », du « pêcheur à la ligne » (le pigiste payé à la ligne), du « rienologue » : « Vulgarisateur, alias : homo papaver, nécessairement sans aucune variété (…), qui étend une idée d’idée dans un baquet de lieux communs, et débite mécaniquement cette effroyable mixtion philosophico-littéraire dans des feuilles continues. » Balzac sait se montrer désinvolte dans la satire, mais celle-ci lui vaudra une froide réception dans les milieux journalistiques.

La préface par Gérard de Nerval est dans le même ton. Dans un style pince-sans-rire, celui-ci donne une définition du canard : « information fabriquée colportée par des feuilles satiriques et d’où est né le mot argot « canard » pour désigner un journal ».

Un forçat littéraire

 
Lorsqu'il s'installe dans la maison de la rue Cassini, Balzac place sur la cheminée une statuette de Napoléon et colle sur la base un papier où est écrit : « Ce qu'il a entrepris par l'épée, je l'accomplirai par la plume.»

« Il faut que la pensée ruisselle de ma tête comme l'eau d'une fontaine. Je n'y conçois rien moi-même. »

BalzacBalzac était un écrivain d'une fécondité prodigieuse, il pouvait écrire vite, beaucoup et inlassablement. Ainsi, c’est en une seule nuit, chez son amie Zulma Carraud à La Poudrerie d’Angoulême, qu’il écrivit La Grenadière : « La Grenadière, cette jolie perle, fut écrite en jouant au billard. Il quittait le jeu, me priant de l’excuser, et griffonnait sur un coin de table, puis revenait à la partie pour la quitter bientôt. »

 

Même s'il avait une constitution apparemment robuste — « col d'athlète ou de taureau (...) Balzac, dans toute la force de l'âge présentait les signes d'une santé violente » —, il malmena sa santé par un régime épuisant, consacrant de seize à dix-huit heures par jour à l'écriture, et parfois même vingt heures quotidiennes  Dès 1831, il confiait à son amie Zulma : « Je vis sous le plus dur des despotismes : celui qu'on se fait à soi-même estime que la volonté doit être un sujet d'orgueil plus que le talent : « il n’existe pas de grand talent sans une grande volonté. Ces deux forces jumelles sont nécessaires à la construction de l’immense édifice d’une gloire. Les hommes d’élite maintiennent leur cerveau dans les conditions de la production, comme jadis un preux avait ses armes toujours en état139. »

 

Selon Stefan Zweig, la production littéraire de Balzac durant les années 1830-1831 est pratiquement sans équivalent dans les annales de la littérature : le romancier doit avoir écrit une moyenne de seize pages imprimées par jour, sans compter les corrections sur épreuves. Pour cela, il travaille surtout la nuit, pour ne pas être dérangé : « J'ai repris la vie de forçat littéraire. Je me lève à minuit et me couche à six heures du soir ; à peine ces dix-huit heures de travail peuvent-elles suffire à mes occupations. » Ou encore : « Quand je n'écris pas mes manuscrits, je pense à mes plans, et quand je ne pense pas à mes plans et ne fais pas de manuscrits, j'ai des épreuves à corriger. Voici ma vie. »

 

Pour soutenir ce rythme, il fait depuis des années une consommation excessive de café, qu'il boit « concassé à la turque » afin de stimuler « sa manufacture d'idées » : « Si on le prend à jeun, ce café enflamme les parois de l'estomac, le tord, le malmène. Dès lors tout s'agite : les idées s'ébranlent comme les bataillons de la Grande Armée sur le terrain d'une bataille, et la bataille a lieu. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe par un magnifique galop ; l'artillerie de la logique accourt avec son train et ses gargousses ; les traits d'esprit arrivent en tirailleurs ; les figures se dressent, le papier se couvre d'encre»

 

Ce régime lui était nécessaire pour parvenir à livrer à son éditeur la centaine de romans devant composer La Comédie humaine, en plus des articles promis aux journaux et revues. À cela s'ajoute aussi l'énorme recueil des Cent Contes drolatiques qu'il rédige entre 1832 et 1837, dans une veine et un style rabelaisiens. Il cherche toujours, par cette production continue, à régler les dettes que son train de vie frénétique et fastueux lui occasionne. Il entretient aussi une importante correspondance et fréquente les salons où il rencontre les modèles de ses personnages.

 

Il a une haute opinion du rôle de l'écrivain et considère sa tâche comme un sacerdoce : « Aujourd'hui l'écrivain a remplacé le prêtre, il a revêtu la chlamyde des martyrs, il souffre mille maux, il prend la lumière sur l'autel et la répand au sein des peuples. Il est prince, il est mendiant. Il console, il maudit, il prophétise. Sa voix ne parcourt pas seulement la nef d'une cathédrale, elle peut quelquefois tonner d'un bout du monde à l'autre

Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de 90 ouvrages — romans, nouvelles, contes et essais — de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l’écriture s’échelonne de 1829 à 1850.

Par cette œuvre, Balzac veut faire une « histoire naturelle de la société », explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures.

 

Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Études de mœurs, Études philosophiques et Études analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments divers de leur existence. Pour assurer l'unité de son œuvre, Balzac corrige et récrit inlassablement nombre de ses ouvrages afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à 145 titres.

 

Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

 

Doué du génie de l'observation, Balzac a créé des types humains saisissants de vérité. Certains de ses personnages sont tellement vivants qu'ils sont devenus des archétypes, tels Rastignac, le jeune provincial ambitieux, Grandet, l'avare tyran domestique, ou le père Goriot, icône de la paternité. Il accorde une place importante aux financiers et aux notaires, mais aussi au personnage de Vautrin, le hors-la-loi aux identités multiples. Son œuvre compte une importante proportion de courtisanes et de grisettes, à côté de femmes admirables et angéliques. L'importance qu'il donne à celles-ci et à leur psychologie lui a valu très tôt un lectorat féminin enthousiaste.

 

En dépit de l'opposition de l'Église, cette œuvre est devenue très vite un phénomène d'imprimerie et obtient un immense retentissement en France et en Europe, influençant profondément le genre du roman. Traduite en de nombreuses langues, elle est encore rééditée aujourd'hui et a souvent fait l'objet d'adaptations au cinéma et à la télévision.

 

 

 

 

Genèse

 
Honoré de Balzac d'après un tableau de Louis Boulanger.

Après avoir pendant sept ans espéré faire fortune en produisant des ouvrages de littérature marchande — romans sentimentaux situés dans un cadre pseudo-historique et aux intrigues bourrées d'invraisemblances — qu'il signait sous des pseudonymes, Balzac s'oriente vers un nouveau genre de roman. Le tournant commence avec Les Chouans (1829), dont il soigne particulièrement le cadre géographique et historique, étant soucieux de vérité au point d'aller vivre deux mois chez un militaire à la retraite, le général de Pommereul, à proximité du théâtre de ce récit. Il s'attache ensuite à explorer les ressorts psychologiques qui sont à la base des événements sociaux. Avec La Peau de chagrin (1831), sa renommée commence à s'étendre au-delà des frontières, suscitant l'intérêt de Goethe, qui en discute avec Eckermann à Weimar.

 

Dès ce moment, sa production littéraire se révèle d'une fécondité remarquable, mais l'idée d'intégrer tous ces ouvrages dans une œuvre unique ne lui viendra que plus tard. Après avoir publié plusieurs romans sous le titre général de Scènes de la vie privée, il a l'idée, en juillet 1833, d'ajouter les Scènes de la vie de province, puis les Scènes de la vie parisienne et les Scènes de la vie de campagne, formant ainsi quatre ensembles qui seraient regroupés sous le titre Études de mœurs au XIXe siècle siècle. Enthousiasmé par son projet, il accourt alors chez sa sœur, dont il était très proche, en s'écriant : « Saluez-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie. ». Et il déroule son plan en faisant les cent pas dans son salon.

 

Ce n'est toutefois qu’en 1834 que lui vient l'idée de relier entre eux ces récits de façon organique, en réutilisant des personnages de récits précédents, faisant alors réapparaître dans Le Père Goriot l'ambitieux Eugène de Rastignacn 1. Cette décision majeure l'amènera à corriger des ouvrages antérieurs afin de mieux les intégrer au grand projet2.

 

Lors de la publication du Père Goriot, en 1835 , le succès de librairie est à la mesure de ses attentes et le comble de joie : « Le Père Goriot fait fureur ; il n'y a jamais eu tant d'empressement à vouloir lire un livre ; les marchands l'affichent d'avance. Il est vrai que cela est grandiose... »

Une histoire naturelle de la société

 
Page de titre de l'édition originale du Père Goriot (1835). Par la citation de Shakespeare en épigraphe (All is true / « Tout est vrai »), Balzac affirme un choix esthétique fondamental.

 

En 1834, lors de la rédaction du Père Goriot, Balzac éprouve son intuition fondamentale en découvrant qu'il n'y a pas de sujet indigne de la littérature et qu'un auteur doit embrasser la totalité du réel, y compris dans ses détails les plus laids ou les plus bas, toutes les classes sociales pouvant fournir des personnages de roman. Dès lors, il conçoit sa production romanesque comme une exploration systématique des groupes sociaux et des rouages de la société. Poursuivant dans la voie de la réflexion philosophique à laquelle il s'était d'abord intéressé au sortir de l'adolescence, il voit dès lors dans le roman la possibilité de proposer un système explicatif général.

 

Il part du principe qu'il existe « des Espèces Sociales comme il y a des Espèces Zoologiques » et que les premières sont beaucoup plus variées que les secondes, car « les habitudes, les vêtements, les paroles, les demeures d’un prince, d’un banquier, d’un artiste, d’un bourgeois, d’un prêtre et d’un pauvre sont entièrement dissemblables et changent au gré des civilisations. » Il en résulte que la somme romanesque qu'il envisage doit « avoir une triple forme : les hommes, les femmes et les choses, c’est-à-dire les personnes et la représentation matérielle qu’ils donnent de leur pensée ; enfin l’homme et la vie. »

 

Il envisage donc de répartir ses romans en trois grandes sections, ainsi qu'il l'expose dans une lettre de 1834 à Ewelina Hańska : « Je crois qu’en 1838, les trois parties de cette œuvre gigantesque seront, sinon parachevées, du moins superposées et qu’on pourra juger la masse [...]. » Les Études de mœurs offrent l’histoire générale de la société. Elles sont axées sur les passions, qui sont le moteur de l'action humaine : « si la pensée, ou la passion, qui comprend la pensée et le sentiment, est l’élément social, elle en est aussi l’élément destructeur. » Il envisage d'explorer systématiquement tous les aspects de la société et de la vie :

« Les Études de Moeurs représenteront tous les effets sociaux sans que ni une situation de la vie, ni une physionomie, ni un caractère d'homme ou de femme, ni une manière de vivre, ni une profession, ni une zone sociale, ni un pays français, ni quoi que ce soit de l'enfance, de la vieillesse, de l'âge mûr, de la politique, de la justice, de la guerre, ait été oublié. »

« La seconde assise est les Études philosophiques, car après les effets viendront les causes » Au dernier étage, les Études philosophiques, composées de romans, de contes et de nouvelles fantastiques, fourniront la clé permettant de remonter aux causes. Balzac leur accordait une énorme importance et ce n’est pas par hasard si le premier grand succès lui arriva avec La Peau de chagrin.

 

Grâce à ce procédé de construction romanesque inédit, Balzac peut embrasser la totalité du monde dans un même projet, satisfaisant « l'obsession du tout, qui travaille son imaginaire ». Le plan se complète et s'amplifie au fil des ans. En 1839, il dit vouloir écrire « l'histoire des mœurs contemporaines. Ça formera 40 volumes. Ce sera une espèce de Buffon12. » La référence à l'auteur de L’Histoire naturelle n'est pas gratuite, car Balzac veut appliquer au domaine moral les principes d'unité du vivant mis au jour par Buffon et Cuvier : « Il existe une anatomie comparée morale, comme une anatomie comparée physique. Pour l'âme, comme pour le corps, un détail mène logiquement à l'ensemble. »

 

Il se documente avec un soin extrême sur les époques et les milieux dont il traite, et fait de nombreux voyages pour visiter les lieux où il place son action, étant convaincu que « les grands conteurs sont des colosses d'érudition » ; loin de considérer ses ouvrages comme une lecture de divertissement, il veut faire une « contribution à la connaissance et à la compréhension d'une époque. » Pour décrire le milieu de la pègre et les opérations de la police dans Splendeurs et misères des courtisanes, il lit les mémoires de Vidocq et ceux de Fouché. Il dépouille aussi des ouvrages de sociologie sur le monde de la prostitution. Pour ses nouvelles sur la musique (Gambara et Massimilla Doni), il étudie la musique avec un maître, tout comme il a étudié la chimie pour écrire La Recherche de l'absolu.

 

La documentation, toutefois, n'est pas sa seule source et il a souvent affirmé que les génies possèdent un don de seconde vue qui leur permet de « deviner la vérité dans toutes les situations possibles (...) de faire venir l'univers dans leur cerveau ».

 

De 40 volumes en 1839, le plan monte à 145 titres en 1845, dont 85 sont déjà écrits. En 1847, toutefois, sentant ses forces décliner, il réduit ce plan à 137 ouvrages, dont 87 sont considérés comme achevés tandis que 50 restent à faire. Par la suite, il retranchera encore plusieurs sujets et déplacera des titres dans la série18. Au total, La Comédie humaine comptera 90 titres publiés du vivant de l'auteur4.

 

Le grand projet étant interrompu par la mort, l'auteur laissera de nombreux projets à l'état d'ébauches. Trois ouvrages seront publiés à titre posthume : Les Paysans, resté inachevé et publié en 1855 par Évelyne de Balzac, Le Député d'Arcis et Les Petits Bourgeois de Paris, tous deux terminés par Charles Rabou, selon la promesse qu’il avait faite à Balzac peu avant sa mort, et publiés respectivement en 1854 et en 1856.

 

L'auteur tenait absolument à ce que la publication des romans et nouvelles composant La Comédie humaine respecte son plan d'ensemble. En effet, chaque titre porte un numéro dans le catalogue général.

Homme en buste peint de face sur fond sombre. Veste noire et gilet jaune. Cheveux blonds. Yeux bleus au regard intense.
 
Portrait de Walter Scott en 1822

D'abord intitulé Études sociales, ou Œuvres complètes, ce n'est qu'en 1842, lors de la signature du contrat pour la publication de ses œuvres réunies, que l'ensemble prendra comme titre définitif La Comédie humaine, en référence à la Divine Comédie de Dante. Balzac mentionne ce titre pour la première fois dans une lettre datant probablement de janvier 1840. À la structure théologique adoptée par le poète médiéval fait place une structure sociologique. Ce titre l'enthousiasme et plaît à ses éditeurs. Ceux-ci exigent toutefois aussi une préface justifiant ce titre et montrant l'unité de l'ensemble. Après avoir vainement sollicité Charles Nodier puis George Sand pour cette préface, Balzac finit par se résoudre à l'écrire lui-même et y consacre autant de travail qu'à un récit complet. Dans cet Avant-propos, il explique qu'il a voulu faire mieux que Walter Scott :

« Walter Scott élevait donc à la valeur philosophique de l’histoire le roman […] il y réunissait à la fois le drame, le dialogue, le portrait, le paysage, la description ; il y faisait entrer le merveilleux et le vrai […] Mais […] il n’avait pas songé à relier ses compositions l’une à l’autre de manière à coordonner une histoire complète, dont chaque chapitre eût été un roman, et chaque roman une époque. »

Il a ainsi développé la complexité du monde qu'il portait en lui dès 1832 et dresse un bilan dans une lettre enthousiaste à Mme Hańska : « Quatre hommes auront eu une vie immense : Napoléon, Cuvier, O’Connell, et je veux être le quatrième. Le premier a vécu la vie de l’Europe, il s’est inoculé des armées ! Le second a épousé le globe ! Le troisième s’est incarné dans un peuple ! Moi, j’aurai porté une société tout entière dans ma tête ! »

Balzac attribue au romancier une responsabilité majeure dans la sphère publique : « La loi de l’écrivain, ce qui le fait tel, ce qui, je ne crains pas de le dire, le rend égal et peut-être supérieur à l’homme d’État, est une décision quelconque sur les choses humaines, un dévouement absolu à des principes. ».

Avec le temps, l'entreprise gagne en grandeur et se détache de la sentimentalité qui imprégnait encore par endroits les premiers romans. Plus grandit l'amertume de Balzac, plus son écriture se risque à dévoiler l'envers du décor, abordant le sujet de la perversion sexuelle dans La Rabouilleuse, révélant les intrigues politico-policières dans Une ténébreuse affaire, montrant dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes la vanité des salons aristocratiques et la façon dont le monde de la littérature est lié à celui de la finance. Par la suite, après quelques ouvrages secondaires dans lesquels il semble avoir perdu son élan, il revient en force avec deux chefs-d'œuvre, Le Cousin Pons et La Cousine Bette.

Caractéristiques

Un nouveau genre de roman

Comme le font observer les frères Goncourt, « Le roman, depuis Balzac, n'a plus rien de commun avec ce que nos pères entendaient par ce roman. » De fait, un journal révolutionnaire faisait, en 1795, un constat assez sombre sur l'état du roman français : « Nous n'avons en français guère de romans estimables ; ce genre n'a pas été assez encouragé ; il a trouvé trop peu de lecteurs, les auteurs ne travaillaient que pour la classe nobiliaire (...) De là résultaient des peintures de ridicules plutôt que de passions ; des miniatures plutôt que des tableaux (...) on y trouvait peu de vérité, peu de ces traits qui, appartenant à tous les hommes sont faits pour être reconnus et sentis par tous. »

 

Cette exigence nouvelle de vérité tardera toutefois à se faire entendre. Encore en 1820, les romans à la mode qui circulent dans les cabinets de lecture « ne vont guère dans le sens d'une vérité plus exacte et plus générale » : ils visent seulement à procurer une évasion selon une formule stéréotypée, en mettant en scène un héros dont la situation sociale n'est jamais précisée et qui mène une vie irréelle.

 

La situation change avec Balzac. Très tôt, celui-ci prend conscience des possibilités du roman, dans lequel il voit un sommet de l'art : « Le roman, qui veut le sentiment, le style et l’image, est la création moderne la plus immense. » Créateur du roman moderne, il a couvert tous les genres — conte, nouvelle, essai, étude — et a touché à divers registres : fantastique et philosophique avec La Peau de chagrin, réaliste avec Le Père Goriot, mais romantique avec Le Lys dans la vallée. Il a produit une œuvre qui a servi de référence à son siècle et au siècle suivant, et donné ses lettres de noblesse au roman.

 

L'idée de créer un cycle romanesque dont l'unité serait assurée par le retour de nombreux personnages d'un roman à un autre a ouvert une voie que de nombreux auteurs reprendront par la suite. Il a créé un « univers non manichéen », où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière à la fois la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

 

Un réalisme visionnaire

Balzac était bien conscient de la révolution qu'il apportait dans l'art du roman, avec des personnages pris dans le vif de la société et un souci de vérité inconnu jusqu'alors. Pour lui, « un roman est plus vrai que l'Histoire12 » et « les détails seuls constituent désormais le mérite des ouvrages improprement appelés romans. » Doué d'une extraordinaire puissance d'observation, don qu'il estimait être le propre du génie, il décrit avec précision les divers aspects du réel, qu'il s'agisse des techniques de spéculation boursière, des plus-values que procure un monopole, du salon d'une demi-mondaine, d'une cellule de prison, de la démarche d'un capitaliste de province, du regard d'une mère sur son enfant ou de l'accoutrement d'une tenancière de pension. Il s'attache avec un soin extrême à des détails qui étaient ignorés par les auteurs classiques. Grâce à la précision et à la richesse de ses observations, La Comédie humaine a aujourd'hui valeur de témoignage socio-historique et permet de suivre la montée de la bourgeoisie française de 1815 à 1848.

Tête d'un bronze en pied
 

Ce souci du détail lui a valu d'être étiqueté comme un auteur réaliste, ce dont s'étonnait Baudelaire :

« J'ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur ; il m'avait toujours semblé que son principal mérite était d'être visionnaire, et visionnaire passionné. Tous ses personnages sont doués de l'ardeur vitale dont il était animé lui-même. Depuis le sommet de l'aristocratie jusqu'aux bas-fonds de la plèbe, tous les acteurs de sa Comédie sont plus âpres à la vie, plus actifs et rusés dans la lutte, plus patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le dévouement, que la comédie du vrai monde ne nous les montre. Bref, chacun, chez Balzac, même les portières, a du génie. »

Cette opinion est également celle de Bernard Pingaud, pour qui le roman balzacien ne ressemble guère à l’amalgame de plat réalisme et de romanesque qu’on a pu accoler à ce nom. Tout en rappelant ce que les décors et les personnages de Balzac doivent à une observation minutieuse du réel, André Maurois insiste sur le fait que cette réalité est transmutée dans les moments d'extase et de « surexcitation cérébrale » de la création, de sorte que le réalisme devient visionnaire. Nombre de critiques ont salué « une imagination débordante et d'une richesse infinie, l'imagination créatrice la plus fertile et la plus dense qui ait jamais existé depuis Shakespeare ».

Pour Albert Béguin, « il ne s'agit nullement de peindre la réalité courante, mais au contraire d'en pousser tous les détails à l'hyperbole, de contraindre un spectacle quotidien à se métamorphoser en vision. » Cette faculté de visionnaire « permet à Balzac de donner au monde de l'expérience commune le relief saisissant d'une hallucination ou d'une fantasmagorie. » On peut en juger par cette description d'une tireuse de cartes :

« C’était une face desséchée où brillaient deux yeux gris d’une immobilité fatigante ; un nez rentré, barbouillé de tabac ; des osselets très-bien montés par des muscles assez ressemblants, et qui, sous prétexte d’être des mains, battaient nonchalamment des cartes, comme une machine dont le mouvement va s’arrêter. Le corps, une espèce de manche à balai, décemment couvert d’une robe, jouissait des avantages de la nature morte, il ne remuait point. »

Balzac, qui « a réservé une place de choix aux êtres d'exception, aux hors-la-loi, aux hommes de génie, aux grands vaincus et aux courtisanes », évoque lui-même dans une lettre la part que joue son imagination dans la création de ses personnages et des sentiments qu'il leur prête : « l'observation ne serait-elle qu'une sorte de mémoire propre à aider cette mobile imagination ? » À un critique qui lui reprochait de mettre en scène des caractères exceptionnels, il répond que ses romans auraient été illisibles s'il avait laissé à ses personnages « la place réelle qu'occupent dans l'état social les honnêtes gens dont la vie est sans drame43 ».

Tout comme Hugo, il avait l'ambition de révéler les secrets de la société, et d'affirmer ainsi sa maîtrise sur le monde, car « le visible est impénétrable à l'œil du profane, mais pour l'œil averti, l'invisible est la clé du visible. » Cette poétique du secret et de l'énigme se double de « dispositifs voyeuristes » qui procurent au lecteur la jouissance de pouvoir regarder sans être vu, qu'il s'agisse d'une mystérieuse activité observée par le trou d'une serrure, d'une personne élégante qu'on voit entrer dans une maison louche ou, cas le plus fréquent, de la vision à son insu d'une femme désirée. Par extension, ce thème touche aussi à la passion de Balzac pour le masque et le travestissement.

Une veine fantastique

 
Extrait de La Peau de chagrin exposant les propriétés fantastiques de cette peau.
Un jeune homme tiré par les cheveux est entraîné par un squelette tandis que des jeunes femmes dansent à l'arrière-plan.
 
Dessin de la couverture de La peau de chagrin, Paris, Delloye, 1838.

Balzac est fortement influencé par Hoffmann qu’il est le premier à faire paraître dans la Revue de Paris en 1829. Il rend hommage à l’écrivain allemand qu’il admire « parce qu’il refuse le classicisme bourgeois et la littérature roucoulante des ex-censeurs de l’Empire ». L'influence d’Hoffmann est d’ailleurs décelable dans plusieurs de ses contes philosophiques. Ainsi Maître Cornélius, publié en 1831 dans la Revue de Paris, doit quelque chose à Mademoiselle de Scudéry qu’Henri de Latouche avait traduit en se l'appropriant sous le titre Olivier Brusson dès 1824. Mais, bientôt, la publication massive en traduction des contes d’Hoffmann et l'effet de mode qui en découle détournent Balzac d'un genre qu’il estime galvaudé. Dans un article paru dans La Caricature le 16 février 1832, il sait gré aux auteurs des Contes bruns (Philarète Chasles et Charles Rabou), de n’avoir pas utilisé le mot « fantastique » : « programme malsain d’un genre qu’on a déjà trop usé par l’abus du nom seulement »6.

 

Il a d'abord repris des thèmes classiques : L'Élixir de longue vie (1830) est une variation sur le mythe de Don Juan, tandis que Melmoth réconcilié reprend le mythe de Faust. Avec La Peau de chagrin, Balzac invente un fantastique nouveau pour son époque, car son récit prend soin de maintenir l'ambiguïté sur l'origine des événements qui surviennent au héros, en les faisant coïncider avec des causes naturelles. Ceux-ci semblent ainsi être l'effet d'un hasard plutôt que de l'action d'une peau véritablement magique. Ainsi, à peine Raphaël a-t-il formulé le désir d'une orgie qu'il croise des amis qui l'entraînent chez un banquier désireux de fonder une revue et de régaler ses futurs rédacteurs. Le lien avec la peau existe cependant et est suggéré avec habileté, son rétrécissement étant bien réel. Échappant ainsi à l'action directe d'un objet magique, le fantastique se nourrit du réel et tient à la nature des situations, des lieux et des personnages. Ce faisant, Balzac dessille les yeux du lecteur et l’oblige à regarder mieux ce qui est. C’est par le fantastique que son réalisme atteint au « surréel » philosophique.

 

Par la suite, Balzac se détache encore davantage du fantastique gothique pour s'attacher au fantastique qui peut jaillir de situations bien réelles mais perçues par un enfant qui n'en comprend pas le sens : « je n’ai jamais plus retrouvé nulle part, ni chez les mourants, ni chez les vivants, la pâleur de certains yeux gris, l’effrayante vivacité de quelques yeux noirs. Enfin ni Maturin ni Hoffmann, les deux plus sinistres imaginations de ce temps, ne m’ont causé l’épouvante que me causèrent les mouvements automatiques de ces corps busqués. [...]. »

Une veine mystique et ésotérique

 
Illustration de la couverture de Séraphîta

Le mysticisme qui imprègne les Études philosophiques — Louis Lambert, Les Proscrits, Jésus-Christ en Flandre, Séraphîta, La Recherche de l'absolu, Ursule Mirouët — mêle les influences du voyant suédois Swedenborg, du théologien danois luthérien Hans Lassen Martensen, et du médecin allemand Franz-Anton Mesmer, théoricien du magnétisme animal. Balzac fait du swedenborgisme sa religion et estime que celle-ci peut sauver le monde.

Convaincu de la profonde unité de la nature, il cherche constamment à relier monde spirituel et matériel, qui ne sont que deux aspects d'une même réalité. Adepte du transformisme, il trouve dans les ouvrages du mystique suédois ample confirmation d'une philosophie unitaire qu'il avait déjà développée au contact des théories de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire : « Je trouve que s'il y a quelque plan digne du sien [Dieu], ce sont les transformations humaines faisant marcher l'être vers des zones inconnues. C'est la loi des créations qui nous sont inférieures: ce doit être la loi des créations supérieures. »

 

Tout comme la physiognomonie lui a appris que l'apparence extérieure révèle la personnalité cachée, de même est-il persuadé que des êtres exceptionnels peuvent atteindre un niveau de voyance qui leur permet de « voir les choses du monde matériel aussi bien que celles du monde spirituel dans leurs ramifications originelles et conséquentielles », ainsi que l'affirme Louis Lambert. De même, Séraphitus « possède cette vue intérieure qui pénètre tout ».

 

Il est possible d'accéder à cet état de voyance grâce au rêve et au somnambulisme magnétique. Dans Séraphîta, l'héroïne impose les mains sur le front de Wilfrid pour « provoquer en lui le rêve qui la révélera telle qu'elle est et fera comprendre au jeune homme la destinée de l'humanité9 ». Par le rêve, l'esprit peut s'élever aux réalités les plus hautes et apercevoir « la sphère où la Méditation entraîne le savant, où la Prière transporte l’âme religieuse, où la Vision emmène un artiste ». L'esprit peut alors « s'isoler complètement du milieu dans lequel il réside » et franchir des distances infinies à la vitesse de l'éclair.

 

À la différence du mystique, toutefois, qui veut disparaître dans la contemplation de Dieu, Balzac cherche plutôt à posséder le monde, à acquérir la puissance et « ravir à Dieu son secret ». C'était là le propre de Prométhée, comme l'a vu Maurois, qui a choisi cette figure mythique comme titre de sa biographie de Balzac.

Les personnages

Lors de la conception de sa « cathédrale » littéraire, Balzac estimait qu'il lui faudrait créer trois à quatre mille personnages pour représenter le drame qui se joue dans une Société. Par la suite, il réduit quelque peu ce nombre : « deux ou trois mille figures saillantes d’une époque, car telle est, en définitif, la somme des types que présente chaque génération et que La Comédie humaine comportera. » L'auteur n'était pas loin du compte, car le chiffre précis est de 2 472 personnages. Un nombre considérable de ceux-ci — 573 précisément — réapparaissent, ne fût-ce que furtivement, dans plusieurs romans, les records en la matière étant détenus par le financier Nucingen (31 ouvrages), le médecin Bianchon (29), le dandy de Marsay (27) et l'ambitieux au cœur sec Rastignac (25) En outre, Balzac a eu l'idée de lier ses personnages « les uns aux autres par un ciment social de hiérarchies et de professions »

 

Voir les articles Types de personnages de la Comédie humaine et Liste des personnages de la Comédie humaine.

Le retour des personnages

Portrait en buste. Crâne surmonté d'un foulard blanc.
 
Sainte-Beuve, le grand critique du temps, n'aimait pas Balzac. Il lui reproche notamment de faire reparaître des personnages d'un roman à un autre.

Le philosophe Alain a défini la Comédie humaine comme un « carrefour où les personnages se rencontrent, se saluent, et passent. De là vient qu'au lieu d'être dans un roman, on est dans dix. » Pour François Mauriac, c'est un « rond-point (..) d'où partent les grandes avenues que Balzac a tracées dans sa forêt d'hommes. »

 

Les figures principales du monde balzacien correspondent à des types humains que l’on verra reparaître souvent, formant des portraits de groupes dans un chassé-croisé savant de financiers, de médecins, de politiciens et de courtisanes ou de femmes du monde. Toutefois, la fréquence des réapparitions et le nombre de romans dans lesquels sont cités ces personnages, ne correspondent pas toujours à leur importance réelle. Ainsi des personnages majeurs comme Jean-Joachim Goriot, le cousin Pons, la cousine Bette, César Birotteau, Coralie ou Esther Gobseck sont les protagonistes d'un seul roman et ne réapparaissent guère, ou seulement sous forme d'évocation.

Le principe de ces « personnages reparaissants » a été vivement critiqué par Sainte-Beuve :

« Les acteurs qui reviennent dans ces nouvelles ont déjà figuré, et trop d'une fois pour la plupart, dans des romans précédents de M. de Balzac. Quand ce seraient des personnages intéressants et vrais, je crois que les reproduire ainsi est une idée fausse et contraire au mystère qui s'attache toujours au roman. Un peu de fuite en perspective fait bien. (...) Presque autant vaudrait, dans un drame, nous donner la biographie détaillée, passée et future, de chacun des comparses. Grâce à cette multitude de biographies secondaires qui se prolongent, reviennent et s'entrecroisent sans cesse, la série des Études de mœurs de M. de Balzac finit par ressembler à l'inextricable lacis des corridors de certaines mines ou catacombes. On s'y perd et l'on n'en revient plus, ou, si l'on en revient, on n'en rapporte rien de distinct. »

Ce n'était pas l'avis de Félix Davin qui avait compris l'importance de ce principe dès 1835, dans son introduction aux Études de mœurs : « l'une des plus hardies inventions de l'auteur (est) de donner la vie et le mouvement à tout un monde fictif dont les personnages subsisteront peut-être encore, alors que la plus grande partie des modèles seront morts et oubliés ». Marcel Proust y verra également une touche sublime, qui donne à l'œuvre une profonde unité71.

Gravure représentant deux hommes qui discutent en marchant dans une cour sous un arbre.
 
Rastignac et Vautrin dans la cour de la pension Vauquer (Le Père Goriot).

De fait, la réapparition des personnages constitue un élément capital de La Comédie humaine, même si, la plupart du temps, un personnage ne joue un rôle important que dans un seul roman — tels Rastignac dans Le Père Goriot ou De Marsay dans La Fille aux yeux d'or —, et que certains personnages sont toujours secondaires, quoique apparaissant souvent, tel le docteur Bianchon. Cela n'enlève rien à l'efficacité du procédé, car « un personnage reparaissant (...) apparaît moins comme personnage que comme signe ou comme indice (étant) pris dans un réseau avec d'autres personnages. » En raison de sa forte caractérisation, le personnage représente en effet presque toujours un ensemble social : Rastignac évolue dans la sphère du pouvoir et des salons aristocratiques, Nucingen est associé au milieu de la banque et Bianchon évoque la maladie et son traitement.

 

Pour assurer l'unité de son œuvre, Balzac n'hésite pas à remanier des romans antérieurs, faisant disparaître d'anciens personnages ou donnant un nom à un personnage jusqu'alors resté anonyme, afin d'assurer le plus de cohérence et de vérité possible à La Comédie humaine, qu'il voyait comme un tout. Ses retouches maniaques et ses inspirations du moment lui font changer titres et noms des protagonistes à mesure que paraissent les œuvre.

 

L’auteur trouve des cousinages spontanés à ses personnages et revient en arrière selon une technique que Marcel Proust appelait « l’éclairage rétrospectif » : le passé d’un personnage n’est révélé que longtemps après sa présentation, ce qui lui donne un souffle de vie et un supplément de mystère. Ainsi, Jacques Collin, apparu dans Le Père Goriot, se précise sous le nom de l’abbé Carlos Herrera dans Splendeurs et misères des courtisanes. La vicomtesse de Beauséant— dont on voit le triste échec dans La Femme abandonnée— aura été une séductrice tout au long de La Comédie humaine. La princesse de Cadignan, aussi appelée Diane de Maufrigneuse dans Les Secrets de la princesse de Cadignan, ne cesse d’être précisée, montrée sous tous les angles, même sous celui d'une générosité inattendue dans Le Cabinet des Antiques. Mais Balzac s'écarte parfois de la cohérence chronologique de ses personnages. En dépit de l'extraordinaire maîtrise de l'auteur sur sa création, manier une telle quantité de personnages en les faisant reparaître dans des romans situés à différentes époques, devait fatalement engendrer des dizaines de fautes de chronologie, des cas de morts qui ressuscitent, d'enfants posthumes, de changements dans la psychologie, de contradictions physiognomoniques ou de modifications d'état-civil. Conscient du danger, et bien avant l'apparition d'un dictionnaire de ses personnages, Balzac avait établi un modèle de fiche au sujet de Rastignac pour mieux suivre son évolution. Il avait aussi prévu que des lecteurs pourraient souhaiter disposer d'une fiche synthétique représentant le parcours biographique des personnages afin « de se retrouver dans cet immense labyrinthe » que Zola décrit comme une tour de Babel : « Je relis dans la très belle et très complète édition que publie en ce moment la librairie Michel Lévy cette étrange comédie humaine, ce drame vivant (...) c'est comme une tour de Babel que la main de l'architecte n'a pas eu et n'aurait jamais eu le temps de terminer. »

Des types sociaux

Les deux jeunes gens sont dessinés assis à une table sous une tonnelle. Daniel s'appuie du coude et écoute Lucien lire son livre.
 
Assis au bord d'une cheminée dans un salon, un curé cause avec une dame richement habillée.
 
Madame de Listomère et le curé Troubert dans Le Curé de Tours

 

La Comédie humaine ne fait pas seulement « concurrence à l’état civil » comme le souhaitait l’auteur, car Balzac, théoriquement partisan d’une société divisée en classes immuables, n’aime que les personnages qui ont un destin. L’être balzacien par excellence est celui de l’excès. Tous ceux auxquels l’auteur s’est visiblement attaché sont des révoltés, — tels Calyste du Guénic dans Béatrix, Lucien de Rubempré dans Illusions perdues—, des hors-la-loi — tels Vautrin et Henri de Marsay dans Histoire des Treize —, ou des bolides humains qui traversent avec violence les étages de la hiérarchie sociale, — tels Eugène de Rastignac, Coralie ou Esther Gobseck dans Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes, Birotteau dans César Birotteau, le musicien extravagant Gambara, la femme « emmurée » dans La Grande Bretèche.

« J’aime les êtres exceptionnels, écrit Balzac à George Sand, j’en suis un. Il m’en faut d’ailleurs pour faire ressortir mes êtres vulgaires et je ne les sacrifie jamais sans nécessité. Mais ces êtres vulgaires m’intéressent plus qu’ils ne vous intéressent. Je les grandis, je les idéalise, en sens inverse, dans leur laideur ou leur bêtise. Je donne à leurs difformités des proportions effrayantes ou grotesques. »

 

L’auteur de La Comédie humaine est le plus balzacien de tous ses personnages. Il vit lui-même leur propre vie jusqu’à l'épuisement. Comme Raphaël dans La Peau de chagrin, chacune de ses œuvres lui demande un effort si considérable qu’elle rétrécit inexorablement son existence. Dans Facino Cane, le narrateur fait une confidence qui pourrait bien être celle de Balzac lui-même : « Quitter ses habitudes, devenir un autre que soi par l’ivresse des facultés morales, et jouer ce jeu à volonté, telle était ma distraction. À quoi dois-je ce don ? Est-ce une seconde vue ? Est-ce une de ces qualités dont l’abus mènerait à la folie ? Je n’ai jamais recherché les causes de cette puissance ; je la possède et m’en sers, voilà tout. »

 

Fasciné par la puissance explicative de la physiognomonie et de la phrénologie, alors très en vogue, Balzac se sert de ces théories pour donner un effet de vérité à ses personnages, en faisant coïncider le physique et le moral

« Les lois de la physionomie sont exactes, non seulement dans leur application au caractère, mais encore relativement à la fatalité de l’existence. Il y a des physionomies prophétiques. S’il était possible, et cette statistique vivante importe à la Société, d’avoir un dessin exact de ceux qui périssent sur l’échafaud, la science de Lavater et celle de Gall prouveraient invinciblement qu’il y avait dans la tête de tous ces gens, même chez les innocents, des signes étranges. »

 

Très souvent, le portrait se révèle prophétique et concentre des éléments clés du récit. Ainsi en est-il du criminel dans Le Curé de village: « Un trait de sa physionomie confirmait une assertion de Lavater sur les gens destinés au meurtre, il avait les dents de devant croisées ». Un autre personnage du même roman, également criminel, présentait « des signes de férocité cachée : les dents mal rangées imprimaient à la bouche, dont les lèvres étaient d’un rouge de sang, un tour plein d’ironie et de mauvaise audace ; les pommettes brunes et saillantes offraient je ne sais quoi d’animal. » Pour donner encore plus de force à ses portraits, Balzac met souvent ses personnages en relation avec leur environnement et excelle à démontrer « à quel point le type social est façonné par son milieu ambiant, et adapté à lui, jusqu'à faire pratiquement partie de lui et lui ressembler. » Les exemples sont nombreux :

« Le visage pâle et ridé de la vieille femme était en harmonie avec l’obscurité de la rue et la rouille de la maison. À la voir au repos, sur sa chaise, on eût dit qu’elle tenait à cette maison comme un colimaçon tient à sa coquille brune ; [..] ses grands yeux gris étaient aussi calmes que la rue, et les rides nombreuses de son visage pouvaient se comparer aux crevasses des murs. »

« L'embonpoint blafard de cette petite femme est le produit de cette vie, comme le typhus est la conséquence des exhalaisons d'un hôpital. Son jupon de laine tricotée, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s'échappe par les fentes de l'étoffe lézardée, résume le salon, la salle à manger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires. »

Façonné par son milieu, le personnage balzacien se transforme aussi lui-même par une opération active, dynamique, présentant des caractéristiques physiques et des jeux de physionomie qu'il a développés grâce à la profession qu'il exerce : « [Le notaire] s’arrêta en regardant Bartholoméo avec une expression particulière aux gens d’affaires et qui tient le milieu entre la servilité et la familiarité. Habitués à feindre beaucoup d’intérêt pour les personnes auxquelles ils parlent, les notaires finissent par faire contracter à leur figure une grimace qu’ils revêtent et quittent comme leur pallium officiel. »

Procession de dignitaires projetant chacun une ombre cocasse
 
Illustration de Grandville dans le journal satirique La Caricature où écrivait Balzac en 1830.

 

Ces portraits font volontiers appel à des métaphores animales : Henri de Marsay a un courage de lion et une adresse de singe; le redoutable comte Maxime de Trailles a des yeux de faucon, maître Roguin des yeux de lynx, Vautrin des yeux de tigre, tandis que le crétin Chautard a des yeux « semblables à ceux d'un poisson cuit ». Balzac a aussi recours à une onomastique imprégnée de cratylisme animal pour surdéterminer le destin de certains personnages, comme le faisait déjà Sterne dans Tristram Shandy, un roman qu'il admirait89. François Rastier a mis en évidence la cohérence du réseau d'isotopies animales dans La Cousine Bette. Ces comparaisons animalières — recevables à une époque où la fable était encore vivante et où la série des « Ombres portées » de Grandville faisait les délices des lecteurs de La Caricature (voir ci-contre) — relèvent des « codes culturels » balzaciens qui ont le plus vieilli.

 

Toutefois, grâce à l'épaisseur physique et psychologique qu'il donne à ses personnages et à l'empathie qu'il témoigne à leur égard, Balzac a réussi à créer des personnages mémorables, auxquels le lecteur va facilement s'attacher. Ainsi, à la question « Le plus grand chagrin de votre vie ? », Oscar Wilde aurait donné cette réponse : « La mort de Lucien de Rubempré ».

 

La création du personnage balzacien se fait en trois étapes. D’abord, l'auteur part de personnes connues ou de personnages livresques, puis il enrichit le personnage fictionnel d’éléments empruntés à d’autres. Marie d'Agoult sert ainsi de base à Béatrix de Rochefide. Dans la seconde étape, « il est guidé non plus par un désir de transposition littéraire, mais par les exigences intrinsèques à l’œuvre» Comme un peintre prend du recul pour mieux voir son tableau, il ajoute une touche pour donner plus de relief à l’œuvre. Dans la troisième étape, il déforme le personnage comme dans une hallucination pour en faire l’incarnation d’une idée : Gobseck incarnant la puissance de l’or, le père Goriot étant qualifié de « christ de la paternité » et César Birotteau de « martyr de la probité commerciale ». Ses personnages atteignent dès lors un tel niveau de réalité qu'ils sont devenus des types, au même titre que ceux de Shakespeare, dont Taine a rapproché plusieurs de ses figures de scélérats et de monomanes.

Les modèles vivants

Jeune femme vue de profil, tournée vers la gauche, une main sous le menton. Les cheveux sont nattés. Tonalités de brun et or.
 
L'écrivaine Marie d'Agoult a inspiré le personnage de Béatrix. Portrait par Henri Lehmann (1843).
Portrait peint d'un homme moustachu portant une veste sombre et gilet vert
 
Autoportrait au gilet vert, Eugène Delacroix (1837).

 

Comme « peintre de son temps », Balzac a produit, avec La Comédie humaine, une galerie de portraits que l’on a beaucoup cherché à comparer avec les originaux. En effet, son entourage entier a servi de modèle à ses personnages et il s'est lui-même représenté dans de nombreux ouvrages. On le devine sous les traits de Félix de Vandenesse, et encore davantage dans le personnage de Louis Lambert ainsi que dans celui d'Albert Savarus. Si, dans Illusions perdues, on peut reconnaître plusieurs de ses traits chez le jeune poète Lucien de Rubempré, qui ruine sa famille pour impressionner la haute société, le romancier se projette aussi dans le grand écrivain Daniel d'Arthez. Ce dernier, tout en ayant des traits du saint-simonien Philippe Buchez, représente son « moi idéalisé, joignant ce que lui-même désespère de joindre : génie et sagesse, création et longévité ». Les avatars de sa propre existence se retrouvent chez certains de ses personnages préférés : ceux qui arrivent de la province à Paris avec une ambition démesurée (Rastignac), habitent des demeures secrètes (La Fille aux yeux d'or), passent de la ruine à la richesse (Raphaël dans La Peau de chagrin), ou sont grevés de dettes, comme il le sera toute sa vie (Anastasie de Restaud dans Le Père Goriot).

 

La plupart de ses liaisons féminines sont également reconnaissables, de façon transposée. Le personnage de Dinah de La Baudraye dans La Muse du département est inspiré de Caroline Marbouty, qui s'était déguisée en « page » pour voyager avec lui en Italie ; vexée par la vision que l’écrivain donnait d’elle — une pâle imitation de George Sand —, Caroline a publié sous le pseudonyme de Claire Brunne un roman vengeur donnant un portrait peu flatteur de Balzac. Béatrix met en scène un épisode de la vie de Marie d'Agoult (le personnage de Béatrix de Rochefide), qui se mit à haïr Balzac après la parution du roman. Dans le même roman, Franz Liszt a servi de modèle au musicien Conti, amant de la marquise de Rochefide. Cette liaison entre Mme d'Agoult et Liszt avait été révélée à Balzac par une indiscrétion de George Sand.

 

Signe de

Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie
Honoré (de) BALZAC 1ère partie

Honoré (de) Balzac 2e partie

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Laure de Salambier, mère de Balzac

Laure de Salambier, mère de Balzac

Liaisons féminines

Profil d'une tête d'homme regardant vers sa gauche
 
Tête de Balzac par Pierre-Jean David d'Angers (1843).

Mal aimé par sa mère, qui lui préférait son jeune frère Henry, Balzac « a toujours cherché l'amour fou, la femme à la fois ange et courtisane, maternelle et soumise, dominatrice et dominée, grande dame et complice ». De petite taille et doté d'une tendance à l'embonpoint, il n'était pas spécialement séduisant, mais il avait un regard d'une force extraordinaire, qui impressionnait, comme le confirment de nombreux témoignages, notamment celui de Théophile Gautier :

« Quant aux yeux, il n'en exista jamais de pareils. Ils avaient une vie, une lumière, un magnétisme inconcevables. Malgré les veilles de chaque nuit, la sclérotique en était pure, limpide, bleuâtre, comme celle d'un enfant ou d'une vierge, et enchâssait deux diamants noirs qu'éclairaient par instants de riches reflets d'or : c'étaient des yeux à faire baisser la prunelle aux aigles, à lire à travers les murs et les poitrines, à foudroyer une bête fauve furieuse, des yeux de souverain, de voyant, de dompteur. »

Si Balzac attire les femmes, c'est d'abord parce qu'il les décrit dans ses romans avec une grande finesse psychologique. Comme le note un de ses contemporains : « Le grand, l'immense succès de Balzac lui est venu par les femmes : elles ont adoré en lui l'homme qui a su avec éloquence, par de l'ingéniosité encore plus que par la vérité, prolonger indéfiniment chez elles l'âge d'aimer et surtout celui d'être aimées. » Une caricature le montre porté en triomphe par des femmes de trente ans.

En dépit de son inimitié viscérale pour le romancier, Sainte-Beuve confirme le succès que celui-ci rencotre auprès du public féminin et en explique l'origine : « M. de Balzac sait beaucoup de choses des femmes, leurs secrets sensibles ou sensuels ; il leur pose, en ses récits, des questions hardies, familières, équivalentes à des privautés. C'est comme un docteur encore jeune qui a une entrée dans la ruelle et dans l'alcôve (...). »

Dans son Avant-propos, Balzac reproche à Walter Scott l'absence de diversité dans ses portraits de femmes et attribue cette faiblesse à son éthique protestante : « Dans le protestantisme, il n’y a plus rien de possible pour la femme après la faute ; tandis que dans l’Église catholique l’espoir du pardon la rend sublime. Aussi n’existe-t-il qu’une seule femme pour l’écrivain protestant, tandis que l’écrivain catholique trouve une femme nouvelle dans chaque nouvelle situation. »

Ce sont souvent les femmes qui ont fait le premier pas vers le romancier, en lui écrivant une lettre ou en lui lançant une invitation. C'est le cas, notamment, de Caroline Landrière des Bordes, baronne Deurbroucq, riche veuve qu'il rencontre au château de Méré, chez le banquier Goüin, et qu'il eut brièvement le projet d'épouser en 1832. Dans le cas de Louise, qui se présente anonymement comme « une des femmes les plus élégantes de la société actuelle », le contact qu'elle a pris en 1836 est resté purement épistolaire et s'est arrêté après un an sans que son identité lui ait jamais été révélée. Une autre admiratrice, Hélène Marie-Félicité de Valette, qui se présente comme « bretonne et célibataire », mais qui en fait était veuve et avait un amant, lui écrit après avoir lu Beatrix en feuilleton, et l'accompagnera dans un voyage en Bretagne, en avril 1841.

 

Laure de Berny

En 1821, alors qu'il est de retour chez ses parents à Villeparisis, Balzac entre en relation avec Mme de Berny. Quoique son prénom usuel soit Antoinette, Balzac l'appellera toujours par son deuxième prénom, Laure, qui est aussi celui de sa sœur, ou la désigne comme la Dilecta (la bien-aimée). Celle-ci, qui est alors âgée de 45 ans, a neuf enfants, parmi lesquels quatre filles, dont Julie, issue d'une liaison avec André Campi, ayant duré seize ans, de 1799 à 1815. Encore belle, dotée d'une grande sensibilité et d'une expérience du monde, elle éblouit le jeune homme, qui en devient l’amant en 1822, préférant la mère à sa fille Julie qu'elle lui proposait d'épouser. Laure lui tient lieu d'amante et de mère et forme l'écrivain. Elle l’encourage, le conseille, lui prodigue sa tendresse et lui fait apprécier le goût et les mœurs de l’Ancien Régime. Elle lui apporte aussi une aide financière substantielle lorsqu'il a des problèmes d'argent et qu'il est poursuivi par les huissiers. Il lui gardera une reconnaissance durable. À sa mort, en 1836, Balzac écrit :« Mme de Berny a été comme un Dieu pour moi. Elle a été une mère, une amie, une famille, un ami, un conseil ; elle a fait l'écrivain ». Leur correspondance ayant presque entièrement été détruite, seules quelques rares lettres témoignent aujourd'hui de la jalousie qu'elle éprouva lors des liaisons subséquentes de son amant, mais sans jamais lui en tenir rigueur.

Balzac s'en inspire pour créer le personnage de Madame de Mortsauf, héroïne du Lys dans la vallée, et lui dédie d'ailleurs l'ouvrage. Elle a aussi des points en commun avec le personnage de Flavie Colleville des Petits Bourgeois. Stefan Zweig la reconnaît aussi dans la description de l'héroïne de Madame Firmiani : « Sa raillerie caresse et sa critique ne blesse point... elle ne vous fatigue jamais, et vous laisse satisfait d’elle et de vous. Chez elle, tout flatte la vue, et vous y respirez comme l’air d’une patrie... Cette femme est naturelle. Franche, elle sait n’offenser aucun amour-propre ; elle accepte les hommes comme Dieu les a faits... À la fois tendre et gaie, elle oblige avant de consoler. »

Zulma Carraud

Tableau représentant une femme vêtue d'une robe grise qui porte dans ses bras un bébé à demi-nu
 
Portrait de Zulma Carraud et de son fils Ivan âgé de six mois, par Édouard Viénot.

Zulma Carraud était une amie d'enfance de sa sœur Laure. Cette « femme de haute valeur morale, stoïcienne virile » vivait à Issoudun, était mariée et avait des enfants. Balzac la connaît depuis 1818, mais leur amitié ne se noue que lors de l'installation de sa sœur à Versailles, en 1824. Leur correspondance aurait commencé dès cette date, mais les premières années en ont été perdues Dans ses lettres, Zulma se révèle une des amies les plus intimes et les plus constantes de l'écrivain. C'est chez elle qu'il se réfugie quand il est malade, découragé, surmené ou poursuivi par ses créanciers. Elle lui rappelle l'idéal républicain et l'invite à plus d'empathie pour les souffrances du peuple. Quoique n'étant pas elle-même très riche, elle vole sans relâche à son secours. Elle est parmi les femmes qui ont joué un grand rôle dans sa vie.

La duchesse d'Abrantèsx

En 1825, il commence une autre liaison avec la duchesse d'Abrantès. Cette femme, qui a 15 ans de plus que lui, le fascine par ses relations et son expérience du monde. Veuve du général Junot, qui avait été élevé au rang de duc par Napoléon, elle a connu les fastes de l'Empire avant de fréquenter les milieux royalistes. Elle a été l'amante du comte de Metternich. Ruinée et forcée de vendre ses bijoux et son mobilier, elle s'installe modestement àVersailles. C'est par une amie de sa sœur, qui vivait aussi à Versailles, que Balzac fait sa connaissance. Il est séduit, mais elle ne lui offre d'abord que son amitié, qui se transforme peu après en amour partagé.

Quoiqu'elle se prénomme Laure, Balzac ne l'appellera jamais que Marie. Elle lui donne des renseignements sur la vie dans les châteaux et les personnalités qu'elle a côtoyées. De son côté, il lui conseille d'écrire ses mémoires et lui tient lieu de conseiller et de correcteur littéraire.

La duchesse d'Abrantès a servi de modèle à la fois à la Vicomtesse de Beauséant dans la Femme abandonnée, ouvrage qui lui est dédié, et à la duchesse de Carigliano dans la Maison du chat-qui-pelote, ainsi qu'à certains traits de Félicité des Touches. Balzac rédige La Maison àMaffliers, près de L'Isle-Adam en 1829, alors que la duchesse d’Abrantès séjourne chez les Talleyrand-Périgord non loin de là.

 

Aurore Dudevant / George Sand

Portrait peint d'une femme cousant, elle porte une robe noire
 
George Sand cousant, par Delacroix (1838). Détail.

En 1831, Balzac fait la connaissance d'Aurore Dudevant venue tenter sa chance à Paris et fuir son mari. Il lui fait lire La Peau de chagrin et cet ouvrage suscite son enthousiasme.

En février 1838, il va retrouver « le camarade George Sand » dans son château de Nohant. Au cours des six jours qu'il y est resté, ils passent les nuits à bavarder, de « 5 heures du soir après le dîner jusqu'à 5 heures du matin ». Elle lui fait fumer « un houka et du lataki ». Rendant compte de cette expérience, il espère que le tabac lui permettra de « quitter le café et de varier les excitants dont j'ai besoin pour le travail ».

Par la suite, il continue à la rencontrer dans le salon qu'elle tient à Paris, où elle vit en couple avec Chopin. Ils échangent sur des questions de structure romanesque ou de psychologie des personnages et elle lui donne parfois des suggestions d'intrigues qu'elle ne pouvait pas traiter elle-même, notamment Les Galériens et Béatrix ou les Amours forcés. Il est aussi arrivé qu'elle signe un récit de Balzac que ce dernier ne pouvait pas faire accepter par son éditeur parce qu'il y en avait déjà trop de sa plume dans un même recueil. Balzac lui dédie lesMémoires de deux jeunes mariées.

De l'aveu même de l'auteur, elle a servi de modèle, dans Béatrix, au portrait de Félicité des Touches, un des rares portraits de femme qu'il ait faits conformes à la réalité. Dans une lettre à Mme Hańska, il nie toutefois qu'il y ait eu autre chose que de l'amitié dans sa relation avec l'écrivaine.

 

Olympe Pélissier

Portrait peint : buste d'une femme nue sur fond jaune uniforme, tournée vers sa droite et regardant vers sa gauche, dont un sein est caché par son bras replié, et l'autre apparent, cheveux bruns longs mais remontés en chignon négligé ; signature en noir en bas à gauche : Rome 1830 H Vernet
 
Étude d’Olympe Pélissierpar Horace Vernet pour son tableau Judith et Holopherne.

Dès 1831, Balzac fréquente le salon d'Olympe Pélissier, « belle courtisane intelligente » qui fut la maîtresse d’Eugène Sue avant d’épouserRossini en 1847. Il a avec elle une brève liaison.

Les personnages de demi-mondaines qui traversent La Comédie humaine, telles Florine et Tullia, lui doivent beaucoup. La scène de chambre deLa Peau de chagrin aurait été jouée par Balzac lui-même chez Olympe, mais celle-ci ne ressemble en rien à Fœdora, et elle aura toujours avec lui des rapports amicaux et bienveillants. Ce dernier continuera à fréquenter son salon. Quant à la Fœdora de la nouvelle, Balzac précise dans une lettre : « J'ai fait Fœdora de deux femmes que j'ai connues sans être entré dans leur intimité. L'observation m'a suffi outre quelques confidences. »

 

La duchesse de Castries

Au début de l'année 1832, parmi les nombreuses lettres qui lui viennent de ses admiratrices, Balzac en reçoit une de la duchesse de Castries, belle rousse au front élevé, qui tient un salon littéraire et dont l'oncle est le chef du parti légitimiste. Immédiatement intéressé, Balzac va lui rendre visite et lui offre des feuillets manuscrits de La Femme de trente ans, dont elle est en fait le modèle, au physique et au moral. En amoureux transi, il se rend à son château d'Aix-les-Bains, où il passe plusieurs jours à écrire, tout en faisant la connaissance du baron James de Rothschild, avec qui il noue une relation durable. Il l'accompagne ensuite à Genève en octobre de la même année, mais rentre dépité de ne pas voir ses sentiments partagés, et va se faire réconforter auprès de la dilecta.

Il témoigne de cette déception amoureuse dans La Duchesse de Langeais : « elle avait reçu de la nature les qualités nécessaires pour jouer les rôles de coquette... Elle faisait voir qu'il y avait en elle une noble courtisane... Elle paraissait devoir être la plus délicieuse des maîtresses en déposant son corset. » On l'a également reconnue dans le personnage de Diane de MaufrigneuseMme de Castries, qui avait du sang britannique, inspirera aussi en partie le personnage de lady Arabelle Dudley du Lys dans la vallée. Balzac lui dédie L'Illustre Gaudissart, une pochade qu’elle juge indigne de son rang, alors qu'elle est « un des plus anciens blasons du faubourg Saint-Germain ». Il continue toutefois à la voir de façon sporadique et c'est sans doute grâce à elle qu'il peut avoir une entrevue avec Metternich.

Marie du Fresnay

 
Marie-Caroline du Fresnay, fille de Maria du Fresnay et d'Honoré de Balzac, par Henriette Girouard-Lucquin (1865)

En 1833, il noue une intrigue secrète avec « une gentille personne, la plus naïve créature qui soit tombée comme une fleur du ciel ; qui vient chez moi, en cachette, n'exige ni correspondance ni soins et qui dit : « Aime-moi un an ! Je t'aimerai toute ma vie. »

Marie du Fresnay, surnommée Maria, avait alors 24 ans et attendait une fille de Balzac, Marie-Caroline du Fresnay. Balzac lui dédiera en 1839 le roman Eugénie Grandet, qu'il était alors en train d'écrire et dont l'héroïne est inspirée de la jeune femme. Il citera également sa fille dans son testament.

La comtesse Guidoboni-Visconti

En avril 1835, Balzac a le coup de foudre pour la comtesse Guidoboni-Visconti, née Frances-Sarah Lovell, issue de la plus ancienne gentryanglaise. Il la décrira plus tard comme « une des plus aimables femmes, et d'une infinie, d'une exquise bonté, d'une beauté fine, élégante (...) douce et pleine de fermeté ». Une jeune amie de la Contessa décrit ainsi les affinités entre ces deux personnalités :

« Tu me demandes qu'est-ce que c'est que cette (...) passion de M. de Balzac pour Madame Visconti ? Ce n'est autre chose que, comme Madame Visconti est remplie d'esprit, d'imagination, et d'idées fraîches et neuves, M. de Balzac qui est aussi un homme supérieur, goûte la conversation de Madame Visconti, et comme il a beaucoup écrit et écrit encore, il lui emprunte souvent de ces idées originales qui sont si fréquentes chez elle, et leur conversation est toujours excessivement intéressante et amusante. »

 

Ils se verront très fréquemment durant cinq ans. Balzac l'accompagne dans sa loge à l'opéra et, selon certaines sources, elle aurait eu un enfant de lui. D'une grande indépendance d'esprit, elle ne cherche pas à accaparer l'écrivain comme le fait Mme Hańska, à qui celui-ci continue à écrire des lettres l'assurant d'un amour exclusif et niant qu'il y ait autre chose qu'une relation platonique avec la Contessa. En 1836, celle-ci et son mari confieront à Balzac une mission en Italie, au cours de laquelle l'écrivain se fait accompagner de Caroline Marbouty, jeune femme un peu fantasque, à qui il demande de se travestir en « page » et qu'il appelle Marcel, dans l'espoir d'éviter les commérages. À son retour, il apprend la mort de Mme de Berny.

 

Les Guidoboni-Visconti l'aideront financièrement à plusieurs reprises, le faisant échapper à la prison pour dette, lui donnant asile pendant plusieurs semaines en 1838 et dissimulant ses objets précieux lorsqu'il est poursuivi par les huissiers. Cette relation devient tendue lorsque, en 1840, le comte lui-même est attaqué en justice pour avoir aidé Balzac à échapper à ses créanciers, mais il signera encore une prolongation de prêt à l'écrivain en 1848.

 

La comtesse a inspiré le personnage de Lady Dudley du Lys dans la vallée, du moins au plan physique, car si elle avait le feu et la passion du personnage, elle était plus généreuse et n'en avait pas la perversité.

Mme Hańska

Portrait peint en couleurs d'une femme, teint pâle, cheveux noir avec des anglaises sur les côtés, portant un voile léger de couleur claire ; signature en noir en bas à droite : Sowgen 1825
 
Ewelina Hańska peinte par Holz Sowgen en octobre 1825.
Tableau d'une femme semi-assise, vêtue d'une robe jaune et d'une chemise blanche ayant ses pieds un chien blanc à tâches rousses, dans un paysage lointain de montagnes, avec un temple à colonnes de style grec, et un rosier en pot sur un muret.
 
La comtesse Hańska et son chien par Ferdinand Georg Waldmüller, en 1835.

Balzac voue sa passion la plus durable à la comtesse Hańska, une admiratrice polonaise mariée à un maréchal résidant en Ukraine. Sans doute en guise de jeu, celle-ci lui adresse une première lettre, qui lui arrive le28 février 1832. Signant L'Étrangère, elle demandait de lui en accuser réception dans le journal La Gazette de France. Elle avait alors trente-et-un ans, mais en avouait vingt-cinq, et avait eu plusieurs enfants, dont seule Anna avait survécu.

Balzac fait paraître sa réponse le 2 avril 1832 et lui envoie un court billet en mai 1832, mais n'entame leur correspondance directe qu'en janvier 1833, en utilisant comme intermédiaire la gouvernante de la petite Anna. Dès la troisième lettre, il lui déclare un amour indéfectible, alors même qu'il ne l'a jamais vue, ne sait pas son âge et ne connaît rien d'elle ; selon Stefan Zweig, l'écrivain voulait ainsi se donner une passion romantique comparable à celles des écrivains et artistes qui défrayaient alors la chronique. Ils se voient pour la première fois en septembre 1833 au bord du lac de Neuchâtel, puis en décembre à Genève. Il reçoit enfin les gages de son amour le 26 janvier 1834, lors d'une promenade à la Villa Diodati de Cologny, un endroit d'autant plus mythique dans son imaginaire que lord Byron y avait vécu et que Mme de Castries s'y était autrefois refusée à lui.

Épouser cette comtesse, qu'il appelle son « étoile polaire » devient dès lors son grand rêve et son ultime ambition, car cela consacrerait son intégration à la haute société de l'époque. Il va la courtiser pendant dix-sept ans au moyen d'une abondante correspondance, dans laquelle l'écrivain lui assure qu'il mène une vie monacale et ne pense qu'à la revoir, conformément aux exigences très strictes qu'elle lui avait imposées. Une deuxième rencontrte a lieu en mai 1835 lors d'un séjour à Vienne, où elle lui fait rencontrer la haute société polono-russe et dont il revient plus amoureux que jamais.

Lorsqu'elle devient veuve en novembre 1841, il espère à nouveau pouvoir réaliser son rêve et lui écrit une lettre enflammée, mais la comtesse répond froidement en lui reprochant de ne pas être allé la voir depuis sept ans et de l'avoir trompée avec d'autres femmes. Consterné de voir lui échapper la possibilité d'un mariage qui le renflouerait et lui permettrait une vie princière, Balzac multiplie les lettres dans lesquelles il se met à ses pieds en lui professant une totale dévotion, si bien qu'il finit par obtenir qu'elle lui laisse de nouveau espérer le mariage. Il obtient enfin de la revoir à l'été 1843 à Saint-Pétersbourg.

En mai 1843, il apprend qu'Éveline, alors âgée de 42 ans, est enceinte. Il s'imagine que ce sera un garçon et décide de l'appeler Victor-Honoré. Malheureusement, Éveline lui annonce en novembre qu'il faut renoncer à cet espoir en raison d'une fausse couche. Très affecté par cette nouvelle, il a pleuré « trois heures, comme un enfant ». Il ressentira cette mort comme un échec symbolique de son activité de création.

En 1845 et 1846, Balzac fait de nombreux voyages à travers l'Europe avec Mme Hańska, sa fille Anna et son gendre, Georges Mniszech. Mme Hańska vient vivre chez lui à Paris durant les mois de février et mars 1847, et sa présence stimulera la puissance créatrice de Balzac, qui publie trois romans durant ce temps. En septembre 1847, il peut enfin aller la rejoindre dans son château de Wierzchownia, en Ukraine, à 60 km de toute ville habitée. La châtelaine règne sur une propriété de 21 000 hectares, avec plus de 1 000 serfs et son château compte plus de 300 domestiques. Il échafaude un projet d'exploitation des forêts de chêne du domaine afin de fournir des traverses aux chemins de fer européens, mais ce projet n'aura pas de suite. En janvier 1848, il décide de rentrer à Paris203.

Le mariage ne se fera finalement qu'en 1850.

Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie

Les demeures

Les demeures de Balzac font partie intégrante de La Comédie humaine. Obligé de quitter un appartement pour échapper à ses créanciers, il possède parfois deux logements en même temps.

Les fastes de la rue Cassini

En 1826, Balzac s'installe chez Henri de Latouche, rue des Marais-Saint-Germain (aujourd’hui rue Visconti). Son ami lui aménage une garçonnière au premier étage, où l’écrivain peut recevoir Madame de Berny. Surtout, cette demeure offre au rez-de-chaussée un espace assez vaste pour installer l'imprimerie dont il a fait l'acquisition. Très vite, cependant, cette entreprise commerciale échoue. Alexandre Deberny, sixième des neuf enfants de Laure de Berny, prend la direction de l’affaire. Il sauve du désastre la fonderie de caractères qui deviendra la célèbre fonderie Deberny & Peignot, qui ne fermera que le 31 décembre 1972.

Photographie en couleurs d'un bâtiment à deux niveaux vu d'un parc arboré, à droite, il est surmonté par une coupole
 
Observatoire de Paris, côté sud.

 

En 1828, assailli par ses créanciers, Balzac se réfugie au no 1 de la rue Cassini, logement que son beau-frère Surville a loué pour luidans le quartier de l’observatoire de Paris, considéré à l’époque comme « le bout du monde » et qui inspirera sans doute l’environnement géographique de l'Histoire des Treize. Latouche, qui a en commun avec Balzac le goût du mobilier, Participe activement à la décoration des lieux, choisissant, comme pour la garçonnière de la rue Visconti, de couvrir les murs d’un tissu bleu à l’aspect soyeux. Balzac se lance dans un aménagement fastueux, avec des tapis, une pendule à piédestal en marbre jaune, une bibliothèque d’acajou remplie d’éditions précieuses. Son cabinet de bain en stuc blanc est éclairé par une fenêtre en verre dépoli de couleur rouge qui inonde les lieux de rayons roses  Le train de vie de Balzac est à l’avenant : costumes d’une élégance recherchée, objets précieux, dont une canne à pommeau d’or ciselée avec ébullitions de turquoises et de pierres précieuses, qui deviendra légendaire.

Le fidèle Latouche s’endette pour aider son ami à réaliser sa vision du « luxe oriental » en agrandissant par achats successifs le logement qui deviendra un charmant pavillon. C’est dans ce lieu que naîtront nombre de ses romans, notamment Les Chouans, la Physiologie du mariageLa Peau de chagrinLa Femme de trente ansLe Curé de ToursHistoire des Treize et La Duchesse de Langeais, qui est inspiré en partie par le couvent desCarmélites, proche de la rue Cassini. Balzac jettera pendant ces années-là les premières bases de La Comédie humaine.

Mais son train de vie luxueux dépasse de loin ses revenus et, après quelques années, il croule sous des dettes énormes, malgré l’argent que lui rapporte son énorme production littéraire et en dépit du fait qu'il est l'écrivain le plus lu de l'époque. En mars 1835, il va se cacher provisoirement dans un autre appartement, rue des Batailles, tout en gardant le logement de la rue Cassini. Pourchassé par la Garde nationale, il est finalement arrêté, dans son logement de la rue Cassini, le 27 avril 1836 et incarcéré jusqu'au 4 mai. Rapidement libéré, il doit cependant encore échapper à ses créanciers.

Rue des Batailles

Photographie en couleur d'une place ornée d'une statue de cavalier, à gauche un immeuble en rotonde, à droite une avenue
 
La place d’Iéna et l’avenue d'Iénadans le prolongement.

En mars 1835, pour fuir les créanciers qui le harcèlent, il se réfugie dans un second logement, au 13, rue des Batailles (aujourd'huiavenue d'Iéna), dans le village de Chaillot, qu'il loue sous le nom de veuve Durand. On n’y entre qu’en donnant un mot de passe, il faut traverser des pièces vides, puis un corridor pour accéder au cabinet de travail de l’écrivain. La pièce est richement meublée, avec des murs matelassés. Elle ressemble étrangement au logis secret de La Fille aux yeux d'or. Là, Balzac travaille jour et nuit à l’achèvement de son roman Le Lys dans la vallée, dont il a rédigé l’essentiel au château de Saché. En même temps, il écrit Séraphîta qui lui donne beaucoup de mal : « (...) depuis vingt jours, j’ai travaillé constamment douze heures à Séraphîta. Le monde ignore ces immenses travaux ; il ne voit et ne doit voir que le résultat. Mais il a fallu dévorer tout le mysticisme pour le formuler. Séraphîta est une œuvre dévorante pour ceux qui croient. »

Le château de Saché

 

Balzac a fait plusieurs séjours au château de Saché en Touraine de 1830 à 1837, chez son ami Jean de Margonne, auquel la rumeur prête une liaison avec la mère de l'écrivain, dont serait né un enfant. Mais on n’a aucune preuve sur ce point. C'est là qu'il a travaillé à l'écriture du Père Goriot, d'Illusions perdues et de La Recherche de l'absolu. Mais il y a surtout trouvé l'inspiration pour Le Lys dans la vallée. La vallée de l’Indre, ses châteaux et sa campagne ont servi de cadre au roman. Le château de Saché est d'ailleurs surnommé le « château du Lys » ; il est devenu dans le roman le château de Frapesle, demeure de Laure de Berny. Depuis 1951, le château abrite un musée consacré à la vie de Balzac. Il expose de nombreux documents d'époque dont quelques portraits de l'écrivain (le plus précieux étant dû à Louis Boulanger), et conserve en l’état au deuxième étage la petite chambre où il se retirait pour écrire. Une pièce de théâtre de Pierrette DupoyetBal chez Balzac, prend pour cadre le château de Saché en 1848.

La maison des Jardies

 
Photographie couleurs d'une maison à deux niveaux à volets rouges.
 
Façade extérieure de la Maison des Jardies.

Balzac achète la maison des Jardies à Sèvres en 1837, dans l'espoir d'y finir ses jours en paix Cette maison située non loin de la voie de chemin de fer qui vient d’être créée entre Paris et Versailles lui permet de s'éloigner de l'enfer de la capitale. Il entrevoit aussi la possibilité de spéculer sur les terrains environnants en vendant aux habitants de la capitale des parcelles à lotir. Il élargit sa propriété par des achats successifs et loue une de ses maisons pour trois ans au comte Guidoboni-Visconti.

Léon Gozlan et Théophile Gautier ont été témoins de la folie des grandeurs de Balzac qui a d’abord voulu transformer la maison en palais avec des matériaux précieux, et qui a vaguement fait allusion à des plantations d’ananas. Mais cette anecdote reste une légende déformée et amplifiée, car Balzac rêvait d’arbres et de fruits tropicaux. Il y travaille à une pièce, L'École des ménages, qu'il ne parviendra pas à faire jouer, et se met à la deuxième partie d'Illusions perdues.

En 1840, recherché pour dettes par la garde nationale et par les huissiers, il met la propriété en vente et va se cacher à Passy. La seule trace qu’il ait laissée de son passage est un buffet rustique.

La maison de PassyPortrait peint d'un homme moustachu, les bras croisés portant une robe de chambre blanche

 
Balzac dans sa célèbre robe de chambre (aussi désignée comme une robe debure), par Maxime Dastugue, d’après Louis Boulanger.
 

En octobre 1840, sous le nom de « Madame de Breugnol », Balzac s’installe rue Basse à Passy (actuellement rue Raynouard) dans un logement à deux issues où l’on n'est autorisé à pénétrer qu’en donnant un mot de passe. Madame de Breugnol, de son vrai nom Louise Breugniol, née en 1804, existe réellement. Elle tient lieu de « gouvernante » à l’écrivain — ce qui provoquera des crises de jalousie chez Mme Hańska lorsque celle-ci soupçonnera la nature exacte de leurs rapports, au point qu'elle finira par exiger son renvoi, en 1845. Elle filtre les visiteurs et n'introduit que les personnes « sûres » comme le directeur du journal L’Époque auquel Balzac doit livrer un feuilleton. L’écrivain vivra sept ans dans un appartement de cinq pièces situé en rez-de-jardin du bâtiment. L’emplacement est très commode pour rejoindre le centre de Paris en passant par la barrière de Passy via la rue Berton, en contrebas. Balzac apprécie le calme du lieu et le jardin fleuri. C’est ici que sa production littéraire est la plus abondante. Dans le petit cabinet de travail, Balzac écrit, vêtu de sa légendaire robe de chambre blanche, avec pour tout matériel une petite table, sa cafetière et sa plume.

 

Dans la maison de Passy, il produit entre autreLa RabouilleuseSplendeurs et misères des courtisanesLa Cousine BetteLe Cousin Pons, et remanie l’ensemble de La Comédie humaine. Cette maison, devenue aujourd’hui la maison de Balzac, a été transformée en musée, en hommage à ce géant de la littérature. On y trouve ses documents, manuscrits, lettres autographes, éditions rares, et quelques traces de ses excentricités comme la fameuse canne à turquoises, et sa cafetière avec les initiales « HB ». Outre l’appartement de Balzac, le musée occupe trois niveaux et s’étend sur plusieurs pièces et dépendances autrefois occupées par d’autres locataires. Une Généalogie des personnages de La Comédie humaine est présentée sous la forme d’un tableau long de 14,50 m où sont référencés 1 000 personnages sur les quelque 2 500 que compte La Comédie humaine.

André Maurois considère qu’il y a, à cette époque-là, deux êtres en Balzac : « L’un est un gros homme qui vit dans le monde humain ; [...] qui a des dettes et craint les huissiers. L’autre est le créateur d’un monde ; éprouve et comprend les sentiments les plus délicats ; et mène, sans s'occuper des misérables questions d'argent, une existence fastueuse. Le Balzac humain subit les petits bourgeois de sa famille ; le Balzac prométhéen fréquente les illustres familles qu’il a lui-même inventées. »

La Folie Beaujon ou le dernier palais

Peinture représentant un immeuble sur trois niveaux vu de la rue
 
Maison de Balzac, rue Fortunée.

Balzac a une idée fixe : épouser la comtesse Hańska et aménager pour sa future femme un palais digne d’elle. Pour cela, le28 septembre 1846, il achète, avec l’argent de la comtesse, la Chartreuse Beaujon, une dépendance de la Folie Beaujon, située rue Fortunée (aujourd’hui rue Balzac). Il la décore selon ses habitudes avec une splendeur qui enchante son ami Théophile Gautie, accumulant meubles anciens, tapis précieux et tableaux de maîtres, mais ce travail de collectionneur lui prend tout le temps qu’il devrait consacrer à l’écriture. D’ailleurs, Balzac n’a plus le goût d’écrire. Il lui faudra aller à Verkhovnia, en Ukraine, pour retrouver son élan et produire le deuxième épisode de L'Envers de l'histoire contemporaineLa Femme auteur. Mais, de retour à Paris, c’est un Balzac à bout de force qui entame, dès 1848Les Paysans et Le Député d'Arcis, romans restés inachevés à sa mort. C’est d’ailleurs ce « palais » de la rue Fortunée qui aurait dû être le musée Balzac si le bâtiment n’avait été détruit et les collections dispersées.

Fondation de la Société des gens de lettres

Photographie couleur sépia : un immeuble à deux niveaux sur une parcelle séparée de la rue par un muret muni de grille métallique, nombreuses fenêtres presque toutes obturées par des volets à persiennes, chiens assis dépassant du toit
 
Hôtel Thiroux de Montsauge, hôtel de Massa, siège de la Société des gens de lettres, photographie d’Eugène Atget (1906).

Balzac a beaucoup milité pour le respect des écrivains. Dès 1834, dans une « Lettre adressée aux écrivains français du xixe siècle », il les exhorte à régner sur l’Europe par la pensée plutôt que par les armes, leur rappelant que le fruit de leurs écrits rapporte des sommes énormes dont ils ne bénéficient pas : « La loi protège la terre ; elle protège la maison du prolétaire qui a sué ; elle confisque l’ouvrage du poète qui a pensé (…). » Il agit comme témoin lors d'un procès en contrefaçon et veut aller en Russie pour obtenir une loi de réciprocité sur la propriété littéraire.

 

S'il n'a pas participé à la séance de fondation de la Société des gens de lettres, en 1838, il y adhère toutefois dès la fin de cette année et devient membre du Comité le printemps suivant. La Société se définit comme une association d’auteurs destinée à défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs de l’écrit. Il en devient le président le 16 août 1839 et président honoraire en 1841. En tant que président, il plaide au nom de la Société contre le Mémorial de Rouen, afin de gagner un procès en contrefaçon. En 1840, il rédige un Code littéraire comptant 62 articles répartis en six sections, encadrant les contrats de cession des droits de l'écrivain, exigeant le respect de l'intégrité des œuvres de l'esprit et établissant le droit de paternité. En mars 1841, il soumet l'essentiel de ce code à la Chambre des députés sous la forme de Notes sur la propriété littéraire, mais son intervention reste sans succès. Les principales propositions de Balzac ne seront reconnues par le législateur que bien plus tard.

 

L'action de Balzac, raillée par Sainte-Beuve qui ridiculisait « ce compagnonnage ouvrier et ces maréchaux de France de la littérature qui offrent à l’exploitation une certaine surface commerciale », a contribué au rapprochement des écrivains autour d'une identité commune et a servi la condition littéraire. Elle aura par la suite un soutien important en Émile Zola, qui poursuivra la tâche.

Les voyages

Balzac a beaucoup voyagé : UkraineRussiePrusseAutricheItalie. Le 13 octobre 1846, il assiste au mariage d'Anna Hańska, fille d'Ewelina Hańska, à Wiesbaden. Mais bien peu de lieux, en dehors de Paris et de la province française, seront une source d’inspiration pour lui. Seule l’Italie lui inspire une passion qu’il exprime dans de nombreux écrits, notamment les contes et nouvelles philosophiques. En Russie, c’est plutôt Balzac qui laissera ses traces en iinspirant Dostoïevski

L'ITALIE

Photographie couleurs d'une porte fortifiée ornée de lions, à droite une tour à horloge

En 1836, il se rend en Italie en qualité de mandataire de ses amis Guidoboni-Visconti afin de régler à Turin une obscure affaire de succession. Il est accompagné par Caroline Marbouty, déguisée en jeune homme. Le voyage est assez bref.

 

En février 1837, les Guidoboni-Visconti lui confient une autre mission, cette fois à Milan, pour régler une autre affaire de succession, tout en lui permettant ainsi d'échapper aux poursuites des huissiers. Sa réputation l'ayant précédé, il est fêté par l'aristocratie. Il fréquente assidument le salon de Clara Maffei et partage à La Scala la loge du prince Porcia et de sa sœur, la comtesse Sanseverino-Vimercati. Sa rencontre avec le poète Manzoni, la gloire littéraire de Milan, est décevante pour ses hôtes, car Balzac ne l'a pas lu et ne parle que de lui. L'écrivain se rend ensuite à Venise, où il passe neuf jours à visiter musées, églises, théâtres et palais. Il laissera une lumineuse description littéraire de cette ville dans Massimilla Doni. Sa mission ayant été un succès, tout comme la précédente, il fait ensuite un séjour à Florence, passe par Bologne pour saluer Rossini et rentre en France le 10 mai. À la suite de ce voyage, il peindra la femme italienne comme un modèle de fidélité amoureuse.

 

Il retourne en Italie en mars 1838, via la Corse, afin de lancer une entreprise de récupération du minerai d'argent contenu dans les scories des anciennes mines de Sardaigne. Malheureusement, il a été pris de vitesse par un Génois à qui il avait parlé de son projet lors de sa visite précédente. Il se lie avec le marquis Gian Carlo di Negro et le marquis Damaso Pareto.

 

Il aime l’Italie, cette « mère de tous les arts », pour sa beauté naturelle, pour la générosité de ses habitants, pour la simplicité et l’élégance de son aristocratie, qu’il considère comme « la première d’Europe », et ne tarit pas d’éloges sur ses splendeurs. Il exalte la beauté de ses opéras, auxquels il consacre deux nouvelles jumelles : Gambara, qui évoque Le Barbier de Séville, et Massimilla Doni, dans laquelle il donne une magistrale interprétation du Mosé. Il est également fasciné par la richesse de sa peinture. Il met en scène la sculpture et la ville de Rome dans Sarrasine.

 

La Russie

C’est au contraire avec un peu de méfiance qu’on le voit arriver à Saint-Pétersbourg en 1843 pour aider Mme Hańska dans une affaire de succession. Sa réputation d’endetté perpétuel est notoire et l’a précédé. À Paris déjà, lorsqu’il demande un visa, le secrétaire d’ambassade Victor de Balabine suppose qu’il va en Russie parce qu’il n’a pas le sou, et le chargé d’affaires russe à Paris propose à son gouvernement « d’aller au-devant des besoins d’argent de Monsieur de Balzac et de mettre à profit la plume de cet auteur, qui garde encore une certaine popularité ici… pour écrire une réfutation du livre calomniateur de Monsieur de Custine. » Ce en quoi il se trompe, car Balzac ne réfutera pas cet ouvrage, pas plus qu’il ne cherchera des subsides à Saint-Pétersbourg : il n’est venu que pour voir madame Hańska. Il est déjà très aimé et très lu en Russie où il est considéré comme l’écrivain qui a « le mieux compris les sentiments des femmes ».

 

Il prend le bateau à Dunkerque et arrive à Saint-Pétersbourg le 29 juillet 1843. Invité à se joindre aux personnalités qui assistent à la grande revue annuelle des troupes, il côtoie divers princes et généraux russes. Les amants se verront, discrètement, durant deux mois. Le 7 octobre, il regagne la France par voie de terre, tout en faisant un court séjour à Berlin et une visite des champs de bataille napoléoniens de Leipzig et Dresde en vue d'un futur ouvrage.

Les dernières années et la mort

Dessin de Balzac en pied, où la tête est grossie.
 
Balzac vu par Nadar en 1850 (source : « Gallica »).

Dès 1845, le rythme de la production ralentit et Balzac se lamente dans ses lettres de ne pas pouvoir écrire. En 1847, il avoue sentir se désagréger ses forces créatrices. Comme le héros de son premier grand livre, La Peau de chagrin, il semble avoir eu très jeune le pressentiment d'un écroulement prématuré.

 

En août 1848, il obtient finalement du pouvoir russe un nouveau passeport pour se rendre en Ukraine. Il y arrive le 2 octobre. Il apprend sans surprise que l'Académie française a écarté une nouvelle fois sa candidature. Il espère toujours épouser la comtesse Hańska, mais la situation des amants est compliquée par la loi russe qui prévoit que la femme d'un étranger perd automatiquement ses biens fonciers, sauf oukaseexceptionnel signé par le tsar. Or, ce dernier refuse sèchement. Le séjour en Ukraine ne réussit guère à l'écrivain épuisé et sa santé se détériore. Il attrape un gros rhume, qui évolue en bronchite, et son souffle se fait court. Trop faible pour voyager, il doit rester au repos de nombreux mois. Comme les relations deviennent tendues avec Mme Hańska, en raison des folles dépenses faites pour aménager la Chartreuse Beaujon, il écrit à sa mère de renvoyer la bonne afin de réaliser des économies.

 

Le mariage peut enfin avoir lieu le 14 mars 1850, à sept heures du matin, dans l'église Sainte-Barbe de Berdytchiv. Sa vanité est comblée, mais sa santé continue à se dégrader ; il est malade du cœur et les crises d'étouffement sont de plus en plus fréquentes. Les époux décident toutefois de rentrer à leur demeure de la rue Fortunée à Paris. Ils quittent Kiev le 25 avril, mais le voyage est éprouvant, leur voiture s'enfonçant parfois dans la boue jusqu'aux portières. Ils arrivent finalement à Paris le 21 mai 1850. Le docteur Nacquart, qui soigne l’écrivain avec trois confrères pour un œdème généralisé, ne parvient pas à éviter une péritonite, suivie de gangrène. Le romancier était épuisé par les efforts prodigieux déployés au cours de sa vie et le régime de forçat qu'il s'était imposé. La rumeur voudrait qu’il eût appelé à son chevet d’agonisant Horace Bianchon, le grand médecin de La Comédie humaine : il avait ressenti si intensément les histoires qu’il forgeait que la réalité se confondait avec la fiction. Il entre en agonie le dimanche 18 août dans la matinée et meurt à 23 heures 30. Victor Hugo, qui fut son ultime visiteur, a rendu un témoignage émouvant et précis sur ses derniers moments.

 

Lors des funérailles, le 21 août, au cimetière du Père-Lachaise (division 48), la foule était imposante et comptait notamment de nombreux ouvriers typographes. Alexandre Dumaset le ministre de l'Intérieur étaient auprès du cercueil, avec Victor Hugo, qui prononça l’oraison funèbre :

« Tous ses livres ne forment qu'un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l'on voit aller et venir, et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d'effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine, livre merveilleux que le poète a intitulé Comédie et qu'il aurait pu intituler Histoire (...) À son insu, qu'il le veuille ou non, qu'il y consente ou non, l'auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. »

Il laissait à sa veuve une dette de 100 000 francs. Celle-ci accepta toutefois la succession et continua de verser à la mère de Balzac une rente viagère, conformément au testament qu'il avait laissé. Elle prend soin aussi de son œuvre et demande à Champfleury de terminer les romans que Balzac avait laissés inachevés. Comme celui-ci refuse, elle confie à Charles Rabou le soin de compléter Le Député d'Arcis (écrit en 1847 et inachevé) et Les Petits Bourgeois (inachevé), mais « Rabou aura la main lourde en ajoutant de longs développements de son cru aux manuscrits laissés sans plan par Balzac »Le Député d'Arcis paraîtra en 1854 et Les Petits Bourgeois en 1856. En 1855Mme Ève de Balzac fait publier Les Paysans (écrit en 1844 et inachevé).

 

Octave Mirbeau, écrivain et journaliste français, inséra dans son récit de voyage  trois chapitres sur La Mort de Balzac, qui firent scandale en raison du comportement prêté à Ewelina Hańska pendant l'agonie de Balzac, selon des confidences que lui avait faites le peintre Jean Gigouxn

Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie

 

Opinions politiques et sociales

Il n'est pas facile de synthétiser la pensée du romancier. Comme le signale un spécialiste, « Ce serait une faute de systématiser à outrance les idées de Balzac : il n'a pas cherché à le faire lui-même. Ses divers personnages représentent des moments de son intelligence, reflètent l'activité de son esprit, l'effort de ses recherches. Il en résulte des tâtonnements, des nuances, des oppositions, sinon des contradictions, qui ne se fondent pas sans heurt. »

 

Dérangeant les élites de son temps, Balzac est devenu en 1840 un paria du monde politique. Un parlementaire l'accuse en Assemblée d'ébranler la société en la corrompant, de pervertir le peuple au lieu de l'éduquer et de saper les valeurs traditionnelles. Il est méprisé par le roi Louis-Philippe, qui fera interdire sa pièce Vautrin, mais lui donnera quand même la légion d'honneur en 1845 —récompense dérisoire en comparaison du statut dont jouissaient des écrivains comme Victor Hugo et Alexandre Dumas. Écarté de la société aristocratique du faubourg Saint-Germain, qui ne veut pas se reconnaître dans l'image qu'il en donne, il n'est admis que dans les salons de seconde classe. Il inquiète les bien-pensants, qui le voient comme une réincarnation de Satan et un danger public en raison de ses idées révolutionnaires. Il est rejeté par la droite aussi bien que par la gauche.

Régime politique

Portrait de Talleyrand, en buste, chevelure bouclée, foulard blanc noué autour du cou
 
Balzac admirait Talleyrand qu'il réussit à rencontrer en 1836265.
Portrait de Fouché en pied, la tête tournée vers la droite, la main appuyée sur une balustrade. Il est vêtu d'un habit somptueux, rouge et or.
 
Il était fasciné par Fouché, évoqué dans Une ténébreuse affaire

 

Les opinions politiques de Balzac ont été variables et beaucoup commentées. Critique des royalistes égarés dans Les Chouans (1829), il est d'abord libéral sous la Restauration. Aux élections de 1831, désireux de se faire élire député, il présente sa candidature à Tours, à Fougères et à Cambrai, mais sans succès. Son échec est alors attribué à l’ambiguïté de ses opinions, ni libérales ni légitimistes. Sous l’influence de la duchesse de Castries, il affiche ensuite des opinions légitimistes et brigue les suffrages des électeurs sous cette bannière à Chinon en 1832, mais c'est un nouvel échec. Ayant développé ces opinions monarchistes et catholiques dans le journal légitimiste Le Rénovateur, son royalisme n'est dès lors plus douteux. Il fait reposer sa doctrine sociale sur l’autorité politique et religieuse, en contradiction totale avec ses opinions d’origine, forgées avec son amie Zulma Carraud, une ardente républicaine, qui l'admoneste dans une lettre : « Vous vous jetez dans la politique, m’a-t-on dit. Oh ! Prenez garde, prenez bien garde ! Mon amitié s’effraye (…) ne salissez pas votre juste célébrité de pareille solidarité (…). Cher, bien cher, respectez-vous (…). » L'écrivain lui répond en exposant ses convictions politiques :

« Jamais je ne me vendrai. Je serai toujours, dans ma ligne, noble et généreux. La destruction de toute noblesse hors la Chambre des Pairs ; la séparation du clergé d'avec Rome ; les limites naturelles de la France ; l'égalité parfaite de la classe moyenne ; la reconnaissance des supériorités réelles ; l'économie des dépenses, l'augmentation des recettes par une meilleure entente de l'impôt, l'instruction pour tous, voilà les principaux points de ma politique, auxquels vous me trouverez fidèle. [...] Je veux le pouvoir fort. »

 

Le Médecin de campagne, publié en 1833, expose des opinions très conservatrices sur le suffrage électoral (« le droit d’élection ne doit être exercé que par les hommes qui possèdent la fortune, le pouvoir ou l’intelligence »), le droit d'aînesse, les classes sociales, le régime patriarcal et la religion (« seule force qui puisse relier les Espèces sociales et leur donner une forme durable ») —à tel point que cet ouvrage a été qualifié de propagande électorale. En même temps, ce roman critique les classes oisives et met en scène un personnage de médecin qui se dévoue entièrement au service des malades et qui a prévu laisser par héritage un fonds de réserve qui permettrait à la commune « de payer plusieurs bourses à des enfants qui donneraient de l’espérance pour les arts ou pour les sciences ». Tout en reconnaissant l'existence des pauvres, et la nécessité de cette classe pour la prospérité d'un pays, il insiste sur la nécessité de la justice sociale :

 

« Une seule iniquité se multiplie par le nombre de ceux qui se sentent frappés en elle. Ce levain fermente. Ce n’est rien encore. Il en résulte un plus grand mal. Ces injustices entretiennent chez le peuple une sourde haine envers les supériorités sociales. Le bourgeois devient et reste l’ennemi du pauvre, qui le met hors la loi, le trompe et le vole. Pour le pauvre, le vol n’est plus ni un délit, ni un crime, mais une vengeance. Si, quand il s’agit de rendre justice aux petits, un administrateur les maltraite et filoute leurs droits acquis, comment pouvons-nous exiger de malheureux sans pain résignation à leurs peines et respect aux propriétés ? »

 

Le meilleur régime politique est, selon lui, celui qui produit la plus grande énergie, qui s'obtient en concentrant l'autorité de l'État. Se disant en faveur d'un pouvoir absolu, il dénonce la permanente instabilité d'une démocratie représentative : « Ce qu'on nomme un gouvernement représentatif est une tempête perpétuelle [...] Or, le propre d'un gouvernement est la fixité. » Il craint les dangers du populisme :

« Sans être l’ennemi de l’Élection, principe excellent pour constituer la loi, je repousse l’Élection prise comme unique moyen social, et surtout aussi mal organisée qu’elle l’est aujourd’hui, car elle ne représente pas d’imposantes minorités aux idées, aux intérêts desquelles songerait un gouvernement monarchique. L’Élection, étendue à tout, nous donne le gouvernement par les masses, le seul qui ne soit point responsable, et où la tyrannie est sans bornes, car elle s’appelle la lo. »

 

Il se fait volontiers l'avocat d'un régime où un petit groupe d'hommes de talent exercerait une dictature collective, comme dans Ferragus. Cette même idée qu'il suffit de rassembler quelques volontés fortes pour faire un coup d'État par la ruse et sans violence revient dans Le Contrat de mariage. Ailleurs, il fait l'éloge de Talleyrand et de Fouché, experts en manipulation et gestion du secret. Grand admirateur de Napoléon et des êtres exceptionnels, Balzac ne croit pas à une égalité naturelle : « L'égalité sera peut-être un droit mais aucune puissance humaine ne saurait le convertir en fait ». Il s'oppose au système des concours, convaincu que « jamais aucun effort administratif ou scolaire ne remplacera les miracles du hasard auquel on doit les grands hommes » et caricature les défenseurs de l'égalité en les présentant comme des ennemis du génie.

 

Programme économique

Dessin du buste d'un homme regardant vers sa gauche, cheveux noirs, visage aux traits fins, nez allongé
 
Les positions socio-économiques de Balzac s'inspirent des théories de Claude Henri de Saint-Simon.

 

Au plan économique, il ne met pas en cause le principe de la propriété privée, mais en ébauche les limites. Il défend la liberté du travail, la liberté d'entreprendre et la liberté de la presse, rejoignant en cela les théories de Saint-Simon, qui associent de façon cohérente progrès social et progrès économique. Tout comme ce dernier, Balzac veut réorganiser la société en prenant pour base le travail : il fustige les oisifs et dénonce l'exploitation de l'homme par l'homme. Il insiste sur l'importance de l'économie et le développement du commerce : « La vraie politique d’un pays doit tendre à l’affranchir de tout tribut envers l’étranger, mais sans le secours honteux des douanes et des prohibitions. L’industrie ne peut être sauvée que par elle-même, la concurrence est sa vie. Protégée, elle s’endort ; elle meurt par le monopole comme sous le tarif. Le pays qui rendra tous les autres ses tributaires sera celui qui proclamera la liberté commerciale, il se sentira la puissance manufacturière de tenir ses produits à des prix inférieurs à ceux de ses concurrents. »

 

Cette importance qu'il attache à l'économie, plus qu'à la politique, le rapproche de Marx. Le critique marxiste Georg Lukács voit dans Illusions perdues « l'épopée tragi-comique de la capitalisation de l'esprit, la transformation en marchandise de la littérature ». Dans un article de 1840, intitulé Sur les ouvriers, Balzac va jusqu'à montrer des sympathies pour les idées de Fourier, et il proposera même, en 1843, de publier un feuilleton intitulé Peines de cœur d'un vieux millionnaire dans le journal socialiste La Démocratie pacifique.

 

Toutefois, Fourier est vivement critiqué et présenté comme fou dans Les Comédiens sans le savoir (1846). Dans ce même ouvrage, un pédicure révolutionnaire du nom de Publicola Masson énonce un programme d'égalitarisme total —absolument opposé aux idées de Balzac— dans lequel on pressent déjà l'essentiel du Manifeste du Parti communiste : « On fabriquera pour le compte de l’État, nous serons tous usufruitiers de la France… On y aura sa ration comme sur un vaisseau, et tout le monde y travaillera selon ses capacités. » Les protagonistes de ce récit rejettent le programme de Masson comme un tragique remake de 1793.

Positions sociales

 
Dessin de deux paysans dans Le Médecin de campagne

 

Balzac expose ses convictions politiques et sociales dans l'Avant-propos à La Comédie humaine, rédigé en 1842. Après les émeutes de 1840, il rappelle que le pouvoir en place n'existe que par et pour le peuple et que l'intérêt général doit l'emporter sur l'intérêt particulier : « Le pouvoir doit (...) protéger et défendre les déshérités, ne pas laisser une classe de la société dominer le gouvernement. » Il revient sur cette question en 1848 : « Un État où les bons et sages ouvriers, en travaillant tant qu'ils veulent, tant qu'ils peuvent, ne trouvent pas l'aisance pour leur famille, cet État est mal ordonné. » Toutefois, les ouvriers sont absents de son univers, comme s'il en avait peur, et les paysans sont présentés comme des êtres brutaux, cupides et égoïstes. En revanche, « un pays est fort quand il se compose de familles riches, dont tous les membres sont intéressés à la défense du trésor commun. » Fasciné par la noblesse, il la montre inéluctablement absorbée par la bourgeoisie et incapable de s'adapter aux réalités nouvelles ; il n'est pas plus tendre envers la bourgeoisie et dit vouloir peindre, dans Les Petits Bourgeois de Paris, le « Tartuffe-démocrate-philanthrope » de la bourgeoisie de 1830. Il pressent, selon certains, « la victoire des masses qui absorberont un jour la bourgeoisie comme la bourgeoisie a absorbé la noblesse ».

 

Dans ses romans, les forces sociales et les institutions ne sont jamais présentées comme des abstractions, mais sont incarnées dans des personnages qui ont chacun une histoire, des intérêts particuliers, engagés dans des intrigues. Les tribunaux sont composés de juges dont Balzac « décrit précisément l'origine sociale et les perspectives de carrière », de sorte qu'on peut voir ces institutions comme liées objectivement à des intérêts de classe.

 

Si, à certains égards, Balzac est assez éloigné des idées politiques de Victor Hugo et de Flaubert, son message est plus complexe qu'il n'y paraît à première vue. Selon Alain, « il soutient le trône et l'autel sans croire ni à l'un ni à l'autre ». Engels, qui avait lu Balzac sur la recommandation de Marx, disait qu’il avait plus appris sur la société du XIXe siècle dans La Comédie humaine que dans tous les livres des historiens, économistes et statisticiens professionnels. Même constat de la part de Zola : « Balzac est à nous, Balzac, le royaliste, le catholique a travaillé pour la république, pour les sociétés et les religions libres de l’avenir. » De fait, dans La Comédie humaine, les républicains sont toujours des personnages austères, probes et intransigeants.

 

« À la honte des hommes, quand j’ai voulu donner une poignée de main à la vertu, je l’ai trouvée grelottant dans un grenier, poursuivie de calomnies, vivotant avec quinze cents francs de rente ou d’appointements, et passant pour une folle, pour une originale ou une bête. »

L'Interdiction

 

Alors que le sociologue et le politique sont du côté de la droite et du conservatisme, l'écrivain pose un constat dévastateur sur la société qu'il dépeint et le capitalisme conquérant : « Chacun sait que ce gros homme entendait faire une œuvre de défense et illustration des valeurs de défense sociale, voire de l'ordre moral, et qu'il a dressé, en fait, le plus formidable acte d'accusation qui ait jamais été lancé contre une civilisation. » Cette condamnation, qui ne porte pas seulement sur la société qu'il a sous les yeux mais sur tout ordre social, est une invitation à l'anarchisme et à la révolte. Mais cet anarchisme peut facilement céder la place à un autoritarisme à tendances totalitaires :

 

« Qu’est-ce que la France de 1840 ? un pays exclusivement occupé d’intérêts matériels, sans patriotisme, sans conscience, où le pouvoir est sans force, où l’Élection, fruit du libre arbitre et de la liberté politique, n’élève que les médiocrités, où la force brutale est devenue nécessaire contre les violences populaires, et où la discussion, étendue aux moindres choses, étouffe toute action du corps politique ; où l’argent domine toutes les questions, et où l’individualisme, produit horrible de la division à l’infini des héritages qui supprime la famille, dévorera tout, même la nation, que l’égoïsme livrera quelque jour à l’invasion. »

 

Mariage et condition féminine

Un homme s'adresse à une jeune femme en train d'écrire à sa table sur une terrasse qui domine un parc.
 

 

Le mariage et la condition féminine sont chez Balzac des thèmes dominants, qu'il analyse sous diverses formes. Estimant que « La femme porte le désordre dans la société par la passion », il consacre de nombreux romans à mettre en scène les configurations que peut prendre ce « désordre ». En cela, il est conscient de faire œuvre nouvelle et d'explorer des territoires jusque-là laissés dans l'ombre : « Il se jouait en effet à La Baudraye une de ces longues et monotones tragédies conjugales qui demeureraient éternellement inconnues, si l’avide scalpel du Dix-Neuvième Siècle n’allait pas, conduit par la nécessité de trouver du nouveau, fouiller les coins les plus obscurs du cœur, ou, si vous voulez, ceux que la pudeur des siècles précédents avait respectés. »

 

Étant donné que la famille constitue le véritable élément social et non l'individu, la maternité est présentée comme l'accomplissement ultime de la femme : « une femme qui n'est pas mère est un être incomplet et manqué. » Un mariage réussi doit donc reposer sur la raison et l'intérêt partagé plutôt que sur l'amour ou, pire, la passion : « le mariage ne saurait avoir pour base la passion, ni même l'amour. » Défenseur de l'institution du mariage, vu essentiellement comme un arrangement financier, le romancier s'oppose au divorce : « rien ne prouve mieux la nécessité d’un mariage indissoluble que l’instabilité de la passion. Les deux sexes doivent être enchaînés comme des bêtes féroces qu’ils sont, dans des lois fatales sourdes et muettes » Il rejette donc le féminisme saint-simonien qui vise à l'émancipation de la femme : « le féminisme balzacien est féminisme du mariage — la femme doit trouver sa liberté en assumant son esclavage. » Dans Mémoires de deux jeunes mariées, cette conception du mariage est illustrée par les destins contrastés des deux protagonistes et de nombreuses déclarations explicites : « Oui, la femme est un être faible qui doit, en se mariant, faire un entier sacrifice de sa volonté à l’homme, qui lui doit en retour le sacrifice de son égoïsme. »

 

Enfin, le législateur devrait tout mettre en œuvre pour maintenir la famille au lieu d'encourager l'individualisme par les lois napoléoniennes sur les successions, qui ont aboli le droit d'aînesse : « En proclamant l’égalité des droits à la succession paternelle, ils ont tué l’esprit de famille, ils ont créé le fisc ! Mais ils ont préparé la faiblesse des supériorités et la force aveugle de la masse, l’extinction des arts, le règne de l’intérêt personnel et frayé les chemins à la Conquête. »

 

En même temps, le romancier maintient sa foi dans un idéal d'amour partagé, même si celui-ci se brise constamment contre la réalité. À partir de 1836, on note chez lui un pessimisme grandissant et un « féminisme tragique ». Demandant à la femme « un amour qui se renonce, il a trop profond le sentiment de la souffrance pour la juger. » Il met en scène des amours coupables et de nombreux personnages de femme mal mariée, humiliée, adultère. Cela lui vaudra un lectorat féminin enthousiaste, comme en témoigne un récit de Sainte-Beuve, selon lequel une épouse arrêtée par la police alors qu'elle s'enfuyait avec son amant aurait, pour se défendre, débité au juge des pages de Balzac.

 

La religion

Femme à genoux dans un salon, encadrée par deux prêtres alors qu'une autre femme, sur le côté, a le visage caché dans un mouchoir.
 
Confession publique de Mme Graslin dans Le Curé de village, p. 717

 

Dans ses premiers essais et romans de jeunesse, Balzac est extrêmement critique à l'égard de la religion et multiplie les attaques contre le clergé, présentant dans Le Vicaire des Ardennes des abbés et prélats incroyants, mondains et dissolus. Il critique aussi le culte catholique et s'en prend volontiers aux « séductions de la cupidité sacerdotale. » À partir de 1829, toutefois, on note le début d'un changement d'attitude et une évolution vers le catholicisme. Dans des articles de journaux publiés en 1830 et signés d'un pseudonyme, il personnifie l'Église sous les traits d'une vieille édentée, écroulée dans le ruisseau et qui ne remue plus que faiblement. Toutefois, quelques mois plus tard, il est choqué en voyant la foule mettre à sac l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois en février 1831 et se range du côté de la religion, qui lui « apparaît comme un instrument de force et de puissance. » Cette évolution coïncide avec le début de ses relations avec la duchesse de Castries, qui renforce « la conception étriquée et égoïste d'un catholicisme défenseur de l'ordre social. » Il traduit son adhésion au catholicisme dans une série de récits où éclate l'ardeur du néophyte : Jésus-Christ en Flandre (1831), Melmoth réconcilié (1835) et La Messe de l'athée (1836). Il s'agit cependant d'une adhésion de la sensibilité plutôt que d'une démarche intellectuelle : « Mais, d'ailleurs, sur quoi se fondent les croyances religieuses ? Sur le sentiment de l'infini qui est en nous, qui nous prouve une autre nature, qui nous mène par une déduction sévère à la religion, à l'espoir. »

 

À la religion, il assigne pour rôle essentiel de sauvegarder la paix sociale : « Le christianisme, et surtout le catholicisme, étant (...) un système complet de répression des tendances dépravées de l’homme, est le plus grand élément d’Ordre Social. » Il pousse le cynisme jusqu'à faire dire à un de ses personnages : « La religion, Armand, est, vous le voyez, le lien des principes conservateurs qui permettent aux riches de vivre tranquilles. » Il fait toutefois une distinction entre l'aspect politique de sa croyance et sa conviction intime : « Politiquement, je suis de la religion catholique, je suis du côté de Bossuet et de Bonald, et ne dévierai jamais. Devant Dieu, je suis de la religion de saint Jean, de l'Église mystique, la seule qui ait conservé la vraie doctrine. Ceci est le fond de mon cœur. »

 

Dans ses romans, la figure du prêtre est surtout développée dans Le Médecin de campagne, Le Curé de village, Les Paysans, Ursule Mirouët et L'Envers de l'histoire contemporaine. La vie monastique est évoquée de biais, chez des personnages qui se détournent des plaisirs du monde afin de poursuivre leur mission, tels Raphaël (Louis Lambert), Bénassis (Le Médecin de campagne) et Félix de Vandenesse (Le Lys dans la vallée). Quant à la charité, elle est incarnée, dans L'Envers de l'histoire contemporaine, par la Confrérie de la consolation, dont l'inspiratrice est Madame de La Chanterie, un personnage d'un héroïsme et d'une abnégation surhumaine, dont le détachement absolu traduirait de la part de Balzac une « compréhension totale du sens catholique. » L'Église se rachète donc par ses œuvres de charité et son action de bienfaisance sociale, que Balzac exalte souvent à l'encontre de « la peste philanthropique ».

 
Lucas van Leyden, La Tireuse de cartes, 1508. Balzac met en scène dans plusieurs romans une séance de cartomancie chez Mme Fontaine.

 

Le catholicisme de Balzac est toutefois suspect aux yeux des catholiques, car il fait de Jésus un homme comme un autre, qui n'a rien de divin, et dont les guérisons miraculeuses sont expliquées par des phénomènes d'ordre magnétique et nature7. Ainsi que l'auteur l'expose dans Séraphîta, Jésus est un homme qui a pu s'élever jusqu'à l'angélisation totale au terme de trois stades d'élévation spirituelle. Comme l'écrit Louis Lambert : « Jésus était Spécialiste, il voyait le fait dans ses racines et dans ses productions, dans le passé qui l’avait engendré, dans le présent où il se manifestait, dans l’avenir où il se développait ; sa vue pénétrait l’entendement d’autrui. »

 

Adepte de l'occultisme et du magnétisme, Balzac essaie d'expliquer le phénomène religieux par ces faits « scientifiques ». L'illuminisme est sa religion personnelle. Il expose sa croyance aux sciences occultes dans ses derniers romans, Les Comédiens sans le savoir et Le Cousin Pons, où il relate une séance de divination chez une tireuse de cartes. Il est donc resté toute sa vie un disciple de Swedenborg et de Louis-Claude de Saint-Martin, fidèle à une tradition mystique qui passe par sainte Thérèse et Jakob Böhme. Son dessein le plus profond et le plus constant a été, selon Philippe Bertault, de « recommencer pour le mysticisme du prophète nordique ce que saint Pierre fit jadis pour la religion du prophète galiléen [et de] parfaire l'œuvre napoléonienne en établissant par sa propre pensée une sorte de gouvernement intellectuel sur l'Europe. »

 

L’Église catholique prend très tôt ses distances à l'égard de Balzac et, en 1842, met son œuvre à l'Index en raison de son « immoralité ».

Chronologie des œuvres

Après ses œuvres de jeunesse, l'écrivain a bâti l'édifice auquel il songeait depuis 1833 et qu'il avait annoncé en fanfare à sa famille « saluez-moi car je suis un génie ». Il venait de trouver le plan des trois parties de La Comédie humaine.

 

La Comédie humaine

 

Les romans et nouvelles qui composent La Comédie humaine sont regroupés en trois grands ensembles : les Études de mœurs, les Études philosophiques et les Études analytiques. L'ensemble des Études de mœurs est lui-même divisé en Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province, Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie politique, Scènes de la vie militaire et Scènes de la vie de campagne.

 

Nombre d'ouvrages ont été refondus à plusieurs reprises pour mieux s'insérer dans ce vaste plan d'ensemble, qui est allé en se précisant et au moyen duquel Balzac voulait peindre une vaste fresque de la société de son époque. Plusieurs œuvres sont parues dans des journaux en prépublication, mais l'auteur a sans cesse remanié ses textes, comme on peut le voir notamment avec La Femme de trente ans.

 

Le tableau ci-dessous regroupe les composantes en ordre chronologique, selon la première date de publication, même dans le cas d'une parution en revue ou lorsque l'œuvre est ensuite remaniée. Les titres définitifs sont donnés au tome XII de la Bibliothèque de la Pléiade.

1829 Les Chouans, Physiologie du mariage
1830 La Maison du chat-qui-pelote, El Verdugo, La Vendetta, Le Bal de Sceaux, Étude de femme, Une double famille, Gobseck, La Paix du ménage, Une passion dans le désert, Adieu !, Petites misères de la vie conjugale, (Traité de la vie élégante), Les Deux Rêves
1831 La Peau de chagrin, La Grande Bretèche (Autre étude de femme), Sarrasine, Le Chef-d'œuvre inconnu, Les Proscrits, Le Réquisitionnaire, L’Auberge rouge, L'Élixir de longue vie, Jésus-Christ en Flandre, L'Enfant maudit
1832 Madame Firmiani, Le Curé de Tours, Louis Lambert, Maître Cornélius, La Bourse
1833 La Femme abandonnée, La Grenadière, Le Message, Eugénie Grandet, L'Illustre Gaudissart, Le Médecin de campagne, (Théorie de la démarche)
1834 La Femme de trente ans, Ferragus, La Duchesse de Langeais, La Recherche de l'absolu, Les Marana, Un drame au bord de la mer, Séraphîta
1835 Le Contrat de mariage, Le Père Goriot, La Fille aux yeux d'or, Le Colonel Chabert, Melmoth réconcilié
1836 Le Lys dans la vallée, La Vieille Fille, L'Interdiction
1837 Illusions perdues 1 (Les Deux Poètes), La Messe de l'athée, Facino Cane, César Birotteau, La Confidence des Ruggieri, Gambara
1838 Une fille d'Ève, La Maison Nucingen, Les Employés ou la Femme supérieure, Le Cabinet des Antiques
1839 Autre étude de femme, Béatrix, Illusions perdues 2 (Un grand homme de province à Paris), Massimilla Doni, Pierre Grassou, Les Secrets de la princesse de Cadignan, Pathologie de la vie sociale (Traité des excitants modernes)
1840 Pierrette, Un prince de la bohème, Z. Marcas
1841 Mémoires de deux jeunes mariées, Ursule Mirouët, Une ténébreuse affaire, Le Curé de village
1842 La Fausse Maîtresse, Albert Savarus, La Rabouilleuse (Un ménage de garçon), Un épisode sous la Terreur, (Avant-propos à La Comédie humaine)
1843 Honorine, Illusions perdues 3 (Ève et David ou Les Souffrances de l'inventeur), La Muse du département
1844 Modeste Mignon, Un début dans la vie, Gaudissart II, Sur Catherine de Médicis (Le martyr calviniste), Un homme d'affaires
1846 Les Comédiens sans le savoir, La Cousine Bette
1847 Le Cousin Pons
1838-1847 Splendeurs et misères des courtisanes (1 Comment aiment les filles, 2 À combien l'amour revient aux vieillards, 3 Où mènent les mauvais chemins, 4 La Dernière Incarnation de Vautrin)
1848 L'Envers de l'histoire contemporaine (1 Madame de la Chanterie, 2 L'Initié)

À ces 88 titres publiés de son vivant s'ajoutent Les Paysans, resté inachevé et publié en 1855 par Évelyne de Balzac, ainsi que Le Député d'Arcis et Les Petits Bourgeois de Paris, tous deux terminés par Charles Rabou, selon la promesse qu’il avait faite à Balzac peu avant sa mort, et publiés respectivement en 1854 et en 1856

Honoré (de) Balzac 2e partie
Honoré (de) Balzac 2e partie
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Catalogue "Nos artistes se dévoilent" - Christian Vancau

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Voici les 8 pages et photos me concernant  dans ce catalogue publié en 2009.

"On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même "




Christian Vancau-Plasticiens de Libramont-Catalogue Préface de Christian Vancau par Murielle Noiset-Catalogue des artistes de LibramontChristian Vancau-Plasticiens de Libramont-Catalogue Les activités de la Fondation sont  suspendues et l'adresse-mail ci-dessus n'est plus valide


Ma nouvelle adresse-mail : christian.vancau@base.beCe blog commencé en 2007 comporte à ce jour (27 février 2015) 1996 articles, environ vingt-cinq mille photos, Plus de 500.000 visiteurs , une moyenne de 400 visiteurs par jour, et près d 'un million de pages lues . Il ne cesse de s'amplifier !!

Mon journal manuscrit, commencé en 1989, compte 178 volumes et plus de 55.000 pages. une partie en est retranscrite dans ma biographie, sur mon blog, couvrant la période 1980-1997 http://www.christianvancautotems.org

La partie de mon blog intitulée" Ma Biohgraphie" couvre actuellement  mes 60 premières années de vie (de 1937 à 1997)

Patrick Modiano, l'écrivain de l'Incertitude

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Patrick Modiano, l'écrivain de l'Incertitude
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Patrick Modiano, l'écrivain de l'Incertitude
Patrick Modiano, l'écrivain de l'Incertitude

Patrick Modiano, né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain français, auteur d’une trentaine de romans primés par de nombreux prix prestigieux parmi lesquels le Grand prix du roman de l'Académie française et le prix Goncourt. Axée sur l'intériorité, la répétition et la nuance, son œuvre romanesque se rapproche d'une forme d'autofiction par sa quête de la jeunesse perdue. Elle se centre essentiellement sur le Paris de l'Occupation et s'attache à dépeindre la vie d'individus ordinaires confrontés au tragique de l'histoire et agissant de manière aléatoire ou opaque.

 

Le 9 octobre 2014, son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature pour « l'art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l'Occupation », comme l'expliquent l'Académie suédoise et son secrétaire perpétuel Peter Englund, qualifiant l'auteur de « Marcel Proust de notre temps ». Six ans après J. M. G. Le Clézio, il devient le 15e homme de lettres français à recevoir cette récompense. Son œuvre est traduite en 36 langues.

 

Biographie

 

Jean Patrick Modiano naît dans une villa-maternité du Parc des Princes à Boulogne-Billancourt, 11 allée Marguerite ; il est le fils d'Albert Modiano et de Louisa Colpijn, (née en 1918), comédienne flamande arrivée à Paris en juin 1942, connue ultérieurement sous son nom d'actrice de cinéma belge Louisa Colpeyn.

 

Le roman familial (1945–1956)

 

Albert Modiano, orphelin à quatre ans, n'a pas connu son père, un aventurier toscan juif d'Alexandrie, né à Salonique et établi en 1903 avec la nationalité espagnole, comme antiquaire à Paris, 5 rue de Châteaudun, après une première vie à Caracas. Élevé avec son frère, square Pétrelle puis square de la rue d'Hauteville, par une mère anglo-picarde, dans un certain abandon, c'est âgé de trente ans que ce futur père rencontre dans le Paris occupé, en octobre 1942, Luisa Colpeyn, la future mère de l'écrivain, alors traductrice à la Continental.

 

Τrafiquant de marché noir dans sa jeunesse, vivant dans le milieu des producteurs de cinéma originaires d'Europe centrale, Albert Modiano a été, juste avant la guerre et après quelques échecs dans la finance et le pétrole, gérant d'une boutique de bas et de parfums, sise 71 boulevard Malesherbes. Après sa démobilisation14, il s'est trouvé sous le coup de la loi du 3 octobre 1940 contre les juifs mais ne s'est pas déclaré au commissariat comme il en avait l'obligation. En février 1942, soit six mois avant le décret du 6 juin 1942 portant application de cette loi et organisant les déportations, il est entré dans la clandestinité à la suite d'une rafle et d'une évasion. Introduit dans ces circonstances par un ami banquier italien, ou par la maîtresse d'un de ses dirigeants, au bureau d'achat du SD (le service de renseignements de la SS) qu'il fournira par le marché noir, « Aldo Modiano » a, au moment de sa rencontre avec Louisa Colpeyn, commencé d'accumuler une fortune qui durera jusqu'en 1947. Désormais protégé des arrestations, mais pas des poursuites, il s'installe début 1943 15 quai de Conti avec sa nouvelle compagne, là où vécut l'écrivain Maurice Sachs, qui y laissa sa bibliothèque. Le couple mènera la vie de château et fréquentera la pègre jusqu'à la Libération, qui coïncide avec la naissance de leur fils aîné.

 

L'enfant est confié à ses grands-parents maternels venus à Paris pour cela, renforçant chez lui le flamand comme langue maternelle. En septembre 1949, sa mère rentre de vacances à Biarritz sans lui, l'y laissant pour deux ans à la nourrice de son frère Rudy, né le 5 octobre 1947. C'est là qu'à cinq ans, il est baptisé, en l'absence de ses parents, et inscrit dans une école catholique Début 1952, sa mère, rejetante qui souhaite assurer ses tournées en province, installe les deux frères à Jouy-en-Josas, où ils deviennent enfants de chœur, chez une amie dont la maison sert à des rendez-vous interlopes. L'arrestation en février 1953 de cette amie pour cambriolage le ramène pour trois ans dans un foyer désuni où les seuls signes d'attention viennent du catéchisme.

 

L'atmosphère particulière de cette enfance, entre l'absence de son père — au sujet duquel il entend des récits troubles — et les tournées de sa mère, le rend très proche de son frère Rudy. La mort de celui-ci à la suite d'une leucémie à l'âge de dix ans, en février 1957, sonne la fin de l'enfance. L'écrivain gardera une nostalgie marquée de cette période et dédiera ses premiers ouvrages, publiés entre 1967 et 1982, à ce frère disparu en une semaine.

 

L'adolescence terrible (1957–1962)

 

D'octobre 1956 à juin 1960, il est placé en pensionnat, avec d'autres adolescents de parents fortunés, à l'école du Montcel à Jouy-en-Josas, où la discipline et le fonctionnement militaires font de lui un fugueur récidiviste. De septembre 1960 à juin 1962, on l'éloigne un peu plus en le confiant aux pères du collège-lycée Saint-Joseph (Thônes), en Haute-Savoie, prison où il attrape la gale dans un linge rarement changé et éprouve avec ses camarades paysans la solidarité de la faim. De retour en juillet 1961 d'une tournée ruineuse de vingt-deux mois à travers l'Espagne, sa mère trouve son père en ménage avec une blonde Italienne en instance de divorce de vingt ans plus jeune que lui qu'il épousera un an plus tard. Ses parents vivront désormais chacun à un étage de leur duplex commun.

 

Soutenu depuis l'âge de quinze ans par Raymond Queneau, ami de sa mère rencontré en 1960, qui lui donne des leçons particulières de géométrie, il décroche son baccalauréat à Annecy en juin 1962, avec un an d'avance. Comme son père, il a l'ambition balzacienne de faire fortune mais en devenant écrivain. Toutefois, éthéromane, il abandonne définitivement les études à la rentrée suivante, en novembre 1962, en désertant l'internat du lycée Henri-IV à Paris où il a été inscrit en philosophie. Sa belle-mère refuse de l'héberger chez elle, quai Conti, à quelque dix-huit cents mètres de là.

 

Il vient habiter, à la place de son père, chez sa mère. Là, neuf mois plus tôt, en février 1962, il a connu ses premiers ébats amoureux. Sa partenaire, amie de sa mère, était de plus de dix ans son aînée. Pour subvenir aux besoins de cette mère qui n'a pas de contrat, il mendie auprès de son père, qui organise leurs rencontres à l'insu de sa nouvelle épouse.

 

Respirer un air plus léger (1963–1966)

 

Ce n'est que dans le foyer d'une ancienne relation, baby sitter, et de son mari vétérinaire aux haras de Saint-Lô, qu'il peut goûter, le temps renouvelé de quelques vacances, un semblant de vie familiale. À partir de l'été 1963, toujours pour pallier l'impécuniosité de sa mère, il revend à des libraires des éditions remarquables volées chez des particuliers ou dans des bibliothèques. Trois ou quatre fois, la dédicace d'un grand auteur ajoutée de sa main augmente fortement la plus-value, falsification qui deviendra un jeu.

 

 

En septembre 1964, une inscription contre son gré en hypokhâgne au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux, en forme de bannissement ourdi par sa belle-mère, se solde par une nouvelle fugue et une rupture avec son père qui durera près de deux ans. Le soir du 8 avril 1965, envoyé par sa mère chercher auprès de celui-ci un secours financier, il est emmené par la maréchaussée abusivement alertée par cette belle-mère. Son père, sans un mot pour lui, le dénonce au commissaire comme un « voyou ».

 

À la rentrée 1965, il s'inscrit à la Sorbonne en Faculté de Lettres pour prolonger son sursis militaire. Il n'assiste à aucun cours mais fréquente, à Saint-Germain des Prés, des adeptes du psychédélisme et du tourisme hippy à Ibiza. Il retrouve au Flore les précurseurs du mouvement Panique auxquels il soumet son premier manuscrit. C'est donc à un connaisseur qu'en 1966 Le Crapouillot commande pour son « spécial LSD » un article évoquant la génération Michel Polnareff, premier texte publié de Patrick Modiano.

 

Le samedi, Raymond Queneau le reçoit chez lui à Neuilly pour un dîner hilare que prolonge durant l'après-midi une promenade dans Paris évocatrice de Boris Vian. En juin 1966, son père reprend contact avec lui mais c'est pour le persuader de devancer l'appel, ce qui se termine par un échange épistolaire acerbe. Libéré par sa majorité, Patrick Modiano ne reverra jamais son père.

 

Le salut dans l'écriture (1967–1978)

 

Il se présente, dans une interview de Jacques Chancel, comme un admirateur des styles de Paul Morand et de Louis-Ferdinand Céline.

 

Sa rencontre avec l'auteur de Zazie dans le métro est cruciale. Introduit par celui-ci dans le monde littéraire, Patrick Modiano a l'occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. Il y publiera son premier roman en 1967, La Place de l'Étoile, après en avoir fait relire le manuscrit à Raymond Queneau. À partir de cette année, il se consacre exclusivement à l'écriture.

 

Avec Hughes de Courson, camarade d'Henri-IV, il compose un album de chansons, Fonds de tiroirs, pour lesquelles ils espèrent trouver un interprète. Ιntroduit dans le show bizz, Hughes de Courson propose l'année suivante, en 1968, la chanson Étonnez-moi, Benoît…! à Françoise Hardy. Deux ans plus tard, ce sera L'Aspire à cœur chantée par Régine. En mai 68, Patrick Modiano est sur les barricades mais en tant que journaliste pour Vogue.

 

 

Le 12 septembre 1970, il épouse Dominique Zehrfuss, la fille de l'architecte du CNIT, Bernard Zehrfuss. Elle raconte une anecdote symptomatique de la querelle esthétique entre héros et subversifs :

« Je garde un souvenir catastrophique de la journée de notre mariage. Il pleuvait. Un vrai cauchemar. Nos témoins étaient Raymond Queneau, qui avait protégé Patrick depuis son adolescence, et André Malraux, un ami de mon père. Ils ont commencé à se disputer à propos de Dubuffet, et nous, on était là comme devant un match de tennis ! Cela dit, ça aurait été amusant d’avoir des photos, mais la seule personne qui avait un appareil a oublié de mettre de la pellicule. Alors il ne nous reste qu’une seule photo, de dos et sous un parapluie75 ! »

 

De cette union naîtront deux filles, Zina Modiano (1974), future réalisatrice, et Marie Modiano (1978), chanteuse et écrivain.

 

Dès son troisième roman, Les Boulevards de ceinture, le Grand prix du roman de l'Académie française de l'année 1972 l'inscrit définitivement comme une figure de la littérature française contemporaine.

 

En 1973, il écrit, avec le réalisateur Louis Malle, le scénario du film Lacombe Lucien, dont le sujet est un jeune homme, désireux de rejoindre le maquis pendant l'Occupation, que le hasard, un rien, une parole de défiance à l'endroit de sa jeunesse peut-être ou une absence de parole, fait basculer dans le camp de la Milice et de ceux qui ont emprisonné son père. Le scénario est publié chez Gallimard qu'il présente à l'émission Italiques. La sortie du film en janvier 1974 déclenche une polémique au sujet de l'absence de justification du parcours du personnage, ressentie comme un déni de l'engagement, voire une remise en cause de l'héroïsme, et provoque l'exil du cinéaste.

 

Gérard Lebovici lui propose d'écrire pour le cinéma en 1977 en préparant un scénario pour Michel Audiard sur un gangster moderne, Jacques Mesrine. Le film ne se fera pas mais il en restera une amitié durable pour le cinéaste59.

 

En novembre 1978, il parvient à la consécration avec son sixième roman, Rue des Boutiques obscures, en recevant le prix Goncourt « pour l'ensemble de son œuvre ».

 

Thèmes

 

Les romans de Patrick Modiano sont traversés par le thème de l'absence, de « la survie des personnes disparues, l’espoir de retrouver un jour ceux qu'on a perdus dans le passé », avec le goût de l'enfance trop vite effacée13. Son œuvre littéraire est d'abord construite à partir de deux thèmes majeurs : la quête de l'identité (la sienne et celle de son entourage), ainsi que l'impuissance à comprendre les désordres, les mouvements de la société. Ce qui produit un phénomène où le narrateur se trouve presque toujours en observateur, subissant et essayant de trouver un sens aux nombreux événements qui se produisent devant lui, relevant des détails, des indices, qui pourraient éclaircir et constituer une identité. Modiano (ou son narrateur) se montre parfois comme un véritable archéologue de la mémoire, relevant et conservant le moindre document, insignifiant au premier abord, afin de réunir des informations à propos de lui-même, de proches ou bien d'inconnus. Certaines pages sont travaillées de façon à sembler être écrites par un détective ou par un historiographe.

 

Autre obsession de Patrick Modiano, la période de l'Occupation allemande. Né en 1945, il ne l'a évidemment pas connue, mais il s'y réfère sans cesse à travers le désir de cerner la vie de ses parents durant cette période au point de se l'approprier et d'y plonger certains de ses personnages. L'évidente dualité idéologique de ses parents tend ainsi à faire émerger dans ses œuvres des protagonistes à la situation floue, aux limites et profils mal définis (notamment dans la première trilogie, dite « de l'Occupation », que composent ses trois premiers romans).

 

La question du père

 

Le thème du père et de la paternité est central chez Patrick Modiano. D'abord parce qu'il constitue l'épicentre de tout un réseau de thèmes secondaires variables (l'absence, la trahison, l'hérédité…), mais aussi parce qu'il s'agit d'un élément d'autofiction déterminant l'ensemble de son univers romanesque. Ce thème est ainsi majoritairement présent comme toile de fond des récits de Patrick Modiano, et plus directement dans le récit autobiographique Un pedigree.

 

Albert Modiano reste une énigme sur divers points, et l'écriture permet à l'auteur de les développer de façon libératrice. De sa jeunesse, on ignore quasiment tout, hormis sa participation à quelques trafics. Durant l'Occupation, il vit dans l'illégalité complète et utilise une fausse identité (Henri Lagroux) qui lui permet de ne pas porter l'étoile jaune. Mais le plus troublant reste un épisode dans lequel, après avoir été pris dans une rafle, Albert Modiano est emmené à Austerlitz pour un convoi. De façon surprenante, il sera rapidement libéré par un ami haut placé. L'identité de cet individu demeure floue. On suppose qu'il s'agit d'un membre de la bande de la rue Lauriston, c'est-à-dire la Gestapo française.

 

Ayant pour habitude de rencontrer son fils dans des lieux hautement fréquentés, comme les halls de gares et d'hôtels, Albert Modiano est toujours préoccupé par de mystérieuses affaires. Patrick décide à l'âge de dix-sept ans de ne plus le revoir. Il apprendra sa mort (jamais élucidée), sans jamais connaître le lieu de l'inhumation.

Œuvre

Romans et récits

Littérature d'enfance et de jeunesse

Pièce de théâtre

Essais

 

Récompenses et distinctions

Mes trips des année sixties dans l'Ex-Yougoslavie

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Mes trips des année sixties dans l'Ex-Yougoslavie
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La Yougoslavie sous tous ses aspects en 1961, 67, 68, 69 et 70, lors de mes 5 séjours dans ce pays

Le départ de Liège par Cologne- Heidelberg, Münich, Villach en Autriche, l'embarquement à Bad Gastein, sur le petit train, pour passer la montagne, (Les Alpes dinariques) juste au pied de la "Villa" d'Hitler, à Berchtesgaden, avec notre petite "Coccinelle" 230NM Badgastein1.jpg Berchtesgaden06848.jpgLe passage de la montagne et l'arrivée en Slovénie au petit matin, du côté de Bled, pour ceux qui connaissent. Un lac merveilleux. J'avais roulé toute la nuit en traversant l'Allemagne et l'Autriche et je m'endormais dans la coccinelle à l'aube, après avoir franchi les Alpes. J'étais au bord du Lac, dans les brumes, un rêve étrange, oui j'étais en Slovénie...bledislandBLEDch01

Je commence par l'Istrie,.Nous campions à Rabac, sur la côte Est. Nous avons visité Trieste, Rijeka, Opatija, Porec, Rovinj, Pula, Medulin etc... et nous avons même poussé jusque Venise. Je pense que c'était en 1970.

istrie2 . Là c'était en 1970. Notre Camping à Rabac, pointe Sud1969 ISTRIE-RABAC-copie-1

Sur la plage de Rabac avec ma fille Valérie, il y a 42 ans. Nous n'avons pas la même couleur de peau1969 ISTRIE-copie-1

La Slovénie avec les cascades de PLITVICE 1969 PLITVICE1969 PLITVICE 002Ma fille et sa maman dans les chutes de Plitvice. Remarquez les talons-hauts ou eaux

Ensuite Ljubliana, capitale de la Slovénie et ses biennales de sculptures et de gravuresLjubljana Ljubljanica1

Notre campement de base, avant  Zadar, en Dalmatie, à Starigrad-Plakenica. A l'horizon les Monts Velebit1968 Yougoslavie Starigrad-Paklenica1967 Yougoslavie Starigrad Monts VelebitCi-dessous, Valérie devant le Mont Velebit. Elle aura bientôt 8 ans et déjà prépare sa future collection de chapeaux1970-2 Valérie à Starigrad-Paklenica

 La Côte dalmate.

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trogir-jan-2006Pakostane sur la plage avec ma fille Valérie1970 PAKOSTANE 002-copie-2pakostane 1

 Nous sommes toujours à la fin des années 60. Tito règne en maître absolu et tient tête à Stalin et son compagnon d'armes, le célèbre Djilas est toujours en prison. Dans des villes comme celles-ci,, Split, Skoplje (Macédoine yougoslave), ou Belgrade et Zagreb, il m'arrive de parler avec des opposants au régime serbe, souvent des étudiants et on parle à voix basse à la nuit tombante dans des cafés obscurs. Ca c 'est en 1961. Trente ans plus tard ce sera la guerre et la dislocation de la Yougoslavie. L'Occident les fascine. Ils veulent que je leur envoie des livres, journaux, le tout à voix basse. Même scenario lorsque je discute avec des opposants minoritaires albanais au KOSOVO lorsque nous arrivons dans la région d'Okhrid, bien au-delà de Dubrovnik, au bord de ce lac immense bordé par la Yougoslavie, l'Albanie et la Grèce. Mêmes confidences à Pristina et à Pec. Nous sommes bel et bien dans une dictature, ouverte au Tourisme occidental . Même schema que l'Espagne de Franco. Dictature de gauche et dictature de droite.Elles se valent, elles sont toutes les deux merdiques.  Mon avantage est d'avoir appris le Serbo-Croate et donc d'être un touriste un peu à part car aucun touriste ne parle le serbo-croate. Un tour rapide ci-dessous. J'étais déjà venu dans tous ces lieux en 1961,  j'avais 23 ans

  Primosten...un bijouprimosten 124945

primosten42 (1)sans oublier l'Ile de Brac avec SupetarBrac

supetarMoi a Supetar en 1970, en brigand albanais

1970-SUPETAR3.jpg1970-SUPETAR-004.jpgMe voici à SPLIT, dans l'enceinte du Palais de Dioclétien1968 Yougoslavie SPLIT-copie-11968 Yougoslavie SPLIT 001SPLIT-Hebrard overall color restitution800px-Split00857

SMOSTAR et la Vallée de la Neretva. Le pont est encore intactMOSTARph00x129

SARAJEVO avant les bombardements1969 SARAJEVO 002

 Sarajevo-1969-1-1.jpg Sarajevo. Ma fille Valérie et moi au resto. En fond de scène, la ville qui sera détruite, vingt et un an plus tard

Sans oublier le dérour par la Vallée de la NERETVA et son village-bijou, MOSTAR, dont le pont turc n'a pas encoré été bombardéMOSTARph00x129.jpgAprès le bombardementMostar-Pont--Guerre-1993.jpg

Dubrovnik sur laquelle je m'étends un peu car c'est un bijou que j'avais découvert depuis 1961, un Venise en petit et vous savez, pour moi, où il y a de l'eau  il y a du palsirdubrovnik

Dubrovnik est une ville et une municipalité de Croatie, capitale du Comitat de Dubrovnik-Neretva. L'ancien nom est Raguse, capitale de laRépublique maritime connue sous le nom de République de Raguse. Ses habitants, ainsi que ce qui s'y rapporte, s'appellent encore desragusains.

Au recensement de 2001, la municipalité comptait 43 770 habitants, dont 88,39 % de Croates, 3,26 % de Serbes, et 3,17 % deBosniaques1 et la ville seule comptait 30 436 habitants2.

Elle a pour devise « La liberté ne se vend pas même pour tout l'or du monde ».

 

Située au sud de la côte dalmate, à proximité de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, la ville-forte de Dubrovnik est un des hauts lieux touristiques de Croatie. Cette ville portuaire porte en effet de nombreux témoignages de sa très riche histoire, au travers de ses monuments et de ses rues pavées.

La principale d'entre elles, la Placa (ou Stradun), est une large avenue dallée tracée au milieu de la ville, sur l'ancien marécage qui séparait la Raguse latine sur le rocher de Dubrava sur le continent. Lorsque la ville s'agrandit au cours du Moyen Âge, elle assécha ce marais et en fit une artère.croatie-dubrovnik 41

Le climat de la ville est marqué par des étés chauds et humides ainsi que par des hivers froids, mais tempérés par la proximité maritime. Ses caractéristiques sont semblables à ceux de la plaine du Pô en Italie, sur la côte adriatique opposée.

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L'artère principale de la vieille ville

Histoire Moyen Âge et époque moderne 

 

Article détaillé : République de Raguse.

Raguse est fondée durant la première moitié du viie siècle. Dès sa fondation, la ville est placée sous la protection de Byzance. En 980, la ville devient le siège d'un évêché. À l'instar de Venise dont elle devient concurrente, Raguse sait tirer parti de sa position côtière pour développer un commerce maritime lucratif.

Elle est gouvernée par un recteur, élu chaque mois. Celui-ci est logé au palais du recteur, où il ne reçoit plus ni amis, ni famille, se consacrant entièrement à sa tâche. La République de Ragusecomprend uniquement les ports de Raguse et de Ragusavecchia (Cavtat) jusqu'en 1120, date à laquelle elle s'étend à son arrière-pays.

Entre 1180 et 1190, le Grand Prince de Rascie Stefan Nemanja essaie à deux reprises de s'emparer de la République de Raguse, sans succès. En 1184, l'armée des trois frères, (Miroslav et Stracimir rejoint Nemanja dans cette campagne), est devant les murs de la riche République de Raguse. La ville est chrétienne et peuplée d'Italiens venant de l'ancienne province de la Dalmatie, comme toute la région, mais elle est jalouse et surtout très fière de son indépendance, et elle résiste à l'armée de Nemanja deux fois de suite. En effet, après un premier échec en 1184, Nemanja revient en 1185 devant ces murs, pour subir un nouvel échec militaire. En 1186, Nemanja décide alors de libérer les autres villes de la région qui étaient sous domination byzantine, l'armée serbe prend les villes de Svac, Bar, Danj, Sard et Ulcinj avec une étonnante rapidité. Entre 1233 et 1242, la République étend à nouveau ses possessions dans l'arrière-pays.

L'importance de son trafic la conduit à établir la première quarantaine en 1377 pour se protéger de la peste noire.

Après la quatrième croisade, elle passe sous la domination de Venise, jusqu'en 1358. En 1358 (traité de paix de Zadar), la République de Raguse reconnaît la suzeraineté du roi de Hongrie, à qui elle verse un tribut jusqu'en 1526, après la bataille de Mohács. L'autorité hongroise ne porte cependant que sur les impôts et la flotte et on fait donc traditionnellement débuter l'indépendance de la République de Raguse à 1358.

La République reçoit l'île de Meleda (Mljet) puis les alentours de Slano en 1399. Entre 1427 et 1451, elle achète la région des Konavle auroyaume de Bosnie.

En 1409 et en 1417, Venise lui conteste le monopole du commerce dans la ville de Drijeva, qui est alors possession du royaume de Bosnie. Elle échoue par deux fois, et Raguse reste maîtresse du commerce du sel (salines de Ston), qui passait par cette ville.

En 1416, elle est le premier état européen à abolir l'esclavage et, donc, à interdire le commerce des esclaves. Durant les xve et xvie siècles, elle développe son commerce entre l'Europe ottomane et les ports de la Méditerranée. Au xvie siècle, la flotte de commerce de la République compte 160 navires.

L'avancée turque dans les Balkans, et notamment la conquête de la Serbie, nuit gravement au commerce de la République. Elle signe en 1442 un traité avec les Ottomans; ce traité autorise les marchands de Raguse à commercer dans les Balkans, moyennant le paiement d'une taxe.

Farouchement catholique, la République réserve les postes de la magistrature aux membres de cette religion et oblige parfois les orthodoxes à se convertir. En 1492, elle accueillit toutefois un groupe de Juifs expulsés d'Espagne.

À la fin du xve siècle, des conflits opposent Venise aux Hongrois, puis Venise aux Ottomans pour le contrôle du marché de Drijeva, nuisant ainsi gravement au commerce des marchands de Raguse, qui en avaient le monopole. Il faut attendre 1503 pour qu'un traité de paix soit signé.

Tout comme Venise, elle offre assistance à l'alliance musulmane lors de la bataille de Diu contre les Portugais, en 1509, dans l'Océan Indien.

Après 1526, elle paie un tribut aux Ottomans, et ce jusqu'en 1718. Le tribut s'élevait alors à 12 500 ducats par année. La république ne se relève jamais complètement de la crise du commerce maritime en Méditerranée et du tremblement de terre de 1667 (plus de 5 000 morts).

En 1699, elle cède deux portions de terre à l'Empire ottoman. De cette manière, Venise ne peut plus l'attaquer que par la voie maritime, et non plus par voie terrestre. Ceci est à l'origine de l'unique accès à la mer de la Bosnie dans la région de Neum.

 
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Napoleon abolit la République de Raguse et l'intégra dans le Royaume d'Italie en 1808

En 1806, Raguse fut assiégée durant un long mois par les flottes russes et monténégrines qui envoyèrent plus de 3 000 boulets sur la cité. La République fut contrainte de capituler face aux forces armées de l'Empire français qui mit un terme au siège et sauva Raguse. Menée parNapoléon, l'armée française entra dans Raguse en 1806.

En 1808, le maréchal Marmont abolit la République de Raguse et l'intégra dans le Royaume d'Italie. Il devint le recteur de Raguse. L'italienne c'est le langue officielle de Raguse.

La puissance commerciale qu'elle acquiert ainsi est la source de la puissance politique qu'elle sauvegarde jusqu'à l'annexion en 1808 par Napoléon Bonaparte (en 1810 incorporation dans les provinces illyriennes dirigées par Marmont puis Fouché).

La ville de Raguse a officiellement changé son nom dans les langues occidentales en Dubrovnik en 1918, avec la chute de l'empire d'Autriche-Hongrie et à la suite de son incorporation dans le Royaume des Serbes, des Croates, des Slovènes, plus tard le Royaume de Yougoslavie.

 

Époque récente  

Le 1er octobre 1991, l'Armée populaire yougoslave attaque et encercle Dubrovnik pendant la guerre d'indépendance croate. Le siège dure jusqu'à mai 1992. La plus grosse attaque d'artillerie eut lieu le 6 décembre 1991, tuant 19 personnes et en blessant 60. Le nombre total de victimes dans cette région est de 114 civils tués, selon la Croix-Rouge, dont le poète Milan Milisić .

 

De 1992 à 1993, la ville est par ailleurs la cible de tirs de l'armée serbo-monténégrine postée sur les hauteurs de Zarkovica, au nord est de la ville, pendant la guerre d'indépendance de la Croatie.

L'attaque contre Dubrovnik vise à compromettre une société politique monténégrine réticente dans les entreprises militaires décidées par Slobodan Milošević : on raconte aux réservistes monténégrins que les « Oustachis » attaquaient le Monténégro, et ils mettent à sac la région, notamment Cavtat et la vallée des Konavle.

Reconstruction

68 % des bâtiments de la vieille ville auraient été touchés directement ou indirectement par les tirs d'obus.

La reconstruction s'est déroulée, autant que possible, dans le respect des techniques traditionnelles, tout en appliquant des normes anti-sismiques nouvelles, dans cette région géologiquement instable.

La restauration des toitures fut particulièrement problématique, les matériaux traditionnels n'étant plus disponibles en quantité suffisante. Les anciennes tuiles furent ainsi progressivement remplacées par de nouvelles, bâtiment par bâtiment. Ces nouvelles tuiles proviennent d'une fabrique située à côté de Toulouse.

Transport 

La ville est desservie par l'Aéroport de Dubrovnik situé à 20 km au sud de la ville près de Čilipi. La ville sera dans le futur desservie par l'autoroute A1.

Tourisme Ici L'ïle de LOKRUM au Sud de DubrovnikLokrum-Island

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La fontaine d'Onofrio.

Dubrovnik, qui déroule ses remparts sur la côte dalmate, au bord de l'Adriatique, est redevenue un lieu de villégiature. L'enjeu est de taille pour le pays, qui devrait rejoindre l'Union européenne le 1er juillet 2013, et dont le tourisme représente près d'un quart du produit intérieur brut. L'ancienneRaguse, qui fut au xve siècle une République rivale de Venise, renommée Dubrovnik en 1918 à la chute de l'empire austro-hongrois, est aujourd'hui une ville-musée, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Entre 1991 et 1993, les deux tiers de ses bâtiments ont été détruits ou endommagés, mais ils ont été restaurés avec soin entre autres grâce à des fonds étrangers. Les visiteurs ne s'y trompent pas. Les mois d'été, sur le Stradum, l'artère principale de la ville, la foule est aussi serrée que sur un quai de métro aux heures de pointe.

 

  DUBROVNIK

dubrovnik1.jpgLe village de SVETI STEFAN au Sud de Dubrovnik. On descend vers l'AlbanieSveti Stefan1

Les Bouches du KotorKOTOR2

Le Lac d'OHRID faisant frontière entre la Yougoslavie, l'Albanie et la Grèce.Ohrid1

Et enfin l'extrême sud de la côte dalmate, près de la frontière albanaise, nous avons séjourné à ULCINJE, sur la plage désete, en 1967, avec un ami californien rencontré à Starigrad-Paklenitsa (David Lee Hofmann). Et là nous sommes en plein monde musulmanulcinj5.jpgulcinje4.jpgulcinje3.jpgEnsuite les remontées vers le Nord par l'intérieur du pays. Kosovo,Macédoine yougoslave, Serbie, Croatie

Le village de PETCH au Montenegro(PEC)PEC 1PEC-2.jpg

SKOPJE avant le tremblement de terre: Les Bains turcsskopje8x

Et l'Horloge de la Gare, arrêtée à l'heure du tremblement de terre

Skopje4

Et enfin NICH sur la route de la Bulgarie, Nich et sa tour des crânes(NIS

)La première révolte serbe contre les Turcs commença en 1804, sous le commandement Karageorges (« Georges le Noir »). En 1809, Niš était encore tenue par les Ottomans. Profitant du fait que les Turcs étaient en guerre contre la Russie, les insurgés marchèrent sur le sud de la Serbie. Le 27 avril 1809, 16 000 soldats serbes, commandés par Miloje Petrović, approchèrent des villages de Kamenica, Gornji et Donji Matejevac, à proximité de la ville. Les Serbes creusèrent six tranchées, dont la plus importante se trouvait sur le mont Čegar, commandée par le voïvode Stevan Sinđelić à la tête de 3 000 hommes. Le 31 mai 1809, les Turcs, au nombre de 10 000 hommes, se lancèrent à l'assaut de la tranchée. La bataille du mont Čegar dura toute la journée. Quand Sinđelić se rendit compte qu'il allait être vaincu, il fit exploser ses réserves de poudre, ce qui provoqua sa propre mort, ainsi que celle de nombreux soldats serbes et ottomans. Le grand vizir Hurşid Ahmed Paşa, qui commandait l'armée ottomane, ordonna alors, en signe d'avertissement et comme symbole de la défaite serbe, de construire la tour de Ćele kula(la « tour aux crânes »), à laquelle il fit incorporer 952 crânes appartenant aux insurgés serbes. En 1833, le poète Lamartine, de passage dans la région, apposa une plaque sur la tour. On peut y lire les mots suivants : « Qu'ils laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l'indépendance d'un peuple, en leur montrant à quel prix leurs pères l'ont payée ». Un monument célébrant le souvenir de ce combat a été érigé au mont Čegar en 1927.Nis-Tour-des-Cr-nes.jpg

Et en remontant par l'intérieur des terres....

BELGRADE, c'est pas la joieBelgrade3Belgrade2.jpgBANJA LUKA en BosnieBanja LukaZAGREBZagreb1Toutes ces années sont développées dans d'autres articles de mon blog. Ceci n'était qu'une tournée générale

Via Dominique Henneaux

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Bono canta a dúo con Pavarotti "Miss Sarajevo"

Antonin Artaud et Hugo Horiot, L'Empereur...

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Antonin Artaud et Hugo Horiot, L'Empereur...

Antonin Artaud et Hugo Horiot, L'Empereur Cannibale....


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La chanson que me résume le mieux, c'est « Imagine ». Quelle est la tienne ?

Alphonse Allais

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Alphonse Allais est un journaliste, écrivain et humoriste français né le 20 octobre 1854 à Honfleur (Calvados) et mort le 28 octobre 1905 à Paris.

 

Célèbre à la Belle Époque, reconnu pour sa plume acerbe et son humour absurde, il est notamment renommé pour ses calembours et ses vers holorimes. Il est parfois considéré comme l'un des plus grands conteurs français.

 

 

 

 

Biographie

 
Sa maison natale à Honfleur.

 

Alphonse Allais est fils d'un pharmacien de Honfleur et cadet d'une fratrie de cinq enfants. Jusqu'à l'âge de trois ans, il ne prononce pas un mot, sa famille le croyait muet3. À l'école, Alphonse semble plutôt se destiner à une carrière scientifique : il passe à seize ans son baccalauréat en sciences. Recalé à cause des oraux d'histoire et de géographie, il est finalement reçu l'année suivante. Il devient alors stagiaire dans la pharmacie paternelle, mais ses expériences et ses faux médicaments ne sont pas du goût de son père, qui l'envoie étudier à Paris. En fait d'études, Alphonse préfère passer son temps aux terrasses des cafés ou dans le jardin du Luxembourg, et ne se présente pas à l'un des examens de l'école de pharmacie. Son père, s'apercevant que les fréquentations extra-estudiantines de son fils ont pris le pas sur ses études, décide de lui couper les vivres. Pour subsister, il s'essaye d'abord à la photographie, sur les traces de son ami Charles Cros, mais ne connaît pas le succès. Il décide alors de s'essayer au métier de journaliste, publiant des chroniques loufoques dans diverses revues parisiennes. Avec ses amis du Quartier latin, il fait aussi partie de plusieurs groupes fantaisistes comme Les Fumistes, Les Hydropathes ou Les Hirsutes.

 

En 1880, après avoir terminé sans succès ses études de pharmacie, il devient collaborateur du journal Le Chat noir, dans lequel il signe pour la première fois en 1883. C'est grâce à ses écrits humoristiques et à ses nouvelles écrites au jour le jour qu'il connaît le succès. En 1886, il devient directeur du Chat noir et continue à publier chaque jour des contes et d'autres œuvres courtes dans des journaux tels que le Gil Blas ou, à partir de 1892, Le Journal.

 

C'est à cette période qu'il sort ses premiers recueils : À se tordre (1891) et Vive la vie ! (1892). Au cœur de la Belle Époque, il devient célèbre et populaire grâce à son écriture légère et à son humour déplacé, ses calembours et ses vers holorimes.

 
Alphonse Allais vers 1899.

 

En 1895, il se marie avec une jeune femme de vingt-six ans, Marguerite Marie Gouzée, fille d'un brasseur d'Anvers. En 1899, il devient rédacteur en chef d'un journal humoristique, Le Sourire, créé en 1897 (?) par Maurice Méry, pour rivaliser avec Le Rire. Il continue aussi à publier des recueils : Ne nous frappons pas sort en 1900 et Le Captain Cap, personnage qui incarne le goût de l'absurde caractéristique d'Alphonse Allais, paraît en 1902. Mais derrière son écriture légère et son style narquois, on sent dans les écrits d'Allais une sorte de déception ; ses critiques des militaires, des politiques et des curés sont toujours empreintes d'un certain pessimisme.

 

Il meurt frappé d'une embolie pulmonaire, consécutive à une phlébite pour laquelle son médecin lui ordonne de rester au lit pendant six mois. Négligeant cette recommandation, il va au café, comme tous les jours et, à un ami qui le raccompagne à son domicile, 24 rue d'Amsterdam, où il habitait en l'absence de sa femme, il fait sa dernière plaisanterie :

« Demain je serai mort ! Vous trouvez ça drôle, mais moi je ne ris pas. Demain, je serai mort ! »

Comme il l'avait annoncé, il meurt le lendemain. Il est enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen. À la fin de la Seconde Guerre mondiale (en 1944), une bombe de la Royal Air Force a totalement pulvérisé sa tombe… Ses cendres « virtuelles » ont été transférées à Montmartre en 2005.

 

Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et un spécialiste de la théorie de l'absurde, mais il est aussi l'auteur, moins connu, de travaux scientifiques : recherches sur la photographie couleur, dépôt d'un brevet pour le café lyophilisé, travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc. C'est en effet Alphonse Allais, qui a découvert, dès 1881, le café soluble lyophilisé dont il a déposé le brevet le 7 mars 1881 sous le numéro n°1415207 bien avant donc que Nestlé, grâce à son chimiste alimentaire Max Morgenthaler (de), le reprenne en 1935 et lance le Nescafé.

L'univers d'Alphonse Allais

 
Affiche de la campagne électorale pour l'élection législative du 20 août 1893 d'Albert Caperon dit « Captain Cap ». Alphonse Allais faisait partie de la liste électorale.

L'écrivain

Poète autant qu'humoriste, Alphonse Allais a cultivé entre autres le poème holorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones. Exemples :

« Par les bois du djinn où s'entasse de l'effroi,
Parle et bois du gin, ou cent tasses de lait froid. »

ou encore :

« Alphonse Allais de l'âme erre et se f… à l'eau.
Ah ! l'fond salé de la mer ! Hé ! Ce fou ! Hallo. »

Il sait à l'occasion pratiquer des effets déceptifs, tel celui du vers suivant :

« Ah ! Vois au pont du Loing : de là vogue en mer Dante.
Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse. »

suivi du commentaire de bas de page :

« La rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité. »

L'effet déceptif peut s'étendre à la dimension d'une nouvelle entière, comme l'a montré Umberto Eco dans son étude Lector in fabula, qui analyse la nouvelle d'Allais intitulée Un drame bien parisien.

Son art de « tirer à la ligne » était proverbial. Il est vrai qu'il faisait même cela avec esprit : « … On étouffe ici ! Permettez que j’ouvre une parenthèse. »

Quelques personnages reviennent de façon récurrente dans le monde d'Alphonse Allais. Le Captain Cap, de son vrai nom Albert Caperon, est un personnage qui a son franc-parler et affirme : « La bureaucratie, c'est comme les microbes : on ne parlemente pas avec les microbes. On les tue ! ». Son apparition est prétexte à fournir des recettes de cocktails.

 

Francisque Sarcey, critique théâtral du journal le Temps et personnification du « gros bon sens » bourgeois, est souvent cité dans les contextes les plus loufoques. La « victime » ne s'en formalisait pas, et se réjouissait même d'être imitée — Allais signait volontiers de son nom, ou de celui de Sarcisque Francey — par un écrivain aussi spirituel. Un autre auteur lui ayant emprunté le procédé, Allais tint à mettre les choses au point : « Deux personnes seulement à Paris ont le droit de signer Francisque Sarcey : moi-même d'abord, et Francisque Sarcey ensuite. »

 

Dans plusieurs nouvelles, Alphonse Allais ridiculise, sous couvert de les louer, les thèses de l'économiste Paul Leroy-Beaulieu, adepte du protectionnisme.

 

Il ne se prive pas de mettre en scène François Coppée, Loïe Fuller, Liane de Pougy, Cléo de Mérode, Paul Déroulède et d'autres gloires de la Belle Époque.

Autres formes d'art

 
Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige, 1883.
Fichier audio
Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd (info)
Une page de composition vierge, parce que « les grandes douleurs sont muettes.
Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd - Alphonse Allais.jpeg
 
 
 
 

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  • Alphonse Allais est l'auteur de certaines des premières peintures monochromes : inspiré par le tableau entièrement noir de son ami Paul Bilhaud, intitulé Combat de nègres dans un tunnel, présenté en 1882 au salon des Arts Incohérents (qu'il reproduira avec un titre légèrement différent), il présente aux éditions suivantes de ce salon ses monochromes, dont par exemple Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge (1884), ou encore Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige (1883), qui précèdent d'une génération le Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch.
  • Il est aussi, bien avant John Cage ou Erwin Schulhoff, mais sans jamais se prendre au sérieux, l'auteur de la première composition musicale minimaliste : sa Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd, est une page de composition vierge, parce que « les grandes douleurs sont muettes ».

Publications

Principaux ouvrages

  • À se tordre. Paris, Ollendorff, 1891
  • Vive la vie ! Paris, Flammarion, 1892
  • Pas de bile! Paris, Flammarion, 1893
  • Le Parapluie de l´escouade. Paris, Ollendorff, 1893
  • Rose et Vert Pomme. Paris, Ollendorff, 1894
  • Deux et deux font cinq. Paris, Ollendorff, 1895
  • On n'est pas des bœufs. Paris, Ollendorff, 1896
  • Le Bec en l'air. Paris, Ollendorff, 1897
  • Amours, délices et orgues. Paris, Ollendorff, 1898
  • Pour cause de fin de bail. Paris, Ed. de la revue blanche, 1899
  • L'Affaire Blaireau, 1899
  • Ne nous frappons pas. Paris, Ed. de la revue blanche, 1900
  • Le Captain Cap. Paris, Juven, 1902
  • À l'œil, ( œuvre posthume ) 1921
  • Les Templiers, ( œuvre posthume ) 1952
  • La Vie drôle. La Table Ronde, coll. Petite Vermillon, 1994

Il nomme un de ses ouvrages Le Parapluie de l'escouade pour deux raisons : « 1° Il n'[y] est sujet de parapluie d'aucune espèce ; 2° La question si importante de l'escouade, considérée comme unité de combat, n'y est même pas effleurée ». (Boris Vian retiendra l'idée pour son titre L'Automne à Pékin). Quelques lecteurs grincheux ayant protesté, Allais intitula son volume Pour cause de fin de bail en justifiant l'opportunité du titre par le fait que « son bailleur lui signifiait son congé à la fin du mois. »

Postérité

Académie Alphonse Allais

À l’occasion du centenaire de la naissance d’Alphonse Allais10, l’ Académie Alphonse-Allais est créé en 1954 à Honfleur à l’initiative d’Henri Jeanson. Elle remet, chaque année, le Prix Alphonse-Allais, un prix littéraire.

Références à Allais

  • Allais proposa en 1905 de remplacer les fortifications entourant alors Paris par une grande plage de sable, un projet qu'il nomma… « Paris-Plage »12.

Musée

Chaque samedi après-midi, des visites gratuites du Petit Musée d'Alphonse (laboratoire des potards Allais) ont lieu dans l'arrière-boutique de la pharmacie du Passocéan de Honfleur, lieu de naissance d'Alphonse Allais. C'est le plus petit musée du monde, dont le conservateur-guide officiel-homme d'entretien (CGHE) est Jean-Yves Loriot.

 

L'Association des amis d'Alphonse Allais (AAAA) est une organisation regroupant des personnes qui apprécient l'humour d'Alphonse Allais. Elle a son siège social au restaurant La Crémaillère 1900, place du Tertre, à Montmartre. Les académiciens Alphonse Allais (AAA) se sont réunis chaque premier dimanche du mois en 2010 et 2011 au théâtre du Petit Hébertot à Paris où ils tinrent en public leurs séances dites « du dictionnaire ». Ce Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures a donc pour auteur un collectif de l'Académie Alphonse Allais. Il a été publié en novembre 2011 aux éditions Le Cherche midi, et réédité en 2013 dans la collection Points des Éditions du Seuil.

 

Alphonse Allais
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CITATIONS D'ALPHONSE ALLAIS
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de Alphonse Allais

 
 

« Impossible de vous dire mon âge, il change tout le temps. »

de Alphonse Allais

« Impossible de vous dire mon âge, il change tout le temps. »

 

« J’ai connu bien des filles de joie qui avaient pour père un homme de peine. »

de Alphonse Allais

Extrait de Le Chat noir - 11 Janvier 1890

 

Sur sa Tombe ;

CI-GÎT ALLAIS
SANS RETOUR...

 

 
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Mon Initiation au REIKI . Le point après 5 ans

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Je signale qu'au départ je me suis engagé dans cette aventure du Reiki d'Usui, en décembre 2009, pour sauver mon oeil droit atteint de" macula",(DMLA=Déficience maculaire liée à l'âge) macula qui après quatre interventions chirurgicales pratiquées de juin à décembre 2009 (injections de Lucentis" dans la rétine") semblait ne pas pouvoir être endiguée.Vancau Juin 2009

Face à une médecine occidentale qui ne semble pas pouvoir résoudre mon problème, je me suis, comme beaucoup, tourné vers l'Orient, me disant que, même si je perdais mon oeil, j'aurais au moins gagné quelquechose d'autre, perspective nettement plus intéressante que celle qu a consisté jusqu'ici, à me coucher sur un billard, quatre fois consécutives, pour me faire injecter, à titre de cobaye, un produit (Lucentis) arrivé sur notre marché européen en 2007 et dont personne ne connait encore l'efficacité réelle.chakras-607x442.jpg

 Il s'agit donc ici du Reiki de Mikao USUI, 1er degré, appelé le SHODEN

Cette initiation a commencé le dimanche 27 décembre 2009, à 9h00 du matin et s'est terminée à 21h3O

Outre de longs échanges verbaux et enseignements de ce qu'est le Reiki, j'ai réalisé avec Jean-Claude Javaux, Reiki Master, site: www.etoilage.com   : 


1)Trois expériences de méditation, portant notamment sur les cinq préceptes du Reiki (Gokaï), appelés aussi les préceptes d'USUI (Mikao Usui, un moine bouddhiste japonais qui a formulé les bases de ce qui allait devenir le Reiki dans le Japon du début du XXe siècle) et tirés de ses enseignements spirituels (voir ci-dessous)

2) Quatre  initiations ayant pour but, par diverses impositions des mains, de faire circuler mes énergies internes et celles de l'univers dans tous mes canaux de circulation internes et de faire entrer en moi les énergies universelles après les avoir captées.
REIKI Vancau

On pourrait voir l'intérieur d'un corps, c
omme traversé par de multiples rivières et canaux contenant (C'est aussi la position de départ de toute méditation), avant d'élever à nouveau ses mains vers le ciel pour capter l'énergie universelle, celle que nous avons reçue de nos parents lors de notre conception, mais aussi celle de la connexion établie entre nous et la force de vie universelle

Jean-Claude Javaux mon initiateur "ReikiMaster "a d'abord suivi un processus initiatique de la voie du Reiki (depuis 1998) via ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui la "voie occidentale", à savoir celle qui a été transmise via Mme Takata; Cette dernière même si elle a transmis les acquis reçus par un élève de Mikao Usui, a toutefois cru devoir occidentaliser sa pratique en lui en levant le côté oriental. Une opération marketing pour faire entrer cette voie dans un Occident qui se méfiait de l'Orient. Dans cette voie, il a suivi trois initiations.
Depuis mai 2006, il s'engage dans ce que l'on pourrait appeler la voie japonaise ou encore le Reiki de la voix intérieure, transmise en Europe par une lignée initiatique directement issue de Sensei japonais et qui donnent ainsi une approche vraisemblablement plus respectueuse de l'enseignement originel de Mikao Usui. Dans ce chemin, il a reçu via Patrice Gros, les 1er degré(Shoden), le 2e degré et ensuite le 2e degré " chu den-enseignement Usui Teate ".
 Et en septembre 2008, il a reçu, via Frans Stiene, le 3e degré, également dans cette voie japonaise. Se sentant en parfaite harmonie avec cette façon de transmettre le Reiki, c'est donc cette voie qu'il a adoptée à partir de cette date.


Voir le site : www.etoilage.com

Coin Reiki et de feu 002

Où en suis-je deux mois plus tard en cette fin février 2010 ???. (Mon initiation date du 27 décembre) J'ai pratiqué mes méditations avec imposition des mains, tous les jours, environ une heure par jour, en fin d'après-midi et en soirée. La première chose qui me frappe est ma facilité à capter immédiatement l'énergie dans mes mains, ça bouillonne et rien que celà prouve qu'il s'est passé quelquechose lors de mon initiation

Position des mains pour gapter les énergies, dite position du GASSHO

gassho-jap2

Je traîte mes plantes en imposant les mains, notamment la plante qui se trouve sur la photo ci-dessus à la gauche du Bouddha et que j'ai achetée, mourante et jaunie dans une grande surface, parce qu'elle me plaisait, que je voulais la sauver et tenter l'expérience. Aujourd'hui elle est resplendissante et pourtant nous sommes en hiver. La voici aujourd'hui :
Papyrus 002
Quand j'approche mes mains, je les place au-dessus des feuilles, celles-ci se mettent à trembler (non il n'y a pas de courant d'air dans mon coin de feu), c'est impressionnant On doit également entourer de ses mains la base de la plante, voire même le pot qui la contient, afin d'agir sur les racines Et vous laissez vos engrais de côté.

Je voudrais rappeler que je suis plutôt cartésien (juriste de formation) et agnostique ou tout au plus gnostique


Quant à ma macula à l'oeil droit on va voir. Je précise que la seule ambition de la médecine traditionnelle est d'endiguer la propagation de la tache que j'ai au centre de l'oeil et non pas de la résorber. Le problème est donc de savoir si je vais pouvoir "endiguer" sans avoir recours aux injections intra-vitréennes que j'ai déjà subies quatre fois et la dernière fois le 4 décembre dernier; Je passe un nouveau bilan en clinique d'Arlon, le 8 mars(Bilan qui s'est avéré positif) .Le prochain bilan aura lieu le vendredi 27 août 2010
 

J'ajouterai que je n'ai subi aucune affection cet hiver alors que je suis tout de même dans ma 73e année. Je puis même dire que je suis en pleine forme. Le Reiki m'a amené en outre tout naturellement à devenir végétarien et à boire du thé pendant mes séances de méditation. Et j'ai recommencé à faire mon pain, à la main, comme il y a une dizaine d'années. En pétrissant ma pâte, je me concentre et transmets mon énergie dans la farine durant tout le pétrissagePain 003

 

De même il est possible d'augmenter l'énergie de ses semences, en les mettant préalablement dans la paume d'une main et en apposant l'autre main quelques minutes au-dessus des semences, avant de les mettre en terre

Notez aussi que le Reiki peut se pratiquer en plusieurs fois et en n'importe quell endroit, dans le courant de la journée et même le soir avant de s'endormir

Depuis ce 8 mars 2010, je puis annoncer que le Reiki a sauvé mon oeil provisoirement puisque mon bilan Macula s'est révélé positif en dépit du fait que je n'ai plus eu d'injection depuis le 4 décembre 2009; Je passe un 6e bilan ce 17 mai 2010, à la Clinique d'Arlon

Je vais donc passer le 2e niveau d'initiation très prochainement, au mois d'avril 2010, le niveau
OKUDEN. Ce fut chose faite. Ce 2e stade m'a  permis d'aider des personnes en souffrance, même à distance, des personnes et des animauxReiki OKUDEN

 

Ce deuxième niveau a été passé le 17 avril 2010;

Au cours de cette initiation où l'on insiste à nouveau sur le développement de  de la connexion mentale et spirituelle par l'utilisation des 5 préceptes d'Usui (Ne te mets pas en colère-Ne te fais pas de souci, Sois humble-Sois honnête dans ton travail-Sois bienveillant envers toi-même et envers les autres), j'ai subi trois initiations amenant l'élève à un niveau d'énergie plus élevé.

La pratique sur soi continue. Le travail sur les autres à des fins thérapeuthiques devient presque professionnel.

Trois de quatre mantras et symboles sont enseignés

L'élément majeur d'Okuden est l'apprentissage des 3 mantras et symbolesReiki-OKUDEN.jpg

 

Depuis le 27 décembre 2009, je pratique entre 45 minutes et 60 minutes de méditation quotidienne. Ceci n'est nullement obligatoire mais il est essentiel de pratiquer tous les jours.

Voir aussi mes nombreuses méditations sur  le rocher de Notre-Dame de Lorette, rocher vibratoire surplombant un ancien ermitage, une source ainsi qu'une chapelle. Ce lieu sacré et porteur  de vibrations se trouve à 5 minutes de chez moi.  Me voici en position de Chaman , face au soleil, sur ce rocher surplombant la vallée de l'Ourthe ocidentale, qui chemine à 100 mètres en contrebas

P1010407P1010404P1010409Ce 15 Janvier 2011, je puis assurer que mon oeil droit atteint de macula est en train de récupérer. Non seulement la dégénérescence de la rétine, déclarée en mai 2010, a été enrayée mais en plus mon oeil récupère et je puis à nouveau conduire

  Alors le Reiki !!!!

 

Ce 17 janvier 2013, je n'ai jamais subi de rechute. Ai même pu aller à Dijon en voiture, 4 heures de route, en septembre 2012...

Et encore merci à Jean-Claude Javaux

 
Voici une  partie de ma table de méditation Coin Reiki et de feu 001

  Coin-Reiki-et-de-feu-004.jpg

Enfin, en décembre 2012 et en mai 2013, j'ai subi deux opérations(placement de prothèses aux deux hanches), qui se sont déroulées avec succès. J'ai pratiqué le reiki en clinique, avant mes opérations ainsi que lors de mes récupérations

 

Août 2014 J'y suis toujours dans le Reiki, depuis bientôt 5 ans, malgré une interruption ces derniers mois. Il m'a aidé à sortir très rapidement des deux opérations de la hanche en décembre 2012 et en mai 2013. Je suis redevenu comme avant sans auncun handicap

Depuis 9 mois je sais que je dois me faire opérer d'urgene de la valve mitrale, en mettre une nouvelle. J'ai refusé l'opération, repratiqué mon Reiki quotidiennement et ne ressens aucun symptôme depuis ce diagnostic. Touchons du bois. Je me suis tapé deux voyages en Bourgogne mais ai dû renoncer à la trop grande distance du Vaucluse

Depuis ma 4e injection dans la rétine, pour ma Macula, je ne suis jamais retourné en clinique ni même chez un ophtalmologue. Rien n'a empiré à mon oeil droit

Mars 2015. Toujours aucun symptôme malgré la condamnation sans appel du cardiologue chez qui je ne suis pas retourné; Je prends seulement deux médicament, le NOBUTEN qui ralentit le rythme cardiaque et le COAPROVEL, un hypotenseur

www.etoilage.com

Méditation Reiki à N.D de Lorette ce 5 septembre 2010

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Promenade là-haut sur la montagne avec ma chienne Canaille et méditation sur ma pierre sacrée. Altitude 550 mètres soit 110 mètres plus haut que chez moi à Moircy. Nous sommes un dimanche matin. Voici ma pierre couchée Avec en 3e photo, la Vallée de l'Ourthe occidentale. Cent mètres plus bas, une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette et une source.P1010397

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Ma chienne Canaille prend la rélèveP1010427

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Après la méditation, vancau, nulle part ailleurs.......P1010443

En redescendant vers le village de Moircy; au centre de la photo, disons au tiers en partant du bas vous avez une ligne horizontale d'arbres, juste derrière une petite maison blanche et haute. C'est l'extrémité de mon terrain. Les étangs sont derrière et ma maison à gauche de cette ligne touffue, mais invisible. Je suis donc en plein village, contrairement à ce que l'on pourrait croire; sur la photo du dessous, un gros plan. A droite en bas une maison blanche avec 1 porte rouges et juste derrière le bout touffu de mon terrainP1010474P1010467 et plus bas encore, les vaches sacrées P1010452

 

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